Return to Video

Lawrence Lessig: The Architecture of Access to Scientific Knowledge

  • 0:00 - 0:04
    Lawrence Lessig: Merci beaucoup. C'est très cool d'être ici,
  • 0:06 - 0:09
    juste aussi cool que quand j'ai parlé à Pixar
  • 0:09 - 0:12
    Pour moi, ces deux occasions ont été des moments phares de ma carrière
  • 0:12 - 0:15
    Merci beaucoup de m'accueillir.
  • 0:17 - 0:22
    J'ai deux petites idées que je veux utiliser en introduction à un argument,
  • 0:23 - 0:27
    sur la nature de l'accès à la connaissance scientifique dans le contexte de l'internet,
  • 0:28 - 0:33
    et j'utiliserai cet argument pour introduire un plaidoyer sur ce que nous devrions faire.
  • 0:33 - 0:36
    Voici la première idée.
  • 0:36 - 0:39
    Je veux l'appeler "effet White"
  • 0:40 - 0:46
    d'après le Juge Byron White de la Cour suprême US,
  • 0:46 - 0:50
    nommé par John F. Kennedy - le voici en 1962
  • 0:51 - 0:57
    - fameux auparavant come White "le fonceur" dans l'équipe de foot de l'université de Yale.
  • 0:58 - 1:00
    Quand il fut nommé à la Cour Suprême, c'était un libéral fameux,
  • 1:02 - 1:07
    renommé, la seule personne nommée à la Cour Suprême par John Kennedy.
  • 1:07 - 1:15
    Mais White le fonceur a vieilli, et il est sans doute surtout fameux pour une infâme opinion juridique,
  • 1:16 - 1:19
    qu'il a rédigée au nom de la Cour Suprême, dans l'affaire Bowers v. Hardwick,
  • 1:19 - 1:24
    où la Cour Suprême a défendu les lois sur la pénalisation de la sodomie,
  • 1:24 - 1:28
    avec ce passate: 'Dans ce contexte, affirmer qu'un droit à se livrer
  • 1:28 - 1:34
    à une telle conduite' - sodomie homosexuelle - 'est "profondément enraciné dans l'histoire et la tradition de cette nation"
  • 1:34 - 1:39
    ou "implicite dans le concept de liberté ordonnée" est, au mieux, facétieux'.
  • 1:40 - 1:43
    C'est ce que j'entends par "effet White".
  • 1:43 - 1:51
    Être libéral ou progressiste dépend toujours du moment, et quand ce moment change,
  • 1:51 - 1:56
    trop de gens ne sont plus libéraux ni progressistes.
  • 1:58 - 2:00
    Voilà pour l'effet White. Et maintenant, la seconde idée:
  • 2:00 - 2:05
    La Harvard gazette est une sorte de publication de propagande de l'université de Harvard,
  • 2:05 - 2:08
    qui parle de toutes les choses heureuses qui s'y passent.
  • 2:08 - 2:13
    Voici un de ses articles, sur une macro-économiste extraordinaire,
  • 2:13 - 2:18
    Gita Gopinath, qui vient d'arriver à Harvard, nommée professeure ordinaire l'année passée
  • 2:18 - 2:21
    et l'une des macro-économistes les plus influentes aux USA actuellement.
  • 2:22 - 2:25
    Cet article parle de ses travaux et recherches et, tout à la fin,
  • 2:26 - 2:27
    il y a un passage déconcertant qui dit:
  • 2:28 - 2:33
    'Les rayonnages de son nouveau bureau sont presque vides parce que, Gopinath a dit,
  • 2:34 - 2:38
    "Maintenant, tout ce dont j'ai besoin est dans l'internet." '
  • 2:40 - 2:43
    Voilà, c'est la seconde idée. Voici l'argument.
  • 2:44 - 2:51
    Le droit d'auteur est une régulation par l'Etat censée changer
  • 2:51 - 2:58
    une régulation par le marché. C'est un droit exclusif, un droit de monopole,
  • 2:58 - 3:01
    un droit de propriété accordé par l'Etat, nécessaire
  • 3:01 - 3:04
    pour corriger un échec inévitable du marché.
  • 3:05 - 3:10
    En disant que le droit d'auteur est nécessaire pour corriger un échec inévitable du marché,
  • 3:10 - 3:14
    Je me marque comme chercheur pro-droit d'auteur,
  • 3:15 - 3:19
    dans le sens que je crois que le droit d'auteur est nécessaire, même à l'ère numérique.
  • 3:19 - 3:24
    Particulièrement à l'ère numérique, le droit d'auteur est nécessaire pour obtenir
  • 3:25 - 3:28
    certains encouragements qui, autrement, disparaîtraient.
  • 3:29 - 3:34
    Mais à l'ère de l'internet, ce que nous avons vu, c'est une bataille sur le droit d'auteur,
  • 3:34 - 3:39
    sur l'étendue du droit d'auteur, menée de la façon la plus systématique dans le contexte
  • 3:39 - 3:44
    de la bataille sur les droits des artistes, en particulier dans le contexte musical,
  • 3:44 - 3:51
    où un "partage" massif - techniquement illégal - a mené à une lutte
  • 3:51 - 3:56
    menée par les artistes, et surtout par leurs représentants.
  • 3:57 - 4:02
    Et nous, du mouvement pour la culture libre, avons défié les gens
  • 4:02 - 4:05
    qui mènent cette lutte.
  • 4:05 - 4:09
    Et eux défendent le droit d'auteur dans le contexte de cette lutte.
  • 4:09 - 4:16
    Mais si nous nous élevons au dessus du fracas de cette bataille, il est important de garder à l'esprit
  • 4:16 - 4:22
    que les deux parties impliquées dans cette lutte reconnaissent que le droit d'auteur est essentiel
  • 4:22 - 4:24
    pour un certain type de travail créatif,
  • 4:25 - 4:31
    et qu'il faut le respecter dans ce cas.
  • 4:31 - 4:36
    Nous, du mouvement pour la culture libre, devons le respecter dans ce cas.
  • 4:36 - 4:41
    Nous devons reconnaître qu'une politique raisonnable du droit d'auteur a sa place
  • 4:41 - 4:44
    pour protéger et encourager ce travail.
  • 4:46 - 4:48
    Néanmoins - et c'est là la distinction importante -
  • 4:50 - 4:58
    les artistes ne sont pas les seuls à faire appel au droit d'auteur, les éditeurs le font aussi,
  • 4:58 - 5:00
    et les éditeurs sont un animal très différent.
  • 5:02 - 5:08
    Nous ne devons pas être aussi négatifs que John Milton, quand il écrivait que les éditeurs sont
  • 5:08 - 5:11
    "De vieux breveteurs et monopoliseurs du commerce des livres
  • 5:11 - 5:15
    - des gens qui n'exercent pas une profession honnêtes, envers qui l'éducation est en dette."
  • 5:16 - 5:20
    Il n'est pas nécessaire d'aller tout à fait aussi loin pour reconnaître que les éditeurs sont différents,
  • 5:20 - 5:24
    que le problème économique est différent pour les éditeurs
  • 5:24 - 5:28
    et pour la création.
  • 5:29 - 5:34
    Alors, à qui le droit d'auteur doit-il servir? Aux éditeurs ou aux artistes?
  • 5:35 - 5:39
    Depuis la naissance du droit d'auteur dans la tradition anglo-américaine du copyright,
  • 5:39 - 5:44
    avec le Statut d'Anne de 1710, il y a eu débat pour déterminer si les bénéficiaires du copyright
  • 5:44 - 5:46
    devaient être les éditeurs ou les artistes.
  • 5:47 - 5:53
    Quand le Statut d'Anne a été introduit pour la première fois, il spécifiait une durée éternelle du copyright,
  • 5:53 - 5:56
    ce que les éditeurs ont compris comme une protection de leurs intérêts.
  • 5:56 - 5:59
    Il a ensuite été amendé pour spécifier seulement une durée limitée du copyright.
  • 5:59 - 6:04
    Les éditeurs ont été déconcertés, parce qu'une durée limitée n'aurait pas de sens
  • 6:04 - 6:05
    s'il s'agissait de les protéger eux.
  • 6:06 - 6:13
    En 1769, un procès dans le contexte de Millar v. Taylor a apparemment suggéré que,
  • 6:13 - 6:17
    malgré les limitations du Statut d'Anne, le copyright était éternel.
  • 6:18 - 6:25
    Mais en 1774, dans une affaire très fameuse concernant The Seasons de James Thomson,
  • 6:25 - 6:30
    la Chambre des Lords a affirmé que le copyright protégé par le Statut d'Anne était limité,
  • 6:31 - 6:35
    décrétant pour la première fois que les œuvres passaient dans un domaine public.
  • 6:35 - 6:40
    Et pour la première fois dans l'Histoire de l'Angleterre, des œuvres, y compris celles de Shakespeare,
  • 6:40 - 6:44
    sont passées dans le domaine public. Et c'est à ce moment-là qu'on peut dire que la Culture Libre est née.
  • 6:45 - 6:50
    Cela a aussi clarifié le fait que le copyright n'était pas conçu pour l'éditeur.
  • 6:50 - 6:53
    Même s'il profitait aux éditeurs: c'était un droit créatif
  • 6:53 - 7:00
    et un droit d'auteur. Même s'il profitait aux éditeurs, le copyright était pour les auteurs.
