PERDRE UN ŒIL
-
1:29 - 1:32Je suis une personne pacifique
-
1:32 - 1:35et, en réalité, je ne suis pas très courageuse.
-
1:35 - 1:38Je ne serais jamais allée quelque part
-
1:38 - 1:43en voyant qu'il y avait des gens
-
1:43 - 1:45en train de provoquer pour finir
-
1:45 - 1:49par être blessée. Il y avait des gens à cet
-
1:49 - 1:50endroit du paseo de Gràcia,
-
1:50 - 1:52à coté de la Gran Vía.
-
1:52 - 1:57Les gens étaient là,
-
1:57 - 2:00en train de partir,
-
2:00 - 2:04jusqu'à ce que les Mossos d'Esquadra nous encerclent.
-
2:05 - 2:07Et les gens ont commencé à courir, bien sûr.
-
2:07 - 2:09Parce que...
-
2:10 - 2:14vu leur façon d'agir, il n'était pas question
-
2:15 - 2:19de rester là, il fallait partir.
-
2:19 - 2:22Et c'était ce qu'ils voulaient, que nous partions,
-
2:22 - 2:25que nous courions. La rue était coupée en bas, nous ne pouvions pas passer
-
2:26 - 2:28parce que des gens arrivaient en courant de la place Catalunya.
-
2:29 - 2:31Nous avons essayé de passer par en haut,
-
2:31 - 2:36des fourgons de police sont arrivés et ont coupé le passage à la Gran Vía.
-
2:40 - 2:41Alors tout le monde a commencé à courir
-
2:42 - 2:45vers Diagonal en traversant le paseo de Gràcia,
-
2:45 - 2:48parce qu'il n'y avait nulle part où aller,
-
2:51 - 2:53en direction de la rue Caspe.
-
2:53 - 2:56Et c'est ce que j'ai fait moi aussi. J'étais
-
2:56 - 3:01avec 5 ou 6 amis,
-
3:01 - 3:07et chaun est parti d'un côté.
-
3:07 - 3:09J'étais là avec Lluis et je me rappelle
-
3:09 - 3:13qu'en traversant le paseo de Gràcia
-
3:13 - 3:17je me suis retournée pour ne pas me perdre
-
3:17 - 3:21et j'ai vu que
-
3:21 - 3:24les fourgons et les policiers étaient là.
-
3:25 - 3:29C'est à ce moment que j'ai senti l'impact au visage,
-
3:29 - 3:35j'ai eu très mal, c'est indescriptible.
-
3:35 - 3:40Je me disais "Ils m'ont touchée, ce n'est pas possible".
-
3:41 - 3:44J'ai tout de suite dit "Lluis, Lluis, ils m'ont touchée, ils m'ont touchée".
-
3:46 - 3:49J'ai mis ma main au visage
-
3:51 - 3:57et puis...
-
3:59 - 4:01Il m'a regardée en criant
-
4:01 - 4:04et lui ai dit "J'ai perdu mon œil, j'ai perdu mon œil".
-
4:04 - 4:08Et il m'a dit "oui" et là
-
4:08 - 4:12j'ai tout de suite compris que
-
4:12 - 4:16le coup que j'avais reçu était très fort.
-
4:19 - 4:21Ça ne me faisait pas mal à
-
4:21 - 4:24un endroit en particulier, j'avais mal
-
4:24 - 4:28à tout le côté gauche du visage.
-
4:28 - 4:31Je disais "Une ambulance, s'il vous plaît, une ambulance. De la glace, de la glace,
-
4:31 - 4:34que quelqu'un me donne de la glace, que quelqu'un appelle une ambulance".
-
4:34 - 4:40Je n'ai même pas pensé à prendre mon téléphone pour appeler l'ambulance moi-même.
-
4:42 - 4:47Et on m'a fait asseoir par terre, au coin de la rue.
-
4:47 - 4:51Nous sommes restés là un moment,
-
4:51 - 4:54et soudain un garde urbain est arrivé.
-
4:54 - 4:59Le garde m'a demandé ce que j'avais
-
4:59 - 5:02et je lui ai montré. J'ai découvert mon œil
-
5:02 - 5:05et je lui ai montré. Il m'a demandé si j'avais mal,
-
5:05 - 5:09je lui ai dit que oui et il m'a donné
-
5:09 - 5:12des mouchoirs, des Kleenex. Il a sorti
-
5:12 - 5:16des mouchoirs propres et me les a donnés.
