À la mémoire de Qwatsinas subMedia présente un film de Franklin López inspiré de « Endgame » Volumes 1 & 2 par Derrick Jensen END:CIV - Les gens disent qu'il y a une guerre contre la nature, qu'il s'agit de la troisième guerre mondiale. - Ça devient brutal; c'est de pire en pire et le changement s'accélère, que nous parlions de l'extinction des espèces ou de l'omniprésence de la techno-culture. - Le monde devient franchement effrayant. Je trouve que ce qu'on appelle la civilisation industrielle, est, si je puis dire, extraordinairement «incivilisée» voire barbare. - Il n'est pas exagéré de dire que nous vivons une apocalypse écologique. - Entre 1980 et 2045 le monde perdra plus d'espèces de plantes et d'animaux qu'au cours des dernières 65 millions d'années. Nous sommes confrontés à deux facteurs historiques qui invitent à agir avec beaucoup plus d'urgence que nous le faisons. L'un de ces facteurs est le pic pétrolier -- l'effondrement des ressources, et l'autre est le réchauffement planétaire débridé. - Je crois que la plupart des gens et la plupart des scientifiques ne se rendent toujours pas compte à quel point nous sommes déjà avancés sur le chemin de la catastrophe climatique. - En général, nous l'ignorons, nous fermons les yeux, nous ne voulons pas en entendre parler. - Ce qui m'effraie le plus, c'est la possibilité d'une immense mobilisation visant à soutenir l'insoutenable. - Aujourd'hui, les scientifiques estiment que la température de la Terre pourrait encore augmenter d'au moins 10 degrés. À ce point là, il se pourrait qu'il n'y ait même plus de bactéries. - Quand le pétrole et les autres ressources viendront à manquer, ceux qui sont au pouvoir devront établir leur domination sur d'autres fondements. Je crois qu'ils vont utiliser des méthodes plus brutales et cruelles pour maintenir leur emprise. - Tout le climat est en train de changer: vents, courants marins, ouragans, chutes de neige, fonte des glaciers, inondations, sécheresses. GAME OVER Quelque part dans le nord de la Californie - La vitesse à laquelle la destruction progresse est stupéfiante. Chaque jour qui passe, le monde se détériore. 'Cet homme à l'air triste s'appelle Derrick Jensen. Jensen est l'auteur de plusieurs livres, dont «A Language Older than Words» et «The Culture of Make Believe». Ses livres traitent de sujets comme la surveillance, la violence faite aux enfants, l'environnement et quelque chose qu'il appelle «la civilisation». Mais ce sont des déclarations comme celles-ci qui le rendent controversé:' Ils envisagent d'agrandir le barrage Shasta en Californie, et la raison que le sénateur Feinstein a donnée est... «le droit divin des californiens d'arroser leur pelouse». Vous savez, on ne peut pas vraiment contester un tel argument... ...sauf avec des explosifs. 'C'était M. Jensen en 2006, l'année où il a publié un ouvrage en deux volumes intitulé « Endgame ». Dans « Endgame », il insiste sur l'urgence d'en finir avec la civilisation.' - Si les gens s'étaient débarrassé de la civilisation il y a cent ans, les habitants du Nord-ouest Pacifique pourraient encore manger du saumon. Des gens seront assis sur les berges de la rivière Columbia dans 50 ans -- ils seront fluorescents et affamés, et ils diront: «Je meurs de faim, parce que vous n'avez pas fait sauté les barrages... ...qui ont tué les saumons, ces barrages qui ont servi aux bateaux et à l'électricité, aux alumineries pour faire des cannettes de bière, alors allez vous faire foutre». Il développe son plaidoyer contre la civilisation en énumérant vingt prémisses. Dû à des contraintes de temps et au fait que la majorité des gens ne tolèreraient pas un film de vingt heures, nous explorerons quatre de ces prémisses, et les illustrerons par des exemples concrets. Prémisse I La civilisation industrielle, la civilisation elle-même, mais en particulier la civilisation industrielle n'est pas, ne peut être et ne sera jamais viable. Ça ne prend pas un génie pour comprendre que n'importe quel mode de vie fondé sur l'utilisation de ressources non renouvelables ne peut pas durer. Mais qu'est-ce que la civilisation? La civilisation est un mode de vie caractérisé par le développement des villes. - Vous avez des populations d'une densité si imposante que le territoire ne peut plus les soutenir. Ça signifie que vous devez trouver vos ressources vitales ailleurs parce que vous les avez épuisées là où vous vivez. Donc vous allez devoir sortir de la ville pour trouver ce dont vous avez besoin, et tout ramener chez vous. Si vous avez besoin d'importer des ressources, cela signifie que vous avez dépouillé le territoire de ces mêmes ressources. Île de Manhattan en 1609 Île de Manhattan aujourd'hui Manhattan aujourd'hui Manhattan en 1609 - Il est impossible, à long terme, de continuer à détruire la terre qui nous nourrit, et l'eau potable dont on a