  • 7:02 - 7:07
    Je souligne ces limites évidentes du domaine couvert par le copyright
  • 7:07 - 7:14
    parce que nous tendons à les oublier. Nous menons une bataille dans le contexte du copyright
  • 7:14 - 7:19
    là où le copyright est essentiel, et nous ne faisons pas assez attention
  • 7:20 - 7:24
    à la bataille dans un contexte où le copyright n'est pas essentiel.
  • 7:25 - 7:31
    Et par là, j'entends le contexte de la science, le contexte dont Gopinath parlait
  • 7:31 - 7:35
    quand elle disait que tout est disponible sur l'internet.
  • 7:35 - 7:40
    Et si on ne fait pas attention à ce second contexte de cette bataille,
  • 7:40 - 7:44
    la conséquence est un problème
  • 7:44 - 7:45
    dont trop peu sont conscients.
  • 7:46 - 7:48
    Alors, pensons à cette affirmation que, maintenant, tout est sur l'Internet.
  • 7:49 - 7:51
    Qu'est-ce que cela signifie?
  • 7:52 - 7:56
    Voici un exemple particulier pour évaluer ce que cela signifie.
  • 7:57 - 8:00
    Beaucoup de mon travail, ces temps-ci, se concentre sur la corruption
  • 8:00 - 8:03
    dans le cadre de cette institution, le Congrès.
  • 8:04 - 8:07
    Ainsi, disons que nous voulions étudier, vous vouliez étudier avec moi,
  • 8:07 - 8:13
    la corruption dans ce contexte. Allez à Google Scholar et saisissez les mots: campaign finance (financement, campagne électorale).
  • 8:14 - 8:17
    Voici les premiers articles qui seraient énumérés pour cette recherche.
  • 8:18 - 8:20
    Alors disons que vous vouliez parcourir ces articles
  • 8:20 - 8:26
    et vous faire une idée du financement des campagnes électorales et de leurs liens possibles avec la corruption au Congrès.
  • 8:27 - 8:30
    Voici donc les 10 premiers articles. Le premier, très célèbre,
  • 8:30 - 8:33
    est de mon ancienne collègue, Pam Karlan et de Sam Issacharof.
  • 8:34 - 8:38
    Vous découvririez que, pou ry avoir accès, vous devriezpayer $29,95.
  • 8:39 - 8:43
    Pour le deuxième article, auprès de JSTOR, vous devriez parvenir à obtenir la permission
  • 8:43 - 8:47
    de la revue de la Clolumbia Law Review - comment s'y prendre n'est tout à fait clair.
  • 8:47 - 8:52
    Troisième article, encore une fois, $29.95. Le quatrième article, protégé par Questia,
  • 8:52 - 8:59
    nous apprenons que vous pouvez obtenir une journée gratuite d'accès à tous ces articles de l'Oxford University Press,
  • 8:59 - 9:02
    à la fin de cette journée, vous devriez seulement payer 99 dollars
  • 9:02 - 9:03
    pour continuer pendant une année.
  • 9:03 - 9:06
    Voici le 4ème article: de nouveau, protégé par JSTOR.
  • 9:06 - 9:10
    Le 5ème article 'est un article de sciences économiques, alors le prix est juste à la surface:
  • 9:10 - 9:12
    10 dollars pour acheter l'accès à cet article.
  • 9:12 - 9:15
    Voici 7ème article, Columbia Law Review.
  • 9:15 - 9:20
    Le 8ème article, Columbia Law Review; le 9ème article est aussi protégée par JSTOR,
  • 9:20 - 9:28
    10ème article, $29,95. Ainsi, combien cette information est-elle accessible au grand public?
  • 9:29 - 9:33
    Bon, pour l'un de ces articles, vous pouvez obtenir l'accès gratuitement, au moins une fois seulement,
  • 9:33 - 9:40
    Pour un autre vous pouvez payer $10. Pour 3 d'entre eux, $29,95, et pour 5, les conditions sont inconnues:
  • 9:40 - 9:41
    protégés par JSTOR.
  • 9:42 - 9:46
    Donc, quand Gopinath dit "Tout ce dont j'ai besoin est sur l'internet »,
  • 9:46 - 9:51
    que veut-elle dire? Ce qu'elle veut dire est si - et c'est un grand si -
  • 9:54 - 9:58
    vous êtes un professeur titulaire dans une université d'élite; ou nous pourrions dire, un professeur,
  • 9:58 - 10:01
    ou un étudiant ou un professeur dans une université d'élite, ou peut-être
  • 10:01 - 10:06
    un étudiant ou un professeur dans une université des États-Unis, si vous faites partie de l'élite de la connaissance,
  • 10:06 - 10:10
    alors vous avez effectivement libre accès à toute cette information.
  • 10:10 - 10:14
    Mais si vous appartenez au reste du monde? Pas tellement.
  • 10:15 - 10:17
    Alors, il nous faut reconnaître que nous avons construit ce monde,
  • 10:18 - 10:24
    nous avons érigé cette architecture pour l'accès, ces flux du déploiement du copyrightr,
  • 10:24 - 10:31
    mais ici, du copyright au bénéfice des éditeurs, et non pour celui des auteurs.
  • 10:31 - 10:35
    Aucun de ces auteurs ne gagne de l'argent à travers le copyright.
  • 10:35 - 10:39
    Aucun d'entre eux ne veut qu'on limite la distribution de leurs articles.
  • 10:39 - 10:44
    Aucun d'entre eux n'a un modèle commercial centré sur la restriction de l'accès à leur œuvre.
  • 10:44 - 10:47
    Aucun d'entre eux ne devraient soutenir ce système.
  • 10:47 - 10:53
    En tant que politique de la connaissance pour les créateurs de cette connaissance, ce système est dément.
  • 10:54 - 10:55
    Et la démence ne s'arrête pas ici.
  • 10:57 - 11:02
    Mon troisième enfant, cette fille extraordinairement belle, Samantha Tess -
  • 11:04 - 11:08
    à sa naissance, les docteurs craignaient qu'elle ne soit atteinte de quelque chose
  • 11:08 - 11:12
    qui pourrait suggéré la jaunisse. J'ai eu la jaunisse quand j'étais bébé, alors je ne pensais pas que ce soit grave.
  • 11:12 - 11:18
    Mais son médecin m'a dit très énergiquement que c'était extrêmement grave.
  • 11:19 - 11:23
    Si la jaunisse se manifeste sous forme aiguë, elle peut causer des lésions cérébrales,
  • 11:23 - 11:24
    et peut-être la mort.
  • 11:25 - 11:29
    Alors, bien sûr, nous étions terrifiés. Je suis rentré chez moi et j'ai fait ce que tout universitaire fait:
  • 11:29 - 11:34
    J'ai tiré du Web tout ce que je pouvais pour étudier ce qu'était la jaunisse
  • 11:34 - 11:39
    et quelles en étaient les conditions. Alors, puisque je suis un professeur d'Harvard,
  • 11:39 - 11:43
    bien sûr, je n'ai pas dû payer pour accéder à ces informations, mais j'ai quand même fait le compte.
  • 11:43 - 11:48
    Pour accéder aux 20 articles que je voulais, le total était $435,
  • 11:48 - 11:51
    pour un être humain normal qui n'est pas professeur à Harvard. OK.
  • 11:51 - 11:57
    Alors j'ai réuni ces articles et je les ai mis de côté, convaincu que ce problème
  • 11:57 - 11:59
    ne se manifesterait sous une forme grave.
  • 12:00 - 12:06
    Mais à son troisième jour, elle est tombée dans un état stuporeux, et nous avons appelé le médecin,
  • 12:06 - 12:09
    et le médecin a paniqué et nous a dit d'aller immédiatement à l'hôpital.
  • 12:10 - 12:14
    Alors à 3 heures du matin, nous avons ramassé le bébé et nous nous sommes précipités à l'hôpital.
  • 12:15 - 12:18
    Nous étions dans la salle d'attente, et j'avais emmené les articles,
  • 12:18 - 12:22
    parce que je voulais avoir quelque chose à faire, pour me distraire de la terreur
  • 12:22 - 12:24
    à l'idée que mon enfant avait cette maladie.
  • 12:24 - 12:28
    Et j'ai pris le premier de ces articles, qui est en fait gratuit,
  • 12:28 - 12:31
    publié gratuitement en ligne, sur le site de l'American Family Physician,
  • 12:31 - 12:33
    et j'ai commencé à lire les informations sur cette maladie.
  • 12:34 - 12:37
    Et je suis arrivé à ce tableau, un tableau qui allait décrire
  • 12:37 - 12:44
    quand il faudrait s'inquiéter de savoir si l'enfant avait une forme trop grave.
  • 12:44 - 12:46
    J'ai tourné la page, et voici ce que j'ai trouvé:
  • 12:47 - 12:51
    "L'ayant droit n'a pas autorisé la reproduction de cet élément dans les média électroniques.
  • 12:51 - 12:54
    Pour l'élément manquant, voir la version originale imprimée de cette publication."
  • 12:56 - 13:00
    Et j'ai eu ce moment de libération de la peur que j'éprouvais pour mon enfant,
  • 13:00 - 13:04
    parce que je me suis mis à craindre pour notre culture. J'ai pensé: c'est scandaleux!