-
5:18 - 5:21Au bout d'un moment, je sais qu'il était en train d'appeler l'ambulance
-
5:22 - 5:26et elle n'arrivait pas. On disait qu'on ne la laissait pas passer.
-
5:26 - 5:29Et les gens qui étaient là criaient :
-
5:29 - 5:33"À l'aide ! Une ambulance, une ambulance !"
-
5:33 - 5:37Des amis à moi sont allés chercher de la glace,
-
5:37 - 5:41et c'est là que l'agent m'a fait partir.
-
5:41 - 5:45Il m'a dit "Viens avec moi,
-
5:45 - 5:45viens avec moi" et il m'a emmenée à sa voiture.
-
5:45 - 5:50Je me suis assise sur le siège conducteur.
-
5:52 - 5:55Nous étions là, il appelait, il rappelait et il rappelait l'ambulance
-
5:56 - 5:59et l'ambulance disait qu'on ne la laissait pas passer.
-
6:00 - 6:02On lui a demandé si j'étais consciente
-
6:05 - 6:12et je lui ai même dit "Dites-leur que non, que je ne suis pas consciente et qu'ils viennent maintenant !"
-
6:13 - 6:18Et j'ai commencé à me sentir mal dans sa voiture
-
6:18 - 6:19et je lui ai dit "Je suis en train de m'évanouir".
-
6:20 - 6:25Le lendemain, je me suis réveillée
-
6:28 - 6:31dans le box. Ma famille était là
-
6:33 - 6:36et j'avais un pansement sur l'œil.
-
6:36 - 6:43On m'avait reconstruit le globe oculaire
-
6:43 - 6:45et toute cette partie de l'œil.
-
6:46 - 6:49J'ai tous les os d'ici,
-
6:49 - 6:52tous ceux de là et la maumette cassés.
-
6:53 - 6:58Et il y a un os - je ne sais même pas lequel - qui est arrivé jusque là.
-
6:59 - 7:05Le nerf optique est coupé, il a été sectionné.
-
7:06 - 7:12Et ils m'ont dit qu'ils devraient me réopérer
-
7:13 - 7:20pour me mettre une plaque, qu'ils devaient attendre que l'inflammation baisse,
-
7:21 - 7:26mais qu'ils devaient encore évaluer ce qu'ils allaient me faire, qu'ils n'étaient pas surs.
-
7:26 - 7:31La première chose qu'ils m'ont dite c'est que j'avais perdu la vue
-
7:31 - 7:37et que je ne la retrouverais jamais.
-
7:39 - 7:46Ce nerf qui a été sectionné ici fait que je n'ai pas de sensibilité dans cette partie là.
-
7:47 - 7:53Je ne peux toujours pas manger comme il faut, je ne peux pas mâcher de ce côté,
-
7:53 - 7:57je ne peux même pas bâiller, quand je bâille ça me fait mal,
-
7:57 - 8:00je peux seulement manger de ce côté.
-
8:01 - 8:06Bref, tout était enflammé, toute cette partie du visage.
-
8:07 - 8:09Mais j'avais l'espoir que
-
8:09 - 8:14même si je ne pourrais plus voir, je pourrais garder mon œil
-
8:14 - 8:18et aller de l'avant.
-
8:19 - 8:27Mais il m'a dit que non, que je ne retrouverais pas la vue, bien sûr,
-
8:28 - 8:32mais qu'ils devaient m'enlever l'œil et me mettre une prothèse.
-
8:33 - 8:40Je n'ai pas reçu la moindre assistance psychologique, bien que je l'aie demandé,
-
8:41 - 8:50j'ai pas insisté mais non, je n'y ai pas eu droit.
Je ne sais pas si c'est parce qu'ils n'en ont pas -
8:51 - 9:03ou parce que je n'ai aucune pathologie qui nécessite une assistance psychologique.
-
9:04 - 9:11Mais ce qui m'est arrivé est très dur, je ne le souhaite à personne.
-
9:12 - 9:19Et ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu'on te fasse, c'est ma philosophie.