besoin, et de s'attendre à survivre encore longtemps. - La civilisation industrielle requiert de plus en plus d'énergie et de plus en plus de territoires, de plus en plus de ressources de toutes sortes afin de se perpétuer, afin de continuer à s'étendre, afin de simplement se maintenir. Nous vivons sur une planète aux ressources limitées, où toutes ces choses ne sont pas infinies. Malheureusement pour nous et la plupart des créatures vivantes, cette culture ne s'arrêtera pas avant d'avoir consommé tout ce qui peut l'être, à moins, bien sûr, que nous l'arrêtions nous-mêmes. - Si vous avez une quantité limitée d'une ressource donnée, si vous commencez à l'exploiter, éventuellement il n'y en aura plus. Si votre culture toute entière repose sur une ressource particulière, disons, au hasard... le pétrole... ...dans ce cas, vous devez réfléchir à ce qui se produira quand le pétrole sera épuisé. - Nous avons découvert des ressources énergétiques qui nous ont permis d'éviter certaines des limites auxquelles les cultures précédentes se sont heurtées beaucoup plus rapidement. Elles ont eu tendance à s'effondrer avec l'épuisement de leurs ressources facilement accessibles. Elles étaient limitées par la distance qui pouvait être parcourue par les chevaux, ou d'autres animaux de trait. Tout a changé avec le début de l'ère des carburants fossiles; maintenant, on peut aller partout sur la planète et y prendre ce qu'on veut. La globalisation a formidablement accéléré ce processus destructeur. - Toutes nos richesses ont été investies dans l'infrastructure d'un mode de vie qui n'a aucun avenir. Je crois que le problème du pétrole va s'intensifier au cours des trois à cinq prochaines années, voire même plus tôt. Les chiffres indiquent que nous avons déjà atteint le pic de production mondiale. - Comment rompre avec ce processus? C'est comme une machine géante qui va irrémédiablement de l'avant. Le progrès technologique, par exemple, n'admet aucun recul. Cette «chose» continue d'évoluer comme un cancer. - Je ne connais aucune civilisation qui ait été viable, Je ne crois pas qu'une seule ait perduré. La technologie, fondamentalement, est l'élément déterminant de notre culture. Cette réalité, dont les racines sont philosophiques et historiques, nous condamne à devenir toujours plus, inexorablement technologiques. - Aucune alternative «verte» ne peut maintenir le niveau de vie auquel l'industrialisation nous a habitués. Ce mode de vie est FOUTU. - Les civilisations courent à leur perte, manifestement, ouvertement... mais elles ne s'arrêtent jamais. - Chaque civilisation est définie par un orgueil démesuré, par un profond déni, un refus de reconnaître qu'elle fait partie du monde naturel. En fait, chaque civilisation, dans son mensonge fondateur, s'élève au-dessus de la nature et prétend pouvoir contrôler le monde entier. Figure 1 - Le premier mythe écrit de cette culture est celui de Gilgamesh rasant les plaines et les collines de l'Iraq. Lorsque les gens pensent à l'Iraq, quelle est la première chose qui leur vient à l'esprit? Des forêts de cèdre si denses que la lumière du soleil ne parvient pas jusqu'au sol? C'était comme ça avant l'arrivée de cette culture. Coupes à blanc En tant que militant écolo de longue date et en tant que créature vivante à l'ère des convulsions terminales de la civilisation je suis intimement familier avec le paysage de la perte et je suis habitué à porter le fardeau quotidien du désespoir. J'ai traversé des coupes à blanc qui enveloppent des montagnes et descendent dans les vallées et remontent jusqu'aux crêtes et fragmentent les bassins versants, et je me suis assis, silencieux, près de cours d'eau presque vides où, il y a à peine deux générations, d'innombrables saumons frétillants se débattaient dans le courant pour revenir à leur lieu de naissance y déposer leurs oeufs et mourir. - Ici en Colombie-Britannique, et un peu partout en Amérique du Nord, lorsqu'ils font de la coupe industrielle, ils enlèvent littéralement tous les arbres. Ils nivellent tout, ils ne laissent rien que des souches et des piles de débris forestiers, et ils brûlent les piles de débris et ils retirent tout le bois et tout ce qui reste est un paysage ravagé, et c'est comme s'ils prenaient une forêt tropicale et la transformaient en désert. C'est ce qu'est une coupe à blanc. Ils les utilisent pour faire de la pâte à papier; ils exportent le rondin vers les États-Unis et le Japon. On ne fait presque plus de transformation en Colombie-Britannique, le bois est exporté pour produire des pâtes et papiers, des panneaux de fibres, du contreplaqué et tout le reste. Pas beaucoup de valeur ajoutée. Cet arbre a été sélectionné pour être coupé, normalement la compagnie ne fait que des coupes à blanc mais cet arbre est dans ce qu'ils appellent une «zone de sélection riveraine». Ils l'ont marqué en