  • 13:04 - 13:09
    L'idée que nous règlementons l'accès jusque à un tableau dans un article
  • 13:09 - 13:13
    qui a été publié gratuitement pour aider, non les médecins, mais les parents
  • 13:13 - 13:15
    à comprendre ce qu'est cette maladie.
  • 13:15 - 13:19
    Nous règlementons l'accès à des parties d'articles.
  • 13:20 - 13:24
    Ici, et dans toute notre architecture de l'accès
  • 13:24 - 13:28
    nous construisons une infrastructure pour cette règlementation.
  • 13:28 - 13:32
    Pensez au projet Google Books,qui perfectionne ce contrôle à la phrase près,
  • 13:32 - 13:35
    la capacité de règlementer l'accès à la phrase près.
  • 13:36 - 13:41
    A propos, j'oublie toujours de le dire: la petite va bien, elle n'avait pas la jaunisse,
  • 13:41 - 13:44
    fausse alerte.
  • 13:44 - 13:48
    Mais la question, c'est à quelle fin est-ce que nous structurons l'accès, ici?
  • 13:48 - 13:54
    Pour augmenter le revenu. Et pourquoi? Le revenu pour les artistes?
  • 13:54 - 13:57
    Le revenu nécessaire pour incentiver la création?
  • 13:57 - 14:01
    Est-ce que cette limitation sert un seul des vrais objectifs du copyright?
  • 14:02 - 14:03
    La réponse est non.
  • 14:04 - 14:08
    C'est simplement le résultat naturel de la production à but lucratif
  • 14:08 - 14:12
    de n'importe quel bien que nous "devons avoir".
  • 14:13 - 14:20
    Comme Bergstrom et McAfee le décrivent dans ce petit travail fantastique,
  • 14:20 - 14:24
    si l'on compare le coût par page des éditeurs à but lucratif
  • 14:24 - 14:29
    et le coût par page des éditeurs sans but lucratif dans ces divers domaines de la science,
  • 14:29 - 14:34
    la différence du coût par page est un facteur x 4.5.
  • 14:34 - 14:40
    C'est une fonction de la différence de leurs objectifs.
  • 14:40 - 14:43
    L'un est de diffuser la connaissance: c'est celui des éditeurs sans but lucratif;
  • 14:43 - 14:48
    et l'autre est d'augmenter les gains: c'est celui des éditeurs à but lucratif.
  • 14:49 - 14:55
    Or cette architecture de l'accès commence à susciter une résistance.
  • 14:56 - 14:58
    Pensez à l'histoire de JSTOR.
  • 14:59 - 15:02
    JSTOR a été lancé en 1995, avec un énorme financement
  • 15:02 - 15:08
    de la Mellon Foundation. Ce financement a produit une immense archive
  • 15:08 - 15:14
    d'articles de revues. Maintenant, il y a plus de 1200 revues, 20 collections,
  • 15:14 - 15:20
    53 disciplines, 303'000 numéros, environ 38 millions de pages dans les archives JSTROR.
  • 15:22 - 15:24
    Quand ces archives ont été lancées, tout le monde a pensé que c'était brillant.
  • 15:25 - 15:28
    Tout le monde trouvait que l'accès y était extraordinaire.
  • 15:28 - 15:33
    Mais aujourd'hui? Il y a de plus en plus de critiques
  • 15:33 - 15:36
    quant à la façon dont JSTOR donne accès à ces informations.
  • 15:36 - 15:39
    Nous pourrions le concevoir comme une sorte d' "effet White".
  • 15:39 - 15:44
    JSTOR était libéral à ses débuts, mais qu'est-ce qu'il est devenu en vieillissant?
  • 15:45 - 15:48
    Par exemple, voici un article publié dans le
  • 15:48 - 15:52
    California Historical Quarterly. Six pages.
  • 15:52 - 15:57
    Pour l'obtenir, il faut paysr $20 à JSTOR, cette organisation sans but lucratif.
  • 15:57 - 16:01
    Cela a poussé Carl Malamud, célèbre pour son site "Public Resources",
  • 16:02 - 16:04
    à écrire sur Twitter: "JSTOR est moralement choquant.
  • 16:05 - 16:09
    $20 pour un article de 6 pages, sauf si vous travaillez pour une université BCBG."
  • 16:09 - 16:13
    Vous pourriez objecter que ce sont des archives universitaires vraiment importantes,
  • 16:13 - 16:17
    mais la question est de savoir si ces archives universitaires vraiment importantes
  • 16:17 - 16:20
    deviendront une espèce de RIAA [Recording Industry Association of America] de l'université.
  • 16:20 - 16:24
    Et ceci pose la question que l'"effet White" pose toujours:
  • 16:24 - 16:28
    ne pourrions-nous pas faire cela mieux en partant de présupposés différents?
  • 16:29 - 16:34
    Bien sûr, le mouvement Open Access a été lancé
  • 16:34 - 16:37
    pour essayer de faire cela mieux dans des conditions différentes.
  • 16:37 - 16:42
    Il a une longue histoire, mais ce qui l'a vraiment mis en avant
  • 16:42 - 16:46
    a été une très forte augmentation du coût des revues.
  • 16:47 - 16:52
    Si, dans cette étude des Bibliothèques américaines de recherche pour la période 1986-2004,
  • 16:52 - 16:58
    ceci est la croissance de l'inflation, et ceci est est la croissance du coût des séries,
  • 16:58 - 17:02
    il est évident que le pouvoir de marché de ces éditeurs est exploité,
  • 17:03 - 17:09
    parce que les acquéreurs de ces séries n'ont pas d'autre choix que les acheter.
  • 17:09 - 17:15
    Le mouvement est en partie motivé par la cette préoccupation pour les coûts, mais aussi par un sens d'injustice.
  • 17:16 - 17:18
    Nous faisons tout le travail, ils prennent tous les sous, ici.
  • 17:19 - 17:23
    Il y a eu deux réactions à ces deux types de préoccupations:
  • 17:23 - 17:28
    #1 un mouvement open access d'auto-archivage, dont la motivation est:
  • 17:28 - 17:31
    "Archivons tout ce que nous pouvons sur le Web:
  • 17:31 - 17:34
    pre-prints et tout ce que nous pouvons mettre en ligne, et assurons-nous
  • 17:34 - 17:39
    que le Web puisse rendre tout cela accessible" - et un mouvement Open Access d'édition.
  • 17:39 - 17:41
    Quelle est la différence entre ces deux mouvements?
  • 17:41 - 17:48
    C'est la licence. Certaines choses qui sont ouvertes sont aussi "free" [libres] dans le sens rendu fameux par
  • 17:48 - 17:53
    Richard Stallman dans cette citation: "Le 'Free software' [les logiciels libres] est une question de liberté, pas de prix.
  • 17:53 - 17:57
    Pour comprendre le concept, vous devez penser à 'free' comme dans 'free speech' [liberté d'expression],
  • 17:57 - 17:59
    et non comme dans 'free beer' [bière gratuite]".
  • 18:00 - 18:06
    Ainsi, certains aspects de la publication Open Acees sont libres comme dans la liberté d'expression,
  • 18:06 - 18:11
    et d'autres non. Certains sont seulement gratuits, comme dans "Vous pouvez le télécharger gratuitement,
  • 18:11 - 18:16
    mais les droits que vous obtenez par ce téléchargement ne dépassent pas
  • 18:16 - 18:19
    ceux qui sont étroitement conférés par une règle de copyright inmplicite."
  • 18:19 - 18:27
    Le libre", comme dans sous licence libre, est le but du projet Science Commons,
  • 18:27 - 18:29
    promu par Creative Commons
  • 18:29 - 18:35
    dans le cadre d'une stratégie plus ample pour produire
  • 18:35 - 18:38
    l'architecture de l'information nécessaire à la science, telle qu'elle est annoncée
  • 18:38 - 18:41
    dans leurs "Principes pour une science ouverte". Ces principes sont quatre.
  • 18:41 - 18:46
    Le premier est que l'accès à la littérature devrait être ouvert; Science Commons dit ainsi:
  • 18:46 - 18:49
    vous devriez être sur l'internet, la littérature "devrait être sur l'internet
  • 18:49 - 18:53
    sous forme numérique, en autorisant à l'avance les utilisateurs
  • 18:53 - 18:57
    à lire, télécharger, copier, diffuser, imprimer, explorer ou faire des liens
  • 18:57 - 19:03
    vers les textes complets des articles, les indexer, les saisir comme données dans des logiciels,
  • 19:03 - 19:05
    ou les utiliser dans tout autre but légal,
  • 19:05 - 19:10
    sans autres barrière financières, juridiques ou techniques, que celles qui sont inhérentes
  • 19:10 - 19:12
    à l'obtention de l'accès à l'internet même."
  • 19:12 - 19:15
    C'est Ça que "free" signifie, ici.
  • 19:15 - 19:18
    Deuxièmement, accès aux instruments de recherche: il faudrait rendre disponibles "les matériaux nécessaires
  • 19:18 - 19:22
    à la réplication de la recherche subventionnées: cultures de cellules, animaux modèles, instruments ADN,
  • 19:22 - 19:26
    réactifs, et autres - devraient être décrits dans des formats numériques,
  • 19:26 - 19:29
    et mis à disposition selon des conditions d'utilisation ou des contrats standard,
  • 19:29 - 19:35
    avec l'infrastructure ou les ressources, pour répondre aux demandes de chercheurs qualifiés,
  • 19:35 - 19:38
    et en offrant pleine reconnaissance de paternité au chercheur qui a créé les instruments."