-
9:20 - 9:29Mais ça m'est arrivé, voilà.
-
9:31 - 9:36Ça m'est arrivé dans la soirée du mercredi 14
-
9:39 - 9:45et le lundi 19 l'ophtalmologiste est venue me voir à 10 heures du matin.
-
9:46 - 9:57Et comme je n'étais plus sous intraveineuse, je devais rentrer chez moi.
-
9:58 - 10:00Je leur ai dit que
-
10:00 - 10:03je n'avais pas la force de rentrer
-
10:03 - 10:06chez moi, que mes parents sont âgés. Ma mère
-
10:06 - 10:11a 72 ans et mon père 86 et je vis chez eux
-
10:11 - 10:15et ce sont eux qui doivent me soigner.
-
10:15 - 10:17Ils m'ont dit que je pouvais aller au centre de soins
-
10:17 - 10:20pour me faire soigner, et que les soins
-
10:20 - 10:24se sont toutes les 8 heures. Je leur ai dit que
-
10:24 - 10:28c'était impossible d'aller trois fois par jour
-
10:28 - 10:32au centre de soins.
-
10:32 - 10:36Ils ont alors insisté et dit que ma mère devrait savoir faire ça très bien
-
10:36 - 10:38et que ce serait elle qui me ferait les soins.
-
10:38 - 10:40Et c'est vrai, ma mère fait ça très bien
-
10:40 - 10:45mais ce n'est pas la personne la mieux placée pour ça, non ?
-
10:45 - 10:48En plus du fait que ça arrive à un de ses enfants
-
10:48 - 10:52c'est elle qui doit me faire ces soins.
-
10:52 - 10:56Personne de l'administration
-
10:56 - 11:00ne s'est préoccupé de moi.
-
11:00 - 11:03On ne m'a même pas envoyé un sms
-
11:03 - 11:07ou un courrier, ou appelé.
-
11:07 - 11:08Personne n'est venu à l'hôpital
-
11:08 - 11:11pour se soucier de mon état de santé,
-
11:11 - 11:15savoir comment j'allais, ce qui m'était arrivé, d'où j'étais,
-
11:15 - 11:22avec qui j'étais, ou quoi que ce soit.
-
11:22 - 11:23Je ne sais pas si c'est la procédure normale
-
11:23 - 11:26mais je pense que ce n'est
-
11:26 - 11:29pas normal.
-
11:30 - 11:33Ma famille a besoin de beaucoup,
-
11:33 - 11:35et moi aussi, nous avons besoin de beaucoup
-
11:35 - 11:40beaucoup de soutien et la vérité c'est que
-
11:41 - 11:45quelqu'un de l'administration aurait pu répondre pour
-
11:45 - 11:49ces forces de l'ordre qui étaient là
-
11:49 - 11:51et qui disent qu'elles n'ont pas chargé.
-
11:51 - 11:55Mais bien sûr que si, elles ont chargé,
-
11:57 - 12:02et j'en ai la preuve avec moi-même qu'elles l'ont fait.
-
12:03 - 12:09Quand je suis sortie de l'hôpital
-
12:09 - 12:12j'ai vu ces images où
-
12:12 - 12:15monsieur Felip dit qu'il
-
12:15 - 12:19n'y a eu aucune charge de la police là-bas
-
12:19 - 12:24et qu'aucune balle de caoutchouc ni aucun projectile n'avaient été tirés.
-
12:24 - 12:27Je ne sais pas par quoi j'ai été touchée, mais ce que je sais
-
12:27 - 12:32c'est que c'est un Mosso d'Esquadra qui a tiré.
-
12:32 - 12:36Et c'était un projectile, je ne sais pas de quel type, mais c'était un projectile.
-
12:39 - 12:43Si ce n'est pas lui qui a donné l'ordre
-
12:44 - 12:48- parce que c'est lui qui est à la tête de tous -
qui l'a donné ? -
12:50 - 12:57Moi, je l'ai vu. Il dit que non, qu'il n'y a pas eu ces charges de la police.
-
12:57 - 13:00Il pourrait peut-être me l'expliquer,
-
13:00 - 13:02venir me voir et m'expliquer qu'il n'y avait pas
-
13:02 - 13:07de policiers là-bas et qu'ils n'ont pas chargé.