bleu, parce que c'est une «zone de sélection». Dans une coupe à blanc, ils ne marquent pas les arbres qu'ils vont abattre. Ils ne marquent que les arbres qu'ils vont laisser. - Il y a toujours une grosse pression pour récolter le plus grand nombre possible de cèdre rouge occidental. Ils font venir de gros hélicoptères pour extraire les arbres. Et ils sont de plus en plus exigeants... ...ils ne gardent que le meilleur, les spécimens de qualité supérieure, et ils laissent le reste empilé là... ...dans des tas. Alors c'est pour ça qu'on continue, vous savez, à se battre. Je pense que la goutte qui a fait déborder le vase est lorsqu'ils ont voulu bûcher la Vallée Itsa, à cause de sa signification historique et spirituelle pour notre peuple. Mais ils ont bûché malgré tout, vous savez, juste pour marquer des points contre notre résistance, contre notre position générale en ce qui concerne les traités et l'empiétement du développement industriel sur nos territoires. - Dans plusieurs de ces aires, comme dans cet abattis derrière moi là-haut sur la colline, on peut voir que le sol est exposé, les ultraviolets tuent toutes les mousses et les champignons qui retiennent le sol ensemble. Quand les souches pourrissent et les racines meurent, les flancs de colline glissent et la repousse est faible, la forêt ne se régénère pas. Ils font du replantage -- mais ça ne fonctionne pas toujours parce qu'il n'y a plus de sol: le sol a glissé dans les sources, tué les saumons, rempli les réservoirs et entraîné toutes sortes de dommages en aval. - Ça, c'est du terrorisme. Arracher tous les arbres, déraciner tous les arbres de la forêt... ...et maintenant ils vont éventrer la terre pour chercher le cuivre et l'or. Et... ... les gens doivent ouvrir les yeux... ...et se rendre compte de l'injustice envers notre peuple, l'injustice envers la terre, envers l'eau, la faune et la flore; l'injustice envers la vie marine et les saumons... Et l'injustice envers ceux qui se lèvent pour résister. - Quand nous avons barré la route -- Ces arbres ont une valeur inestimable et les lois servent la quête de profit, elles sont déterminées par les compagnies, la police est là pour imposer le droit des compagnies de couper, pas pour défendre notre droit de les en empêcher ou de protéger l'écosystème. Il reste si peu de forêts anciennes comme celles qu'on voit sur ces flancs que les gens sont prêts à se mettre physiquement en danger, ils sont prêts à faire d'immenses sacrifices personnels pour empêcher le sacrifice des forêts, et de l'eau, et de l'air, et du climat global. Prémisse II Les communautés traditionnelles ne cèdent ni ne vendent volontairement les ressources dont elles dépendent, à moins que ces communautés ne soient détruites. Elles ne consentent pas non plus à ce que leur territoire soit endommagé pour permettre l'extraction d'autres ressources comme l'or, le pétrole, etc. Il s'ensuit que ceux qui veulent ces ressources vont faire tout leur possible pour détruire les communautés traditionnelles. - Notre peuple vit ici depuis des temps immémoriaux. - Avant l'invasion, la conquête et la colonisation, les terres d'Amérique du Nord étaient peuplées par des gens qui avaient une relation fondamentalement différente avec la terre. - Ils habitent avec la terre, toutes les cérémonies sont élaborées et existent pour célébrer le renouveau des saisons et de la vie et affirmer tout ça. - Une des caractéristique des peuples autochtones est cette idée, toujours présente, qu'il faut vivre en équilibre, émotionnellement, physiquement et spirituellement, il faut être équilibré, donc cette même philosophie s'est appliquée au monde naturel dans lequel ils vivaient. - Les Tolowas, sur les terres desquels je vis maintenant, n'étaient pas civilisés, ils ne vivaient pas dans des villes, n'avaient pas besoin d'importer des ressources, ils vivaient dans des villages, des campements... ...et ont habité là pendant 12 500 ans si on en croit les mythes de la science. Si on se fie plutôt aux mythes des Tolowas, ils habitaient là depuis le début des temps. - Je crois que ce que nous avons depuis toujours dans les sociétés autochtones est une sorte de bon sens, une approche pratique de l'importance de bien traiter le monde qui nous entoure, de bien traiter le monde naturel. - Notre peuple n'a jamais exploité plus que nous en avions besoin. Nous respectons la terre, nous respectons les animaux, nous respectons l'eau, nous respectons l'air, le vent, le feu, tous les éléments sacrés. Et nous croyons que ce sont toutes des choses vivantes, alors... ...J'ai l'impression que c'était comme ça avant le contact. - Nos histoires qui parlent de nos rapports avec les autres et avec la terre, et des aspects spirituels et des divinités, viennent de notre relation avec la terre. Les saumons étaient considérés comme nos mentors, nos protecteurs, donneurs