  • 19:38 - 19:43
    #3 Les données devraient être dans le domaine public. "Les données de recherche, les ensembles de données, les banques de données,
  • 19:43 - 19:44
    et les protocoles devraient être dans le domaine public."
  • 19:44 - 19:46
    Ceci signifie: aucune restriction de copyright.
  • 19:47 - 19:49
    Et 4, cyber-infrastructure ouverte:
  • 19:49 - 19:53
    "Des données sans structure ni annotation sont une opportunité perdue.
  • 19:53 - 19:57
    Les données de recherches devraient circuler dans une infrastructure ouverte, publique et extensible
  • 19:57 - 20:02
    qui permette leur recombinaison et reconfiguration dans des modèles informatiques,
  • 20:02 - 20:04
    leur exploration par des moteurs de recherche,
  • 20:04 - 20:08
    et leur utilisation tant par les chercheurs que par le public des contribuables.
  • 20:08 - 20:11
    Cette infrastructure est un bien public essentiel."
  • 20:12 - 20:16
    Selon moi, c'est la façon juste - qui vous semblera peut-être gauchiste -
  • 20:16 - 20:22
    mais c'est la façon correcte de concrétiser ce mouvement de l'Open Access.
  • 20:22 - 20:26
    Les valeurs, l'efficience et la justice de cette architecture
  • 20:26 - 20:30
    sont les valeurs, l'efficience et la justice correctes pour un mouvement de l'Open Access.
  • 20:30 - 20:34
    Alors appelons le, sur les traces de Stallman, le Mouvement du Libre Accès.
  • 20:34 - 20:37
    Et la question critique du mouvement Libre Accès,
  • 20:37 - 20:41
    c'est la licence qui régit l'accès à l'information offerte.
  • 20:41 - 20:44
    Est-ce que cette licence offre des libertés?
  • 20:44 - 20:48
    Ceci, bien sûr, était la motivation de la Public Library of Science -
  • 20:48 - 20:51
    chacun de leurs articles est publié sous une licence Creative Commons
  • 20:51 - 20:53
    "Attribution de la paternité", la plus libre de nos licences.
  • 20:54 - 21:00
    Et c'est de plus en plus ce que font, étonnamment, les plus grands éditeurs,
  • 21:00 - 21:03
    comme cela est décrit dans ce remarquable projet, hébergé ici au CERN,
  • 21:03 - 21:06
    qui étudie la publication Open Access.
  • 21:07 - 21:12
    C'est la première des trois étapes de ce projet. De l'étude des grands éditeurs,
  • 21:12 - 21:16
    cette étude conclut que "la moitié des grands éditeurs utilisent une version
  • 21:16 - 21:21
    d'une lcence Creative Commons. Ces sept éditeurs publient 73% des titres
  • 21:21 - 21:24
    et 71% des articles examinés.
  • 21:24 - 21:31
    Et parmi ceux-ci, 82% utilisent la licence la plus libre, cc-by, et 18% la licence cc-by-nc, pas d'utilisation commerciale.
  • 21:32 - 21:39
    Et bien sûr, c'est un rapport excellent sur le progrès de ce mouvent du libre accès
  • 21:39 - 21:40
    dans le contexte des plus grands éditeurs.
  • 21:40 - 21:46
    Mais ce qui n'est pas excellent dans cette histoire, ce sont ces autres éditeurs.
  • 21:46 - 21:52
    Avec ces autres éditeurs, on ne peut déterminer le statut du copyright que dans 73% des cas
  • 21:52 - 21:58
    69% transfèrent le copyright à l'éditeur. Seuls 21% des articles
  • 21:58 - 22:01
    sont sous une licence Creative Commons quelconque.
  • 22:02 - 22:08
    C'est parce que ces autres éditeurs utilisent le copyright comme un moyen
  • 22:09 - 22:15
    pour servir des fins sans rapport avec la connaissance ou avec le copyright.
  • 22:15 - 22:18
    Par exemple, ils l'utilisent pour financer des sociétés
  • 22:18 - 22:21
    qui peuvent être associées avec la publication
  • 22:21 - 22:24
    d'une revue particulière: cette société étudie peut-être
  • 22:24 - 22:25
    un domaine particulier de la science.
  • 22:25 - 22:28
    Bien entendu, cette société est précieuse, mais ce qui se passe,
  • 22:28 - 22:31
    c'est que le copyright est exploité pour financer cette société.
  • 22:31 - 22:37
    Et la conséquence de cette stratégie est de bloquer l'accès pour tout le monde, à de rares exceptions près.
  • 22:37 - 22:40
    Nous n'accomplissons pas les objectifs des Lumières [Enlightenment en anglais]
  • 22:40 - 22:44
    nous produisons une réalité élitaire, un "elite-nment"
  • 22:44 - 22:48
    qui décrit la façon dont nous diffusons la connaissance
  • 22:48 - 22:51
    malgré les idéaux des Lumières.
  • 22:51 - 22:56
    Et le point sur lequel j'insiste ici, c'est que cela n'est justifié par aucune bonne raison de copyright / droit d'auteur.
  • 22:57 - 23:02
    La lenteur de la science - et en particulier des plus petits éditeurs -
  • 23:02 - 23:05
    à accepter cela plus amplement peut sruprendre certains,
  • 23:05 - 23:09
    ou peut-être que non. La science est entièrement construite
  • 23:09 - 23:13
    pour résister aux modes: l'idée est d'avoir une infrastructure
  • 23:14 - 23:17
    qui évite les modes: alors la tradition devient le mètre de ce qui est juste
  • 23:18 - 23:19
    ou de ce qui est bon en science.
  • 23:19 - 23:25
    Mais à mon avis, il est temps de reconnaître que l'accès libre
  • 23:25 - 23:27
    n'est pas une mode.
  • 23:27 - 23:33
    Et il est temps de promouvoir plus amplement cette non-mode dans le contexte de la science.
  • 23:34 - 23:39
    Toutefois, si je décris certains mauvais aspcts de la science,
  • 23:39 - 23:43
    je n'entends pas suggérer que les arts [et lettres] sont bons, d'accord?
  • 23:43 - 23:46
    Dans ce domaine, nous avons des pratiques qui sont tout aussi mauvaises.
  • 23:46 - 23:51
    Par exemple, pensez à un récent épisode concernant YouTube.
  • 23:52 - 23:55
    Vous savez, il ne faut pas sous-estimer l'importance de YouTube
  • 23:55 - 23:57
    dans l'infrastructure de la culture actuelle.
  • 23:57 - 24:00
    YouTube existe maintenant en 43 langues différentes.
  • 24:00 - 24:03
    Plus de contenu est publié en un mois sur YouTube
  • 24:04 - 24:08
    que les principales chaînes américaines n'en ont transmis
  • 24:08 - 24:11
    pendant les 60 dernières années.
  • 24:11 - 24:16
    Chaque jour, 6 nouvelles années de vidéos sont publiées sur YouTube.
  • 24:16 - 24:19
    2 milliards de vidéos sont vues sur YouTube chaque année -
  • 24:19 - 24:24
    chaque jour, pardon. C'est une augmentation de 40% au cours de cette seule dernière année.
  • 24:24 - 24:28
    Et je suis connu comme fan de ce site extraordinaire
  • 24:28 - 24:32
    parce que je célèbre le type de créativité "read-write" [lire-écrire]
  • 24:32 - 24:34
    que YouTube a encouragé, à mon avis.
  • 24:34 - 24:39
    Et j'ai compris ce que nous devrions devrions concevoir comme la créativité lire-écrire
  • 24:39 - 24:41
    quand j'ai lu un témoignage rendu en ce lieu
  • 24:41 - 24:44
    par cet homme, John Philip Souza, en 1906,
  • 24:44 - 24:49
    quand il était - je ne l'ai pas lu en 1906, mais le témoignage a été rendu en 1906 -
  • 24:49 - 24:52
    quand Souza témoignait à propos de cette technologie,
  • 24:52 - 24:56
    ce qu'il appelait les "machines parlantes".
  • 24:57 - 25:00
    Souza n'était pas un fan des machines parlantes.
  • 25:01 - 25:02
    Voici ce qu'il avait à en dire:
  • 25:03 - 25:06
    "Ces machines parlantes vont détruire le développement artistique
  • 25:07 - 25:08
    de la musique dans ce pays.
  • 25:08 - 25:11
    Quand j'étais enfant, devant chaque maison, les soirs d'été
  • 25:11 - 25:14
    on trouvait des jeunes qui se réunissaient pour chanter des chansons
  • 25:14 - 25:16
    à la mode, ou celles d'autrefois.
  • 25:16 - 25:21
    Aujourd'hui, on entend ces machines infernales nuit et jour.
  • 25:22 - 25:25
    Il ne nous restera plus une seule corde vocale," Souza disait,
  • 25:25 - 25:28
    "Les cordes vocales seront éliminée par un processus d'évolution,
  • 25:28 - 25:32
    comme la queue de l'homme, quand il est descendu du singe."
  • 25:35 - 25:36
    C'est l'image sur laquelle je veux que vous vous concentriez.
  • 25:37 - 25:40
    Cette image de "jeunes gens qui se réunissent pour chanter les chansons à la mode
  • 25:40 - 25:41
    ou d'autrefois".