-
13:07 - 13:10Moi, je les ai vus en direct, il m'est arrivé ça
-
13:11 - 13:14et je les ai vus ensuite à la télévision.
-
13:15 - 13:21Cet état de répression et de violence ne nous mène nulle part
-
13:22 - 13:28et j'ai même entendu des déclarations
-
13:28 - 13:31de monsieur Mas
-
13:31 - 13:35justifiant cette répression.
-
13:36 - 13:39Et la seule chose que je dis, c'est que
-
13:39 - 13:44celui qui a fait ça,
-
13:44 - 13:47s'il a des enfants et que c'était arrivé
-
13:47 - 13:51à un de ses enfants, qu'il mette sa main sur la poitrine pour voir si ça lui fait mal
-
13:51 - 13:54ou non. Ils doivent penser
-
13:54 - 13:56que ce sont eux qui ont les armes,
-
13:56 - 14:00mais leurs enfants auraient pu être dans cette manifestation
-
14:00 - 14:03Parce que parfois on souffre
-
14:03 - 14:07aussi beaucoup pour ses enfants.
-
14:07 - 14:09Ça dépend des parents, il y a peut-être des parents qui ne souffrent pas,
-
14:09 - 14:13mais moi je souffre énormément pour mes enfants,
-
14:13 - 14:16énormément.
-
14:16 - 14:18Et ce n'est pas normal qu'eux fassent ce qu'ils ont envie
-
14:18 - 14:22et que quelques gamins qui allaient prendre le métro
-
14:22 - 14:26ne puissent pas passer et reçoivent des coups comme c'est arrivé.
-
14:26 - 14:29Ça, ce n'est pas juste, ce n'est pas juste.
-
14:29 - 14:32Qu'ils se mettent la main sur la poitrine
-
14:32 - 14:35pour voir ce qu'ils ressentent.
-
14:36 - 14:38Parce que nous, ils nous ont pourri la vie,
nous étions -
14:38 - 14:44une famille modeste, une famille très unie.
J'ai quatre enfants, -
14:44 - 14:47ils s'entendent tous très bien
-
14:47 - 14:52et on ne pourra jamais dire de nous que nous avons fait des histoires,
-
14:52 - 14:55nous avons rempli nos obligations.
-
14:55 - 14:58Si nous avons payé ce que nous avons dû payer,
-
14:58 - 15:02personne ne peut rien dire, ni dans le quartier ni nulle part.
-
15:02 - 15:08Je ne sais pas pourquoi ils font ça une famille modeste.
-
15:10 - 15:13Je ne sais pas, non, je ne sais pas.
-
15:13 - 15:17Ils ont gâché notre vie.
-
15:23 - 15:25À cause de ma situation professionnelle
-
15:25 - 15:28j'ai dû quitter l'appartement
-
15:28 - 15:33où je vivais depuis 17 ans, à la Verneda.
-
15:33 - 15:37Et je suis retournée vivre chez mes parents.
-
15:38 - 15:43Parce que d'ici 2 ou 3 mois
-
15:44 - 15:49je n'aurais plus eu de quoi payer le loyer, ni la nourriture, ni quoi que ce soit.
-
15:49 - 15:52Alors mes parents m'ont accueilli chez eux.
-
15:52 - 15:56Heureusement qu'ils ont un logement.
-
15:56 - 15:59Et ils m'aiment et je peux être avec eux.
-
16:00 - 16:05Quand tu travailles en indépendant il n'y a pas de chômage,
-
16:06 - 16:09tu n'as droit à aucune indemnisation chômage.
-
16:09 - 16:13Pour l'État, je n'ai pas de charges familiales
-
16:13 - 16:16parce que je ne suis pas mariée,
-
16:16 - 16:20je n'ai pas de personnes âgées à ma charge et je n'ai pas d'enfants.
-
16:21 - 16:23Comme je ne suis pas mère célibataire,
-
16:25 - 16:29que je n'ai pas été victime de violences conjugales,
-
16:29 - 16:36pour l'administration ma situation ne me donne droit
-
16:37 - 16:39à aucune prestation ni aide que ce soit,
-
16:39 - 16:41alors que j'ai cotisé pendant,
-
16:41 - 16:45je ne sais pas, 22 ans,
-
16:45 - 16:50que j'ai travaillé presque sans interruption
-
16:50 - 16:53pour d'autres
-
16:53 - 16:56ou en indépendante ou en faisant les travaux
-
16:56 - 16:58que j'ai pu.