de vie. Ils étaient nos égaux, en fait, toutes les choses qui ont forme étaient égales à nous. Nous n'avions aucun intérêt à dominer. - La relation spirituelle que notre peuple avait avec toute la Création, avant l'invasion, reconnaissait que tous les êtres ont une essence spirituelle, une entité spirituelle. Si nous voulons bien vivre dans cet univers, il est absolument essentiel que nous apprenions à maintenir des relations respectueuses avec toute la Création. Ils nous ont fait beaucoup de promesses, plus que je ne puis me rappeler, mais ils n'en ont jamais tenu qu'une: ils ont promis de prendre notre terre, et ils l'ont prise. - Red Cloud Quand les Européens sont arrivés ici, leur appétit... leur appétit était tellement féroce qu'il ne l'ont toujours pas rassasié de nos jours. - Ils ont apporté le christianisme, ils ont apporté la colonisation, et, certainement, ils ont apporté la civilisation. - Ils sont arrivés, et ils étaient chargés de cette mission, apparrement, de dominer ce territoire, il leur était si facile de le prendre -- les gens acceptaient des perles, ou s'écartaient de leur chemin, et, bien sûr, les colons avaient une puissance de feu supérieure. - Dès le tout début, depuis que Christophe Colomb a atterri dans les Caraïbes, où se trouvent aujourd'hui Haïti et la République Dominicaine, ils ont presque immédiatement déclenché un génocide qui a presque entièrement décimé les peuples Tainos et Arawak. Un des facteurs déterminants a été l'introduction de maladies, ce qui était en fait une guerre biologique. - La petite vérole était répandue dans le tabac et les couvertures et transmise aux autochtones. Ils ont été décimés très rapidement car ils étaient purs. Et la petite vérole était virulente, très virulente. - Quand les Européens sont arrivés, tout ce qui les intéressait était l'exploitation rapide des ressources. Ils voulaient s'enrichir dans le Nouveau Monde. Dans leur quête de richesses, ils ont manipulé les nations autochtones pour ébranler les économies traditionnelles et miner les relations que les populations autochtones entretenaient avec la terre, et ainsi faire en sorte que les autochtones se chargent eux-mêmes de l'exploitation et de l'extraction des ressources pour le compte des Européens, afin que ceux-ci s'enrichissent. - En imposant ces choses aux autochtones, évidemment, ils ont détruit ces peuples, leurs nations et leurs modes de vie. Les peuples autochtones en général ont subi un taux de dépeuplement de 90% et plus suite au contact avec les Européens. C'était un génocide, une guerre territoriale, parce que les Européens voulaient s'emparer des ressources. - La société colonisatrice s'est efforcé de détruire ce dont elle a pourtant besoin pour survivre, c'est suicidaire. Il est impossible qu'une telle mission-suicide soit viable à long terme. Prémisse III - J'ai donné une conférence en Oregon il y a quelques années et à la fin quelqu'un m'a dit: «Vous savez, vous parlez beaucoup du fait que cette culture est fondée sur la violence, mais je ne la vois pas, vous savez, je ne suis pas violent». J'ai dit: «O.k. Où a été fabriqué ton chandail?» Il a regardé, il était fabriqué au Bangladesh. J'ai dit: «Bon, est-il même nécessaire qu'on en discute?» - Il fait semblant d'être mort! - Ouais, il respire. - Il fait semblant d'être mort! COUP DE FEU - Maintenant, il est mort. - Notre mode de vie, la civilisation industrielle, est fondée sur une violence continuelle et généralisée et s'effondrerait très rapidement sans cette violence. - Une grosse explosion! Une grosse explosion! - Wow. - Je vais prendre quelques oeufs. Combien en veux-tu? - Deux, deux c'est bien. D'accord. Et ensuite? - Du jambon, des tomates. - Des tomates, d'accord. Comme ça? - D'accord, des oignons. Ooh, et du fromage! - Donc vous voulez de tout. Je vois. On remet le couvercle. Maintenant regardez! Je coupe le jambon et les légumes, je râpe le fromage, je fouette les oeufs, le tout... en trois secondes! La machine qui vient juste de faire ces laits frappés pour Verna et Fred, peut aussi faire une omelette. Il vous reste peu de temps pour acheter ce magnifique collier de diamants Hope, moins de 50 secondes. Gillian? - Absolument, John, vous devez nous appeler pour acquérir ce magnifique collier de diamants Hope. C'est un diamant de 45.52 carats entouré de 16 diamants blancs. La chaîne de platine est sertie de 46 AUTRES diamants. - Voici douze poitrines de poulet barbecue de quatre onces chacune. Ces poitrines de poulet Stuffin Gourmet®, fraîches de la ferme, passent de la basse-cour à votre cour arrière. Elles sont admirablement marinées, tendres, juteuses, et carrément délicieuses, c'est garanti. - Réajustez vos mensurations, nous les sauvegardons. Elles sont enregistrées dans notre ordinateur. Retournez dans la section des commandes et réajustez vos mensurations