  • 25:41 - 25:47
    C'est une image de culture. On pourrait l'appeler, en utilisant la terminologie informatique actuelle,
  • 25:47 - 25:49
    une espèce de culture lire-écrire.
  • 25:49 - 25:53
    C'est une culture où les gens participent à la création et à la recréation
  • 25:53 - 25:55
    de leur culture: en ce sens, c'est une culture lire-écrire.
  • 25:56 - 25:59
    Et nous devrions donc appeler le contraire de la créativité lire-écrire
  • 25:59 - 26:04
    une culture "lire seulement". Une culture où la créativité est consommée
  • 26:04 - 26:10
    mais le consommateur n'est pas un créateur. Une culture, en ce sens, "top-down", distribuée d'en haut,
  • 26:10 - 26:13
    où les cordes vocales de millions de créateurs ordinaires potentiels
  • 26:13 - 26:17
    ont disparu et ont disparu, comme Souza le disait,
  • 26:17 - 26:23
    à cause de ces machines infernales: une technologie comme celle-ci
  • 26:23 - 26:26
    ou comme celle-ci, pour produire une culture comme celle-ci,
  • 26:27 - 26:31
    une culture qui a permis une consommatio, ce que nous appelons "lire", efficace,
  • 26:32 - 26:37
    mais une production amateur, ce que nous devrions appeler "écrire", inefficace.
  • 26:37 - 26:41
    Une culture qui est bonne pour écouter, mais qui n'est pas bonne pour parler,
  • 26:41 - 26:45
    Une culture qui est bonne pour regarder, mais qui n'est pas bonne pour créer,
  • 26:46 - 26:49
    Or la première forme concrète populaire de l'internet,
  • 26:49 - 26:51
    longtemps après que vous nous aviez donné le World Wide Web
  • 26:51 - 26:54
    mais la première à laquelle les gens se sont vraiment intéressés,
  • 26:55 - 27:00
    en 1997-8 environ, était un internet "lire seulement".
  • 27:00 - 27:05
    Ainsi, Napster, qui, bien sûr, a créé les plus grandes archives de musique,
  • 27:05 - 27:09
    représente néanmoins des archives de musique créée par les autres;
  • 27:09 - 27:13
    et sa version légale, le magasin musical iTunes, représentait lui aussi des archives de musique
  • 27:13 - 27:17
    créée par les autres, qu'on pouvait acheter pour 99 cents.
  • 27:17 - 27:19
    C'étaient des technologies permettant l'accès,
  • 27:19 - 27:21
    mais l'accès à une culture créée ailleurs.
  • 27:22 - 27:26
    Mais peu après le début du siècle, je crois,
  • 27:26 - 27:28
    l'internet est devenu fondamentalement lire-écrier.
  • 27:29 - 27:32
    Les gens ont commencé à prendre, remixer et partager
  • 27:32 - 27:36
    leur créativité sur l'internet, et YouTube était la plateforme pour le faire.
  • 27:36 - 27:41
    Ainsi, voici mon exemple préféré, que j'ai vu d'abord sur YouTube:
  • 27:41 - 27:46
    [Read my lips par: Atmo - http://www.youtube.com/watch?v=rhlHUTBgAMw]
  • 27:51 - 27:59
    "Bush: Mon amour, il n'y a que toi dans ma vie
  • 28:00 - 28:04
    la seule chose juste.
  • 28:07 - 28:15
    Blaid: Mon premier amour, tu es chaque bouffée que j'inspire,
  • 28:15 - 28:20
    chaque pas que je fais
  • 28:21 - 28:29
    Bush: Et moi, je veux partager
  • 28:29 - 28:35
    Bush et Blair: tout mon amour avec toi
  • 28:35 - 28:39
    Bush: Personne d'autre ne me satisfait.
  • 28:42 - 28:44
    Blair: Et tes yeux
  • 28:44 - 28:46
    Bus: tes yeux, tes yeux
  • 28:46 - 28:53
    Bush et Blair: ils me disent combien tu tiens à...
  • 28:53 - 28:56
    Speaker: rappelez-vous de noter la dictée"
  • 28:56 - 29:00
    Lessig: OK. Et plus récemment, je ne sais pas si beaucoup d'entre vous
  • 29:00 - 29:02
    ont vu ce site extraordinaire, ThruYou.
  • 29:02 - 29:05
    Ce site prend des contenus exclusivement de YouTube
  • 29:05 - 29:10
    and les mélange pour produire des albums et des vidéos. Voici la dernière
  • 29:10 - 29:12
    Voix: Voici ma mère:
  • 29:12 - 29:16
    Mère: Bonjour, bonjour. OK
  • 29:16 - 29:20
    [elle joue un accompagnement au clavier]
  • 29:20 - 29:22
    Tenesan1 [voir http://www.youtube.com/watch?v=-J8sSXO9VWk ]
  • 29:22 - 29:25
    Tenesan 1: "La chanson que je vais chanter et que j'ai écrite s'appelle "Green" [vert]
  • 29:25 - 29:29
    parce que le vert est ma couleur préférée
  • 29:30 - 29:36
    Je voix la beauté créée sur terre
  • 29:38 - 29:45
    En ce monde le troisième jour, produisant toutes les plantes
  • 29:45 - 29:53
    Mère Nature, créée par le Dieu suprême
  • 29:53 - 29:58
    Je vois la beauté, et elle est verte pour moi
  • 29:58 - 30:04
    [d'autres instruments s'ajoutent]
  • 30:04 - 30:09
    Apercevant le calme, la paix et la régénération
  • 30:11 - 30:19
    Regarde toute l'eau qui voyage depuis les racines
  • 30:19 - 30:26
    Tu verras les racines s'enfoncer profondément, créant une forte base
  • 30:26 - 30:33
    Puis, finalement, une tige perce
  • 30:33 - 30:38
    Je vois la beauté, elle est verte.."
  • 30:38 - 30:42
    Lessig: Voici donc ce que j'entends par une plateforme pour la créativité lire-écrire.
  • 30:42 - 30:45
    Mais je crois que la seconde étape de ceci, en fin de compte, est
  • 30:45 - 30:47
    beaucoup plus intéressante. C'est la façon dont cette plateforme
  • 30:47 - 30:49
    est devenue une plateforme pour des communautés lire-écrire,
  • 30:49 - 30:54
    c'est-à-dire une créativité qui est remixée par d'autres
  • 30:54 - 30:57
    en réponse à la création lire-écrire initiale.
  • 30:57 - 30:58
    Voici un exemple: Cette vidéo:
  • 30:58 - 31:03
    [ "Crank That" par Soulja Boy - http://www.youtube.com/watch?v=sLGLum5SyKQ + Superman:] You Soulja Boy [toi, Soulja Boy]..
  • 31:03 - 31:07
    J'ai une nouvelle dance pour toi, ça s'appelle le soulja boy
  • 31:07 - 31:10
    Faut les cogner puis les remonter 3 fois de gauche à droite
  • 31:10 - 31:16
    Aah!
  • 31:16 - 31:18
    Lessig: et cette vidéo-là a inspiré cette vidéo-ci:
  • 31:18 - 31:33
    [vidéo 2] toi, Soulja Boy
  • 31:33 - 31:36
    Lessig: qui a inspiré cette vidéo:
  • 31:36 - 31:52
    [vidéo 3] Soulja Boy ...
  • 31:52 - 31:55
    Lesig: Et voici un autre exemple dont, j'en suis sûr, beaucoup d'entre vous se souviennet:
  • 31:55 - 31:56
    ces films extraordinaires de John Hughes,
  • 31:56 - 31:59
    avec ces personnages que nous appelions le "Brat Pack" [~meute de sales mômes] jusqu'à ce que nous découvrions
  • 31:59 - 32:01
    qu'il y avait un "Brat Pack" avant eux.
  • 32:01 - 32:04
    C'est le premier cas culturel
  • 32:04 - 32:06
    et à mon avis, voici le second.
  • 32:06 - 32:10
    Ceci est un vidéo clip par le groupe Phoenix, avec leur chanson Lisztomania:
  • 32:11 - 32:17
    [Lisztomania: clip de Phoenix]
  • 32:17 - 32:19
    Lessig [par dessus le clip]: Un clip vidéo en style classique
  • 32:19 - 32:23
    [le clip continue]
  • 32:23 - 32:25
    Si sentimental
  • 32:25 - 32:29
    Lessig: Quelqu'un a eu l'idée de prendre le contenu de John Hughes
  • 32:29 - 32:33
    et de le remêler avec la musique de Phoenix. Ils ont produit ceci:
  • 32:34 - 32:51
    [remix]
  • 32:51 - 32:52
    Si sentimental
  • 32:53 - 32:55
    non, pas sentimental
  • 32:55 - 32:57
    romantique, pourtant pas dégoûtant
  • 32:57 - 33:02
    Chérie, je suis déprimé et seul quand, pour ceux qui ont de la chance, c'est seulement
  • 33:04 - 33:05
    J'ai cherché autre chose
  • 33:05 - 33:09
    [refrain]
  • 33:09 - 33:12
    Décourageons-nous lentement
  • 33:12 - 33:19
    Loin des autres intérêts, à la fin de ton week-end préféré...