-
16:58 - 17:00Maintenant que je suis au chômage
-
17:00 - 17:01et que je ne suis pas prise en compte
-
17:01 - 17:03comme quelqu'un qui travaille et qui
-
17:03 - 17:07perd son travail et son salaire
-
17:07 - 17:12pour aller à cette grève, je pense que c'était important
-
17:12 - 17:15parce qu'avec toutes les coupes budgétaires et
-
17:15 - 17:17tous les changements qui ont lieu au niveau
-
17:17 - 17:24du logement, de la santé, de l'éducation, des garderies,
-
17:24 - 17:27tout, tout va mal.
-
17:27 - 17:28C'est donc nous
-
17:28 - 17:32qui devons descendre dans la rue
-
17:32 - 17:36pour dire que nous ne sommes pas d'accord
-
17:36 - 17:38avec tout ça, non ?
-
17:39 - 17:44Je ne vais pas arrêter d'aller manifester à cause de ce qui m'est arrivé.
-
17:45 - 17:47Il me faudra probablement un peu de temps,
-
17:47 - 17:49parce que je dois encore me remettre de ça
-
17:49 - 17:54et j'irai manifester et j'espère que tous
-
17:54 - 17:58mes amis et mes proches feront de même.
-
17:58 - 18:03Parce qu'une personne seule n'a pas de poids.
-
18:03 - 18:06Mais si nous sommes nombreux alors oui, nous avons du poids.
-
18:08 - 18:11Il faut donc que les gens n'aient pas peur
-
18:14 - 18:18parce qu'on n'obtient rien avec la peur.
-
18:20 - 18:25La peur c'est ce qu'ils veulent nous imposer avec toute cette répression.
-
18:27 - 18:31Tout le monde m'a dit que même les "gris"
-
18:31 - 18:34(je ne sais même pas ce que sont les "gris", enfin si, je sais,
-
18:34 - 18:39mais je ne l'ai pas vécu)
-
18:39 - 18:40ne faisaient cette répression.
-
18:40 - 18:43Peut-être parce qu'ils n'avaient pas ces armes.
-
18:43 - 18:47Si nous n'arrêtons pas ça, quelle va être l'étape suivante ?
-
18:47 - 18:51Qu'est-ce qu'ils vont nous faire ?
Comment vont-ils nous arrêter ? -
18:52 - 18:57Pour être allé à une manifestation pacifique et légale,
-
18:57 - 19:02je ne sais pas. Mais...
-
19:02 - 19:06nous devons continuer d'aller aux manifestations.
- Title:
- PERDRE UN ŒIL
- Description:
-
Ester Quintana, 42 ans, a perdu un œil après avoir reçu un projectile tiré par les Mossos d'Esquadra le 14 novembre. Sa version contredit totalement celle du Conseiller de l'Intérieur, Felip Puig.
ATTENTION, TA COLLABORATION EST TRÈS IMPORTANTE POUR ESTER : si tu étais dans la zone de Paseo de Gràcia entre la Gran Vía et la place Catalunya (calle Caspe) le 14 novembre entre 20 h 30 et 21 h 00, ou que tu as vu quelque chose depuis la fenêtre ou le balcon d'un appartement, prends immédiatement contact avec la famille et les amis d'Ester Quintana à cette adresse : animsester@gmail.com.
Merci. - Video Language:
- Catalan
- Duration:
- 19:16
Michaël Dias edited French subtitles for PERDRE UN ULL / PERDER UN OJO | ||
Michaël Dias edited French subtitles for PERDRE UN ULL / PERDER UN OJO | ||
Michaël Dias edited French subtitles for PERDRE UN ULL / PERDER UN OJO | ||
Michaël Dias edited French subtitles for PERDRE UN ULL / PERDER UN OJO | ||
Michaël Dias edited French subtitles for PERDRE UN ULL / PERDER UN OJO | ||
Michaël Dias added a translation |