pour nous. Ensuite, nous pourrons vous envoyer un autre jean personnalisé. Nous croyons qu'il vous ira parfaitement. - Comptons à rebours, à partir de 5. Tout le monde, aidez-moi: 5, 4, 3, 2, 1 (explosion) Ho! Ça a marché! Ensuite, je lui ai demandé: «O.K., tu paies un loyer?» Il me dit:  Ouais...» Je lui demande: «Pourquoi?» Il me dit: «Parce que je ne suis pas propriétaire.» Je lui dis: «Non, je veux dire, qu'arriverait-il si tu ne payais pas le loyer?» Il me dit: «Eh bien, la police viendrait m'expulser.» Je lui dis: «Je ne vois pas ce que tu veux dire. Qu'arriverait-il?» Il me dit: «Bien, la police viendrait et cognerait à la porte...» Je lui dis: «O.K., et qu'arrive-t-il si tu ouvres la porte... et dis, "Hé! Je viens juste de préparer le dîner. Vous en voulez?" Et le shérif s'assoit à ta table, tu le nourris, tu ne l'empoisonne pas. Et ensuite, après le dîner, tu dis: "Votre compagnie est assez agréable, mais pas tant que ça, alors j'aimerais que vous quittiez ma maison maintenant." Qu'arriverait-il?» Il me dit: «Eh bien, le shérif sortirait son pistolet en disant: "Je suis ici pour t'expulser, parce que tu n'a pas payé ton loyer".» Je lui dis: «Aah. Alors, la raison pour laquelle tu paies ton loyer est que sinon, quelqu'un avec un pistolet viendra et t'emmènera.» Il me dit: «Je crois que je saisis.» Je lui dis: «Continuons. Qu'arrive-t-il si tu as faim, et que tu vas à l'épicerie et que tu commences simplement à manger. Qu'arrivera-t-il?» «Quelqu'un va appeler la police.» Je lui dis: «Oui, la même personne qui viendra armée d'un pistolet et t'emmènera. C'est un vrai trou du cul, non?» Donc, une des raisons pour laquelle nous ne voyons pas beaucoup cette violence est qu'elle est exportée. Une autre raison pour laquelle nous voyons peu de cette violence est que nous sommes tellement métabolisés dans le système que nous adhérons à cette idée étrange selon laquelle il est normal de devoir payer pour exister sur cette planète. Ça, c'est vraiment, vraiment bizarre. Alors si vous ne payez pas, un type avec un pistolet va venir et il pourrait vous causer du tort. Figure II Il y a quelques années, j'ai reçu un appel d'une amie, une militante écologiste. Elle pleurait, et elle m'a dit, «Ce travail va me tuer, ça me brise le coeur.» J'ai dit, «Oui, je sais. C'est ce que ça fait.» Puis, elle a dit, «La culture dominante déteste tout ce qui existe, n'est-ce pas?» J'ai répondu, «Oui, elle déteste tout, incluant elle-même.» Elle a dit, «Elle a une pulsion de mort, non?» J'ai répondu, «Oui, c'est ça.» Elle a dit, «À moins qu'on ne l'arrête, elle vatout détruire sur la planète, non?» J'ai répondu, «Oui, à moins qu'on ne l'arrête.» Puis, elle a dit, «Nous n'allons pas nous réveiller devant un avenir radieux, n'est-ce pas?» Vert, c'est la couleur de l'argent - 98% des forêts anciennes ont disparu. 99% des prairies ont disparu. 80% des rivières de cette planète ne sont plus favorables à la vie. Il y a de moins en moins d'espèces, on manque de sol, et on manque de temps. Et ce qu'on se fait dire par la majorité des mouvements écologistes est que la façon de stopper tout cela est de faire de meilleurs choix personnels de consommation. - Simplement en achetant nos produits, le consommateur peut faire un premier pas vers une planète plus verte. Donc, en prenant ce rouleau et en achetant ce rouleau, vous pouvez aider à sauver des millions d'arbres. - Je crois que nous n'avons qu'à examiner l'histoire du mouvement écologiste pour se faire une idée des raisons de son échec. Il y a eu beaucoup de mouvements écologistes plutôt militants et radicaux, en particulier dans les années 1970 et 1980. À plusieurs égards, ça a été une sorte d'âge d'or pour l'écologisme. Par exemple, Greenpeace a été fondé. C'est devenu très courant, dans certains milieux, de se dire écologiste. Et il y a aussi eu un changement à cette époque quand... les entreprises se sont rendu compte qu'elles pouvaient vendre beaucoup de produits en les appelant «verts». - Le greenwashing, ou écoblanchiment, est la pratique des entreprises consistant à étiqueter leurs activités d'une certaine façon pour faire appel à la sensibilité des gens et à leur souci pour l'environnement et l'écologie. - Pour la grande majorité des gens dans notre société, il y a un profond sentiment de déni, de détachement entre ce qu'ils croient être bien et bon et leurs actions en tant que société ou civilisation, particulièrement en ce qui concerne le monde naturel. - J'ai un gros problème avec la plupart des « solutions »  qui sont proposées parce qu'elles confondent ce qui est réel et ce qui ne l'est pas. Ces solutions tiennent l'économie industrielle pour acquis. «Comment peut-on sauver l'économie industrielle... et incidemment ce serait bien de sauver aussi la planète.» - Ça ne fait aucune différence d'acheter du savon de chanvre si l'effet de