  • 33:19 - 33:23
    Lessig: Puis quelqu'un a eu l'idée de faire une version locale
  • 33:23 - 33:26
    de ce remix. Voici la version de Brooklyn:
  • 33:26 - 33:58
    [Remix de Broolyn:]
  • 33:58 - 34:01
    Lessig: Puis San Francisco a décidé de copier l'idée:
  • 34:01 - 34:29
    [Remix de San Francisco:]
  • 34:29 - 34:32
    Lessig: Puis Boston University a décidé qu'ils allaient copier:
  • 34:32 - 34:59
    [Remix de Boston University]
  • 34:59 - 35:01
    Lessig: Il y a littéralement des vingtaines de ces remixes sur l'internet,
  • 35:01 - 35:03
    provenant du monde entier.
  • 35:03 - 35:05
    {1 phrase ???)
  • 35:05 - 35:10
    partout... ces gens faisaient le même genre de remix.
  • 35:10 - 35:15
    Ce qu'il faut reconnaître, c'est que c'est la même chose que Souza évoquait romantiquement
  • 35:15 - 35:19
    quand il parlait des jeunes qui se réunissaient
  • 35:19 - 35:20
    pour chanter les chansons à la mode et les chansons d'autrefois.
  • 35:21 - 35:23
    Mais ils ne chantent pas les chansons à la mode et les chansons d'autrefois
  • 35:23 - 35:27
    dans la cour de leur maison ou au coin de la rue, ils les chantent maintenant
  • 35:27 - 35:30
    sur cette plateforme numérique gratuite qui permet au gens de chanter et de se répondre
  • 35:30 - 35:33
    et de se répondre encore à travers le monde entier.
  • 35:33 - 35:37
    A mon avis, cela est important et précieux pour comprendre
  • 35:37 - 35:40
    comment ce genre de culture se développe et se propage.
  • 35:40 - 35:41
    Mais est-ce légal?
  • 35:43 - 35:47
    YouTube vient de se lancer dans cette bataille sur la légalité de cette activité.
  • 35:47 - 35:50
    Ils ont lancé cette Ecole de Copyright
  • 35:50 - 35:52
    dont je vais vous montrer une partie.
  • 35:52 - 36:11
    [video de http://www.youtube.com/copyright_school - original sous-titré en env. 40 langues]
  • 36:11 - 36:14
    Tout le monde attendait avec impatience la nouveau vidéo
  • 36:14 - 36:15
    de Lumpy et des Lumpettes:
  • 36:16 - 36:18
    même Lumpy.
  • 36:23 - 36:28
    Russell est un grand fan. Il a hâte de raconter ça à tous ses amis.
  • 36:29 - 36:33
    Dis-donc, Russell! tu n'as pas créé cette vidéo!
  • 36:33 - 36:36
    Tu as juste copié le contenu de quelqu'un d'autre.
  • 36:36 - 36:39
    Lessig: Bon, cette première partie est assez traditionnelle:
  • 36:39 - 36:41
    elle parle de copier le contenu d'autrui, de le mettre en ligne,
  • 36:41 - 36:43
    et même de copier un concert ""live" et de le mettre en ligne.
  • 36:43 - 36:46
    Et c'est juste, c'est vrai, et la présentation de ce qu'est la loi
  • 36:46 - 36:50
    sur le droit d'auteur, et de ce que je pense que elle devrait être, est correcte.
  • 36:50 - 36:52
    Mais je veux me concentrer sur ce qu'ils disent du remix,
  • 36:52 - 36:55
    ce qui pourrait ne pas être clair pour vous: dans ce cas, vous devriez acheter
  • 36:55 - 36:57
    des copies multiples de mon livre "Remix" pour comprendre de quoi il s'agit.
  • 36:57 - 37:00
    Mais voici la version YouTube de l'histoire du remix
  • 37:00 - 37:05
    [suite de la vidéo YouTube] Oh, Russell! Ta réutilisation du contenu de Lumpy est adroite,
  • 37:05 - 37:07
    mais as-tu obtenu l'autorisation nécessaire?
  • 37:07 - 37:10
    Les "mashups" ou "remixes" de contenus peuvent aussi nécessiter une autorisation
  • 37:10 - 37:12
    de l'ayant-droit de l'original, selon que
  • 37:12 - 37:14
    l'utilisation est "fair use" ou non.
  • 37:14 - 37:34
    Aux Etats-Unis [un texte montré à l'écran est lu très vite]...
  • 37:35 - 37:36
    ... il faut consulter un avocat spécialisé dans le droit d'auteur.
  • 37:38 - 37:41
    Lessig: Bon. "consulter un avocat spécialisé dans le droit d'auteur"?
  • 37:41 - 37:46
    Il s'agit de jeunes de 15 ans. Vous essayez d'enseigner à des jeunes de 15 ans
  • 37:46 - 37:48
    comment respecter la loi, et vous leur proposez
  • 37:48 - 37:50
    cette chose appelée "fair use", et vous la lisez si vite
  • 37:50 - 37:52
    que personne ne peut la comprendre.
  • 37:52 - 37:54
    Vous pensez avoir vraiment expliqué quelque chose de rationel?
  • 37:54 - 37:55
    C'est un discours dément.
  • 37:55 - 37:59
    Bien sûr, nous formons des juristes à le comprendre, et à ne pas penser que c'est un discours dément,
  • 37:59 - 38:02
    mais les non-juristes devraient reconnaître que c'est un discours dément.
  • 38:02 - 38:04
    Ceci est un système absurde.
  • 38:04 - 38:07
    Et, bien sûr, un système rationnel dirait:
  • 38:07 - 38:12
    "Il devrait être clairement légal que Russell fasse un remix,
  • 38:12 - 38:15
    qu'un consommateur qui n'est pas un opérateur commercial fasse un remix de contenus
  • 38:15 - 38:19
    qu'il voit là, même s'il n'est pas légal que YouTube
  • 38:19 - 38:23
    distribue ce remix sans payer une forme royalties
  • 38:23 - 38:26
    aux ayants-droit sur les oeuvres qui ont été remixées.
  • 38:26 - 38:30
    Ce qui compte ici, c'est que l'importance de ce type de culture
  • 38:30 - 38:32
    du remix, et de la possibilité que cette
  • 38:32 - 38:35
    culture du remix puisse prospérer, est reconnue par les gens de gauche,
  • 38:35 - 38:39
    et de droite. Voici ma citation favorite.
  • 38:39 - 38:42
    C'est une assez mauvaise vidéo, mais elle montre un de mes libertaires
  • 38:42 - 38:45
    préférés du Cato Institute, qui est l'un des
  • 38:45 - 38:47
    plus importants groupes de réflexion libertaire aux Etats-Unis,
  • 38:47 - 38:49
    qui en parle:
  • 38:49 - 38:52
    Libertaire: La stratégie du copyright ne concerne pas seulement l'encouragement
  • 38:52 - 38:54
    de la production d'un certain type de produit artistique.
  • 38:54 - 38:57
    Elle concerne le degré de contrôle que nous sommes prêts à autoriser
  • 38:57 - 39:02
    sur nous réalités sociales, des réalités sociales qui sont désormais
  • 39:02 - 39:05
    inévitablement empreintes de culture pop.
  • 39:05 - 39:08
    Je pense qu'il est important de garder à l'esprit ces deux genres
  • 39:08 - 39:12
    d'utilisations publiques. Si nous ne nous concentrons que sur comment
  • 39:12 - 39:15
    augmenter l'offre de l'un,
  • 39:15 - 39:19
    nous risquons de supprimer cet autre genre, plus riche
  • 39:19 - 39:22
    et, par certains aspects, peut-être même plus important.
  • 39:22 - 39:25
    Lessig: En plein dans le mille. C'est le point fondamental.
  • 39:25 - 39:28
    Il y a deux genres de cutlure, ici, deux genres de culture:
  • 39:28 - 39:31
    la culture commerciale et la culture amateur.
  • 39:31 - 39:35
    Et il nous faut un système qui cherche à les reconnaître et encourager toutes les deux.
  • 39:35 - 39:39
    Et maintenant, même YouTube, la compagnie la plus responsable
  • 39:39 - 39:42
    de cette renaissance de la culture du remix,
  • 39:42 - 39:46
    même YouTube, désormais, présente les remixers comme des délinquants.
  • 39:46 - 39:47
    Bon: c'est mon argument.
  • 39:47 - 39:48
    Voici ce que nous devons faire, à mon avis.
  • 39:48 - 39:52
    Dans ces deux contextes, la science et la culture,
  • 39:52 - 39:53
    il faut une réforme.
  • 39:53 - 39:56
    Cela ne veut pas dire qu'il faut abolir le droit d'auteur.
  • 39:56 - 39:59
    Il y a des partisans de l'abolition du droit d'auteur, mais je n'en fais pas partie.
  • 39:59 - 40:03
    Il nous faut une réforme: de la loi et de nous-mêmes.
  • 40:03 - 40:08
    De la loi: L'année passée, j'ai eu la possibilité -
  • 40:08 - 40:11
    surprenante, du point de vue de la situation d'il y a 10 ans -
  • 40:11 - 40:14
    d'être invité par l'OMPI à parler à l'OMPI,
  • 40:14 - 40:17
    et tant ma présentation que le Directeur général actuel
  • 40:17 - 40:20
    concordent sur ce que l'OMPI devrait faire dans ce contexte
  • 40:20 - 40:23
    Nous devrions lancer ce que nous pourrions concevoir comme
  • 40:23 - 40:26
    une Commission Ciels Bleus, une commission pour réfléchir sur
  • 40:26 - 40:29
    une architecture sensée pour le droit d'auteur à l'ère numérique.
