-
(Télévision) - Elle m’a écrit aussi.
-
- Et qu’est-ce qu’elle vous raconte ?
-
- Beaucoup de nouvelles, et elles sont excellentes.
-
- Non, ce n’est pas vrai : tu es malade, Corail.
-
Tu dois te délivrer de ce poids qui t’accable.
-
- Docteur, moi, je vis très bien comme ça, je suis très heureuse.
-
- Moi, je m’appelle Josué.
-
J’habite à la Cité Soleil.
-
J’ai 26 ans.
-
J’ai pris une balle le 9 février,
-
Le 9 février qui a suivi le séisme.
-
J’étais debout,
-
En haut d’une pente, près de chez moi,
-
Un homme… m’a tiré dans le dos.
-
La balle a traversé la colonne vertébrale,
-
Elle est passée par mon poumon… et m’a rendu handicapé.
-
Je ne peux plus marcher, mes pieds ne peuvent plus bouger.
-
Je dois me débrouiller avec mes mains.
-
Mais grâce à Handicap International, je suis…
-
J’ai appris à me débrouiller tout seul.
-
- Doucement,
-
Prends ton temps pour le faire.
-
Plus on prend son temps, mieux les muscles travaillent.
-
Mais si tu le fais vite, ils ne travaillent pas bien.
-
Doucement.
-
Oui...
-
Très bien, ok.
-
Chaise.
-
- Handicap International prend bien soin de moi.
-
Handicap International fait des bonnes séances de kiné.
-
La nourriture aussi, très bien...
-
On prend bien soin de moi...
-
J’ai reçu une chaise roulante… c’est bien.
-
On travaille ensemble… très très bien !
-
- Allez, bye.
-
Et tu viendras bien suivre ta thérapie, ici en face !
-
- Oui
-
- Notre prise en charge ne s’arrête pas le jour où Josué rentre à la maison.
-
Au contraire, c’est justement quand il va rentrer,
-
Qu’il va pouvoir se rendre compte des difficultés.
-
Parce que c’est bien d’être autonome à l’hôpital,
-
de pouvoir tout faire : se laver, aller à la toilette…
-
Mais l’hôpital, c’est un lieu protégé,
-
Une fois à la maison, c’est là qu’il va rester chaque jour,
-
C’est là que les vraies difficultés sont.
-
Josué est de retour à la maison, mais maintenant,
-
Il faut que Josué puisse entrer et sortir de la maison tout seul.
-
J’ai pris contact avec un ingénieur, on va venir avec lui,
-
Pour évaluer ce qui est réalisable ou non.
-
Melody a donné ça. C’est pour la thérapie.
-
Tu as déjà fait ça à l’hôpital.
-
Il y a chaque fois les images, regarde.
-
Par exemple ici, c’est quand tu es couché sur le lit.
-
Mobilisation passive : quelqu’un le fait pour toi.
-
Il faut prendre la jambe sur le côté, et revenir.
-
Nombre de répétitions : 15 fois, une fois par jour.
-
Ici, même chose, mais la jambe fait comme ça.
-
Ca, il faut qu’il le fasse une fois par jour, 30 minutes.
-
Je vais te montrer comment ça marche…
-
-Où est la télévision, maman ?
-
C’est promis, hein ? Je compte sur toi !
-
Mon travail ne peut pas s’arrêter le jour où il rentre à la maison.
-
Il y a besoin qu’on soit toujours là, qu’il y ait un suivi.
-
Et dans un mois, revoir quelles sont les difficultés,
-
Sur quoi on peut encore travailler, quels conseils donner…
-
Ca, c’est un processus qui continue, oui.
-
C’est très agréable quand les gens peuvent enfin rentrer chez eux.
-
C’est la vraie vie qui recommence.
-
Différemment… mais la vraie vie qui recommence.