serre est effréné et si la planète devient inhabitable. - Le mouvement écologiste dominant des grandes organisations environnementales -- Greenpeace, Sierra Club, et les autres -- est enraciné dans le même mensonge culturel qui prétend que la nature est une ressource. La nature est faite de choses à utiliser et à gérer. La nature, comme le dit le philosophe Martin Heidegger, n'est qu'une vaste station-service que nous pouvons exploiter sans fin. Certains diront peut-être que nous devons la gérer plus sagement, mais tant qu'ils conserveront la mentalité que nous sommes les maîtres de la création et que cette création existe pour nous, sous forme de ressources à transformer en marchandises que nous vendons et achetons, tant qu'ils garderont cette perspective sur ce que ça signifie d'être un écologiste, alors ils continueront à travailler pour cette même structure autodestructrice dans laquelle notre culture est embourbée. En mai 2010, 21 compagnies forestières on signé un accord avec plusieurs grandes organisations environnementales, incluant Greenpeace et la Fondation David Suzuki. L'accord, appelé «Entente sur la forêt boréale canadienne» , vise à faire taire les critiques des pratiques de coupes dans la forêt boréale. Le marché deviendra aussi très important. Plusieurs consommateurs ont exigé des changements dans la forêt boréale. L'Association des produits forestiers et ses 21 compagnies membres répondent à la demande de produits plus «verts», et le marché y sera très attentif. Si aucun changement n'est appliqué, ils mettront de la pression sur les parties qui ont adhéré à l'entente -- les groupes écologistes, les compagnies forestières -- pour qu'ils accomplissent ce qu'ils s'étaient engagés à faire. Et ils récompenseront les compagnies lorsque les pratiques seront appliquées et qu'un changement réel sera fait sur le terrain. J'en suis persuadé. - Un aspect intéressant est que, avec Greenpeace, David Suzuki, Forest Ethics, Parcs Canada et Wilderness de notre côté, si quelqu'un d'autre vient et essaie de nous intimider, l'accord exige en fait que ces organisations viennent à notre rescousse pour repousser l'attaque, et nous pourrons alors dire: «viens te battre contre moi et mes copains». - Personnellement, je n'ai aucune sympathie pour les grandes organisations environnementales institutionnalisées; je crois qu'elles sont davantage un problème qu'une aide. Ce sont des éco-bureaucraties. Et je n'en nommerai aucune, parce que je n'aime pas dire du mal des organisations, sauf pour une que je crois pouvoir critiquer, et c'est Greenpeace. Et la raison pour laquelle je peux le faire est que je suis co-créateur de Greenpeace, et par conséquent je me sens parfois comme Dr. Frankenstein, et puisque j'ai contribué à créer cette chose je peux certainement la critiquer. Je crois que Greenpeace est devenu le plus grand vendeur de bonne conscience. Les gens y adhèrent pour se sentir bien, pour se dire: «Je fais partie de la solution et non du problème». Greenpeace génère près de 300 millions de dollars par année, et que font-ils avec cet argent? Ils génèrent plus d'argent. Et les gens qui sont au sommet de l'échelle maintenant ne sont pas des écologistes -- ce sont des collecteurs de fonds, des comptables, des avocats, des hommes et des femmes d'affaires. «Les gens votent avec leurs dollars quand ils passent à la caisse. Les sondages indiquent que le public est préoccupé d'environnement et en fin de compte, les entreprises se préoccupent de leur marge de profit et de leurs ventes.» En Colombie-Britannique, le mouvement écologiste s'est retrouvé dans une impasse. Leurs principaux leaders se sont compromis avec l'adversaire et ont trahi le mouvement. Dans les années 1990, la nation Nuxalk s'est engagée dans une campagne d'action directe pour stopper les coupes sur leurs terres ancestrales, la Great Bear Rainforest. Leur lutte a éventuellement été récupérée par des groupes écologistes bien financés, dont Greenpeace, le Sierra Club et Forest Ethics. -Il y a eu des actions directes, des blocages de routes, il y a eu une campagne internationale de boycott qui a mis beaucoup de pression sur les compagnies qui coupaient les arbres de la Great Bear Rainforest. Mais le résultat final a été que tout s'est décidé dans des négociations à huis clos avec Tzeporah Berman comme chef négociatrice du côté des défenseurs des ressources naturelles, alors que plusieurs des groupes qui faisaient le travail sur le terrain, soit les actions directes, et les campagnes de boycott, ont été écartés du processus. Ils ont éliminé la surveillance publique, et les protocoles d'accord conclus avec les Premières Nations, et les autres groupes environnementaux ont été essentiellement détournés. Les protocoles d'accord donnaient aux négociateurs le mandat d'exiger la protection de 40 à 60 % du territoire mais