  • 40:29 - 40:32
    Le présupposé est que le droit d'auteur est nécessaire,
  • 40:32 - 40:35
    mais aussi que l'architecture provenant du 20ème siècle
  • 40:35 - 40:38
    n'a pas de sens dans un contexte numérique.
  • 40:38 - 40:41
    Et, à mon avis, cette architecture sensée devrait être composée de
  • 40:41 - 40:43
    5 éléments.
  • 40:43 - 40:47
    1. Le droit d'auteur doit être simple. S'il veut règlementer
  • 40:47 - 40:50
    des jeunes de 15 ans, les jeunes de 15 ans doivent pouvoir le comprendre.
  • 40:50 - 40:52
    Ils ne le comprennent pas actuellement.
  • 40:52 - 40:54
    Personne ne le comprend actuellement.
  • 40:54 - 40:56
    Nous devons donc le refaire, le simplifier,
  • 40:56 - 41:00
    s'il doit s'appliquer aussi amplement qu'il s'applique.
  • 41:00 - 41:02
    2. Il doit être efficace.
  • 41:02 - 41:05
    Le droit d'auteur est un système de propriété. Il se trouve être
  • 41:05 - 41:08
    le système de propriété le plus inefficace connu de l'humanité.
  • 41:09 - 41:13
    Dans ce système, nous ne pouvons pas savoir qui possède quoi,
  • 41:13 - 41:16
    parce que nous n'avons pas de système pour enregistrer la propriété
  • 41:16 - 41:18
    et nous permettre d'attribuer la propriété comme nous le voulons.
  • 41:18 - 41:23
    Et le seul remède à cette situation est de restaurer une sorte de formalité,
  • 41:23 - 41:26
    au moins une formalité requise pour conserver un copyright.
  • 41:26 - 41:30
    Cette position a même le soutien de la Recording Industry Association of America
  • 41:30 - 41:32
    comme l'une des réformes essentielles du droit d'auteur.
  • 41:32 - 41:37
    3. Le droit d'auteur doit être mieux ciblé. Il doit règlementer de façon sélective.
  • 41:37 - 41:40
    Ainsi, si vous pensez à la distinction entre les copies et le remix,
  • 41:40 - 41:43
    et à la distinction entre les domaines professionnel et amateur,
  • 41:43 - 41:46
    nous obtenons donc cette matrice - les juristes utilisent deux dimensions,
  • 41:46 - 41:49
    tandis que vous, au CERN, vous travaillez avec des centaines de dimensions, mais voici mes deux dimentsions -
  • 41:49 - 41:52
    Ce que nous avons dans le régime du droit d'auteur actuel,
  • 41:52 - 41:55
    c'est le présupposé que le droit d'auteur règlemente identiquement
  • 41:55 - 41:57
    ces quatre possibilités.
  • 41:57 - 42:00
    Mais c'est une erreur. Evidemment, le droit d'auteur doit réglementer
  • 42:00 - 42:04
    efficacement ici, les copies d'oeuvres professionnelles,
  • 42:04 - 42:08
    car 10'000 copies du dernier CD de Madonna, c'est un problème
  • 42:08 - 42:10
    dont la loi sur le droit d'auteur doit se préoccuper.
  • 42:10 - 42:14
    Mais ce domaine, celui des amateurs qui remixent la culture, doit être libre
  • 42:14 - 42:17
    de la règlementation du droit d'auteur: pas "fair use", mais "free use", utilisation libre,
  • 42:17 - 42:20
    sans que le droit d'auteur n'y ait rien à voir.
  • 42:20 - 42:22
    Et ces deux cas intermédiaires sont plus difficiles.
  • 42:22 - 42:25
    Ils ont besoin d'un peu plus de liberté, mais ils doivent assurer
  • 42:25 - 42:28
    un certain contrôle. Alors, si vous partagez le dernier CD de Madonna
  • 42:28 - 42:31
    avec vos 10'000 meilleurs amis, c'est un problème.
  • 42:31 - 42:33
    Il faut qu'il y ait une réponse à ce problème.
  • 42:33 - 42:37
    Et si vous prenez un livre et que vous en faites un film,
  • 42:37 - 42:39
    Je pense qu'il est encore approprié que vous obteniez l'autorisation de le faire,
  • 42:39 - 42:41
    même si, naturellement, il faut que vous puissiez remixer
  • 42:41 - 42:44
    comme nous avons vu Soderberg remixer cette vidéo
  • 42:44 - 42:47
    de Bush avec Endless Love.
  • 42:47 - 42:49
    L'important, ici, si vous pensez à ceci, c'est que je parle
  • 42:49 - 42:52
    de dérèglementer un espace important de culture
  • 42:52 - 42:55
    et de nous concentrer sur la règlementation des oeuvre sous copyright pour faire quelque chose de positif.
  • 42:55 - 42:58
    4. Le droit d'auteur doit fonctionner. Et cela signifie
  • 42:58 - 43:01
    qu'il doit faire en sorte que les artistes soient payés.
  • 43:01 - 43:05
    Le système actuel ne fonctionne pas pour faire en sorte que les artistes soient payés.
  • 43:05 - 43:07
    Et 5. Le droit d'auteur doit être réaliste.
  • 43:07 - 43:12
    Pensez au problème de la "piraterie" peer-to-peer internationale:
  • 43:13 - 43:16
    Depuis 10 ans, nous avons mené ce qui a été décrit comme
  • 43:16 - 43:20
    une guerre. Mon ami, feu Jack Valenti, ancien chef de la
  • 43:20 - 43:23
    Motion Picture Association of America, la décrivati comme sa
  • 43:23 - 43:28
    "guerre anti-terroriste", où les terroristes de cette guerre sont apparemment
  • 43:28 - 43:30
    nos enfants.
  • 43:30 - 43:34
    Or cette guerre a été un échec complet.
  • 43:34 - 43:39
    Elle n'a pas atteint son objectif de réduire le partage d'oeuvres sous copyright
  • 43:39 - 43:41
    ou le partage peer-to-peer illégal de fichiers.
  • 43:41 - 43:45
    Et je sais que la réponse de certains aux guerres totalement perdues
  • 43:45 - 43:48
    est de poursuivre cette guerre pour toujous, de façon toujours plus féroce,
  • 43:48 - 43:51
    mais je suggère que nous adoptions la stratégie inverse, ici.
  • 43:51 - 43:55
    Nous demandons la paix. Nous demandons la paix dans cette guerre,
  • 43:55 - 43:57
    et nous examinons les propositions qui nous permettraient
  • 43:57 - 44:00
    d'atteindre les objectifs du copyright,
  • 44:00 - 44:01
    sans combattre cette guerre.
  • 44:01 - 44:05
    Ainsi, des licences obligatoires, des licences collectives volontaires
  • 44:05 - 44:08
    ou la suggestion des Verts allemands d'une taxe culturellle forfaitaire
  • 44:08 - 44:10
    qui serait prélevée et distribuée aux artistes
  • 44:10 - 44:14
    sur la base des dommages causés par le partage de fichiers P2P,
  • 44:14 - 44:16
    toutes ces propositions sont des alternatives au combat d'une guerre
  • 44:16 - 44:20
    pour arrêter le partage, quand le partage est, évidemment, au centre
  • 44:20 - 44:21
    de l'architecture du Net,
  • 44:21 - 44:25
    et que tous reconnaissent que si nous réussissons
  • 44:25 - 44:30
    cette alternative, nous n'avons plus besoin de bloquer ce système de partage.
  • 44:30 - 44:34
    La chose à laquelle nous devons réfléchir, c'est à quoi resemblerait le monde aujourd'hui
  • 44:34 - 44:38
    si nous avions eu une de ces alternatives il y a 10 ans,
  • 44:38 - 44:39
    en quoi serait-il différent?
  • 44:39 - 44:41
    Une différence serait que les artistes recevraient plus d'argent,
  • 44:41 - 44:43
    ils auraient reçu plus d'argent, parce que
  • 44:43 - 44:45
    tandis que nous menions cette guerre contre les artistes [sic: "enfants", "pirates"?]
  • 44:45 - 44:48
    les artistes n'ont rien reçu, seuls les juristes y ont gagné.
  • 44:48 - 44:49
    Il y aurait eu plus de concurrence commerciale,
  • 44:49 - 44:52
    les règles auraient été claires, nous aurions eu plus d'entreprises
  • 44:52 - 44:54
    que seulement Apple e Microsoft à réfléchir
  • 44:54 - 44:57
    à comment exploiter ces nouvelles technologies numériques.
  • 44:57 - 44:59
    Mais la chose la plus importante, pour moi, c'est que nous n'aurions pas une génération
  • 44:59 - 45:02
    de délinquants qui ont grandi en étant appelés délinquants
  • 45:02 - 45:04
    parce qu'ils sont techniquement des pirates, selon
  • 45:04 - 45:06
    cette loi obsolète sur le droit d'auteur.
  • 45:07 - 45:09
    Ainsi, ces cinq objectifs entreraient dans la conception de la thématique
  • 45:09 - 45:11
    à laquelle cette commission Cieux Bleus devrait réfléchir.