ils se sont finalement entendus pour n'en protéger que 20 %. - Ça ne m'étonne pas vraiment lorsque les gens me disent que l'ex-président de Greenpeace travaille maintenant pour l'industrie forestière du Canada. L'ex-président de Greenpeace en Australie travaille maintenant pour l'industrie minière. L'ex-président de Greenpeace en Norvège travaille pour l'industrie de la pêche à la baleine. Ils passent d'une compagnie à une autre. En 1975, Greenpeace a lancé sa campagne contre la pêche à la baleine, pour confronter les flottes baleinières en haute mer. En juin 2010, Greenpeace a accepté un accord qui permettrait à certaines nations comme le Japon de continuer de chasser les baleines pour des raisons commerciales. Le seul critère sur lequel nous seront jugés par ceux et celles qui viendront après nous est la santé du sol et la santé de l'eau, et la santé de la Terre. Il se foutront de savoir si nous avons fait du recyclage; Il se foutront de savoir que nous avons écrit à nos législateurs; Il se foutront de savoir à quel point nous avons essayé. Ce qui leur importera, c'est de pouvoir respirer l'air et boire l'eau, et de savoir que la terre pourra les faire vivre. Et ils se foutront de savoir que nous avons essayé de toutes nos forces, ils se foutront de tout ça -- ce qui leur importera, c'est de vivre sur une planète vivante. Figure III OK, alors... ... J'ignore si vous êtes au courant, mais la version originale du film «La Guerre des Étoiles»  n'a pas été écrite par Lucas. La version originale a été écrite par des environnementalistes et elle est un peu différente. Pour commencer, le film ne s'appelait pas «La Guerre des Étoiles». Il s'appelait «La Désobéissance civile non-violente des Étoiles». Mais l'intrigue de la Guerre des Étoiles, pour ceux qui ont oublié, est que l'Empire a créé une immense machine, l'Étoile Noire. C'est une machine qui est capable de détruire des planètes entières. Dans le film, les rebelles trouvent un moyen de détruire l'Étoile Noire, et à la toute fin, Luke Skywalker se sert de la Force pour déjouer tous les « chasseurs TIE »  et tirer une torpille dans un tunnel d'aération, pour faire sauter l'Étoile Noire. Encore une fois, la première version du film écrite par des environnementalistes était un peu différente: les rebelles ne faisaient pas sauter l'Étoile Noire. Au lieu de ça, ils utilisaient d'autres méthodes pour stopper la marche intergalactique de l'Empire. Par exemple, ils créaient des programmes pour que les habitants des planètes condamnées produisent des articles de luxe comme des balles «aki»  en chanvre et du café bio pour vendre aux habitants de l'Étoile Noire. Le public sera aussi informé des projets visant à encourager les soldats et autres citoyens de l'Empire à faire de l'écotourisme sur les planètes condamnées. Le but est de démontrer que ces planètes sont économiquement importantes pour l'Empire et ne devraient donc pas être détruites. Dans un revirement de situation qui va sûrement mettre le public en haleine, un autre groupe de rebelles enclenche des poursuites judiciaires contre l'Empire, tentant de démontrer que la Déclaration sur l'Impact Environnemental que Darth Vader devait déposer ne corroborait pas adéquatement «l'absence d'impacts significatifs» de son projet visant à faire exploser ces planètes. Les spectateurs seront électrisés par les projets de boycott des articles produits par les entreprises qui comptent Darth Vader sur leur conseil d'administration, et se lèveront de leur siège dans les cinémas du monde entier quand ils verront des sacs remplis de lettres, écrites directement à M. Vader, demandant qu'il cesse de faire sauter des planètes, s'il vous plaît. Bon, nous savons que tout ça serait déjà suffisant pour non seulement mettre à genoux l'Empire, mais aussi pour faire un film vraiment passionnant. Mais voilà: il y a plus. Des milliers de rebelles renégats, mécontents de ce qu'ils perçoivent comme du léchage de bottes de la part des rebelles traditionnels, décident, dans une scène qui mettra les larmes aux yeux des spectateurs les plus endurcis, de se rendre sur les planètes condamnées, bras dessus, bras dessous, et de chanter «Give Peace a Chance». Ils envoient des DVD de ça à Darth Vader et à son patron le Grand Moff Tarkin, à qui ils envoient aussi des vibrations d'amour et de gentillesse. Quelques rebelles se faufilent dans l'Étoile Noire et s'enchaînent à différentes pièces d'équipement. Des débats vigoureux ont lieu à l'écran à savoir si les rebelles devraient se rendre volontairement à l'approche des soldats, ou s'ils devraient plutôt demeurer enchaînés jusqu'à la fin. Et dans une brillante et courageuse touche d'authenticité, les rebelles ne parviennent jamais au consensus. Mais il y a plus. À l'intérieur de l'Étoile Noire, un groupe dissident se détache: ils brûlent quelques transporteurs, et