  • 45:11 - 45:14
    et je pense quelle devrait y réfléchir dans un processus de 5 ans
  • 45:14 - 45:17
    ce qui signifie que le résultat ne serait pas appliqué avant 10 ans.
  • 45:17 - 45:22
    Voyez-le comme une espèce de carte pour Berne II, mais une Berne II qui serait
  • 45:22 - 45:25
    un système qui pourrait fonctionner pour atteindre les objectifs du droit d'auteur
  • 45:25 - 45:28
    dans une ère numérique. C'est ce que la loi devrait faire.
  • 45:28 - 45:30
    Mais la chose la plus importante, dans l'immédiat, c'est ce que nous devons faire.
  • 45:30 - 45:35
    Nous, à la fois dans le contexte commercial - alors dans le contexte commercial,
  • 45:35 - 45:38
    nous devons penser à la meilleure manière de permettere la réutilisation légale
  • 45:38 - 45:39
    de matériels sous copyright.
  • 45:39 - 45:43
    Et des compagnies comme Google et Bing de Microsoft
  • 45:43 - 45:44
    doivent faire un effort, ici.
  • 45:44 - 45:47
    Nous somme dans l'ère du remix, où l'écriture est remix,
  • 45:47 - 45:50
    où les enseignants disent aux étudiants d'aller sur le web
  • 45:50 - 45:52
    et de récolter autant de contenus qu'ils peuvent pour
  • 45:52 - 45:55
    écrire un rapport sur les thèmes pour lesquels ils leur demandent
  • 45:55 - 45:56
    d'écrire des rapports.
  • 45:56 - 46:00
    Cela signifie que Google et Bing doivent aider nos enfants
  • 46:00 - 46:03
    à faire cela légalement, ce qu'ils ne font pas, actuellement.
  • 46:03 - 46:05
    Par exemple, ce service formidable que Google vous offre
  • 46:05 - 46:07
    quand vous voulez chercher des images:
  • 46:07 - 46:10
    disons que vous voulez chercher des images de fleurs,
  • 46:10 - 46:14
    Cette chose, ici - je ne sais pas si vous jouez avec ceci -
  • 46:14 - 46:16
    est vraiment extraordinaire: vous pouvez restreindre la recherche
  • 46:16 - 46:18
    selon beaucoup de ces catégories,
  • 46:18 - 46:20
    y compris la couleur des photographies.
  • 46:20 - 46:23
    Ainsi, si vous voulez des fleurs roses, vous pouvez voir toutes les fleurs roses,
  • 46:23 - 46:24
    juste en cliquant sur ce lien.
  • 46:24 - 46:28
    Mais pourquoi cette extraction ne nous offre-t-elle pas aussi une option
  • 46:28 - 46:31
    dans le genre de: "montrer images réutilisables"?
  • 46:31 - 46:35
    Montrer les contenus qui sont sous une licence qui en autorise explicitement la réutilisation,
  • 46:35 - 46:37
    puisque Google indexe les licences Creative Commons
  • 46:37 - 46:39
    associées à ces images.
  • 46:39 - 46:43
    Pourquoi ne pas faciliter en surface la possibilité de commencer à séparer
  • 46:43 - 46:45
    les images qu'on peut utiliser avec l'autorisation de l'auteur
  • 46:45 - 46:47
    et celles pour lesquelles on peut présumer qu'il faut s'adresser à un juriste?
  • 46:47 - 46:50
    Idem dans le contexte d'un site comme YouTube.
  • 46:50 - 46:53
    Pourquoi ne permettons-nous pas plus facilement aux auteurs de signaler
  • 46:53 - 46:56
    que d'autres devraient pouvoir télécharger et réutiliser des contenus,
  • 46:56 - 47:00
    moins pour redéfinir ce qu'est le Fair Use -
  • 47:00 - 47:02
    je pense encore que le fair use peut être revendiqué même si la permission
  • 47:02 - 47:06
    de réutilisation n'a pas été donnée - mais au moins pour encourager les gens
  • 47:06 - 47:08
    à commencer à indiquer que leur liberté de partager
  • 47:08 - 47:10
    a été autorisée par l'auteur.
  • 47:10 - 47:15
    Puis, dans le monde académique, dont je pense que nous parlons
  • 47:15 - 47:17
    ici, en ce moment,
  • 47:17 - 47:19
    Je pense que dans le monde académique, nous devons reconnaître
  • 47:19 - 47:24
    une obligation éthique bien plus forte que celles dont parlait Stallman
  • 47:24 - 47:27
    dans le contexte des logiciels. Une obligation éthique
  • 47:27 - 47:29
    qui est au coeur de notre mission.
  • 47:29 - 47:31
    Notre mission est l'accès universel à la connaissance.
  • 47:31 - 47:34
    L'accès universel à la connaissance:
  • 47:34 - 47:36
    pas l'accès des universités américaines à la connaissance,
  • 47:36 - 47:40
    mais l'accès universel à la connaissance depuis toutes les parties du globe.
  • 47:40 - 47:43
    Et cette obligation a des implications.
  • 47:43 - 47:49
    Obligation 1: nous devons maintenir cette œuvre libre,
  • 47:49 - 47:51
    ce qui signifie sous licence libre.
  • 47:51 - 47:55
    Ceci doit s'intégrer dans un point éthique sur ce que nous faisons.
  • 47:55 - 47:59
    Ce concept se heurte à la résistance des gens qui disent que l'archivage suffit.
  • 47:59 - 48:02
    Mais c'est faux, je pense.
  • 48:02 - 48:06
    L'archivage ne suffit pas, parce qu'il laisse
  • 48:06 - 48:10
    ces droits en dehors. Et en laissant ces droits en dehors,
  • 48:10 - 48:12
    il encourage cette architecture d'accès fermé.
  • 48:12 - 48:16
    Il encourage un modèle d'accès qui bloque l'accès
  • 48:16 - 48:18
    aux gens du monde entier qui n'appartiennent pas à l'élite.
  • 48:18 - 48:24
    Et il décourage l'innovation non programmée, non prévue et "non cool".
  • 48:24 - 48:26
    C'est ce que les éditeurs auraient dit
  • 48:26 - 48:28
    de Google Books, quand Google Books a eu l'idée de
  • 48:28 - 48:31
    prendre tous les livres publiés et de les mettre sur le Web.
  • 48:31 - 48:33
    Les éditeurs ont trouvé que ce n'était pas cool du tout,
  • 48:33 - 48:35
    mais c'est exactement le genre d'innovation que nous avons besoin d'encourager,
  • 48:36 - 48:38
    et nous savons que ce ne seront pas les éditeurs
  • 48:38 - 48:39
    qui feront ce genre d'innovation.
  • 48:39 - 48:44
    Pour nos travaux, nous n'avons pas besoin d'exclusivité.
  • 48:44 - 48:47
    Et nous ne devrions pas pratiquer l'exclusivité avec nos travaux.
  • 48:47 - 48:51
    Et nous devrions dire que ceux qui le font ont tort.
  • 48:51 - 48:57
    Ceux qui le font se montrent incohérent avec l'éthique de notre profession.
  • 48:57 - 49:00
    Alors, comment faire? Je pense que nous devons exercer notre leadership,
  • 49:00 - 49:05
    la leadership de ceux qui peuvent se permettre de mener les autres,
  • 49:05 - 49:09
    les enseignants confirmés, ceux qui sont nommés, ceux peuvent dire,
  • 49:09 - 49:12
    dans les commissions de nomination qu'il n'est pas important
  • 49:12 - 49:14
    de ne pas avoir publié dans la revue la plus prestigieuse
  • 49:14 - 49:18
    si cette revue n'est pas en Accès Libre.
  • 49:18 - 49:22
    Ceux qui peuvent commencer à aider à redéfinir ce qu'est l'accès à la connaissance,
  • 49:22 - 49:25
    en soutenant l'Accès Libre et en respectant l'Accès Libre
  • 49:25 - 49:28
    et en encourageant l'Accès Libre.
  • 49:28 - 49:30
    Je suis vraiment honoré et heureux d'avoir pu parler de ceci
  • 49:30 - 49:34
    ici, où, évidemment, vous nous avez donné le Web,
  • 49:34 - 49:39
    et CERN a mené le soutien à l'Accès Libre
  • 49:39 - 49:42
    dans le domaine crucial de la physique.
  • 49:42 - 49:46
    Et le travail que vous faites actuellement aura un impact fondamental
  • 49:46 - 49:50
    sur la transformation du débat sur la science dans le monde entier.
  • 49:50 - 49:52
    Mais nous devons penser à
  • 49:52 - 49:56
    comment exploiter cette leadership pour en faire une leadership mondiale,
  • 49:56 - 50:02
    pour l'avantage tant de cette partie du globe que de celle-là.
  • 50:02 - 50:04
    Merci beaucoup.
  • 50:04 - 50:07
    (applaudissements)
  • 50:07 - 50:08
    [attributions des photos Flickr]
  • 50:08 - 50:15
    [Cette œuvre est sous licence: CC-BY]
  • 50:15 - 50:19
    Sous-titres: universalsubtitles.org/videos/jD5TB2eebD5d/
Title:
Lawrence Lessig: The Architecture of Access to Scientific Knowledge
Description:

more » « less
Video Language:
English
Team:
Captions Requested
Duration:
50:19

French subtitles

Incomplete

Revisions Compare revisions