taggent «Front de Libération de la Galaxie». Puis, un autre groupe rompt avec ce dernier et parvient finalement aux quartiers privés de Vader. Et quand enfin ils sont rendus, ils se faufilent derrière lui et lui écrasent au visage une tarte à la crème végétalienne. Les réalisateurs ont décidé de couper ce passage parce que ça ressemblait trop à une scène d'un autre film qu'ils développaient en même temps intitulé «Le Complot pour entarter Hitler». Comme l'Étoile Noire approche dangereusement, quelques-uns des rebelles proposent de prendre les armes et de riposter. Ces rebelles sont décriés sans ménagement par les rebelles pacifistes, qui maintiennent qu'attaquer ceux qui gèrent l'Étoile Noire est «un autre exemple de la philosophie préjudiciable de l'Empire qui entre par la porte d'en arrière». «Si nous voulons changer Darth Vader», disent-ils, «nous devons d'abord incarner ce changement nous-mêmes. Pour changer le coeur de Darth Vader, nous devons d'abord changer le nôtre. Nous devons, plus que tout, avoir de la compassion pour Darth Vader, et se rappeler que lui aussi était autrefois un enfant.» Finalement, Léia, Luke, Han, Chewbacca et une paire de robots arrivent et annoncent aux autres qu'ils savent comment détruire l'Étoile Noire. Les autres rebelles, bien sûr, sont horrifiés. Une bagarre éclate entre Léia, Luke, Han, Chewbacca et les deux robots d'un côté et les pacifistes de l'autre. Les pacifistes les chassent de la salle et du film, ce qui n'est pas très grave car ce sont des personnages secondaires. Mais bon, la conclusion du film est que l'Étoile Noire se rapproche de plus en plus et on voit l'Étoile Noire, puis on voit la planète, puis on voit l'Étoile Noire, puis on voit la planète, puis on voit l'Étoile Noire et on voit le laser qui commence à rougeoyer d'une lueur infernale, et on voit encore la planète, et on voit une petite lumière -- et ça, c'est les environnementalistes qui s'enfuient avant que la planète n'explose. Puis on voit encore l'Étoile Noire et elle fait exploser la planète, et ensuite, le tout dernier plan du film, qui révèle le triomphe éclatant des rebelles, est une photo montrant un article dans le coin inférieur gauche de la page 43 du New Empire Times qui consacre trois phrases à la destruction de la planète. «Super! Les médias parlent de nous!» Prémisse IV La culture dans son ensemble, ainsi que la plupart de ses membres, est insensée. La culture est guidée par une pulsion de mort, une pulsion de destruction du vivant. - Le public doit comprendre qu'aucune combinaison de carburants alternatifs miraculeux, de biodiesel, d'éthanol, de nucléaire, d'énergie solaire ou d'huile de patates frites, aucune combinaison de ces choses ne permettra à cette joyeuse culture motorisée de perdurer. - Nous utilisons déjà toutes les sources d'énergies facilement accessibles, et avons mis au point un mode de vie reposant essentiellement sur le pétrole bon marché. - Le monde tel que nous le connaissons, qui dépend entièrement du pétrole, tire à sa fin. - Nous allons vers l'effondrement. Ce pétrole ne reviendra pas. Fort McMurray Alberta, Canada - L'exploitation des sables bitumineux est probablement l'un des plus grands projets industriel de l'histoire. - L'exploitation des sables bitumineux est l'entreprise la plus destructrice de l'environnement sur la planète actuellement. - C'est de l'extraction pétrolière, c'est le pétrole le plus sale sur la planète, celui qui requiert le plus d'énergie pour l'extraire, et la raison pour laquelle nous exploitons ce type particulier de pétrole très sale est qu'il n'y a plus d'autre pétrole à extraire. - Les sables bitumineux ne sont pas exactement du pétrole. En fait, le processus par lequel les sables bitumineux sont minés et raffinés équivaut à précipiter des centaines de millions d'années de développement par un processus synthétique. Les sables bitumineux, qui couvrent un territoire aussi grand que l'état de New York, ou plus grand que l'Angleterre, sont déjà considérés comme le plus important projet industriel de toute l’histoire de l’humanité, et ce n’est que le début. - Ils séparent le pétrole du sable avec de la vapeur d'eau, en le faisant bouillir... ...pour que le pétrole se dépose au-dessus de l’eau comme une écume, ensuite ils le ramassent, ce qui donne du bitume. - Il y a des procédés miniers et des procédés in situ, et chacun de ces procédés vise en somme à extraire le bitume du sable. - Pour produire un baril de pétrole, vous devez d’abord dégager le sol, raser tous les arbres et ensuite creuser un cratère, qui peut aller jusqu’à 60 mètres de profondeur. Pour chaque baril de pétrole, on utilise quatre barils d’eau dans un processus de centrifugation où l'on fait tourner la boue à très haute vélocité, avec de l’eau à très haute température, afin de séparer le bitume, qui est une forme de pétrole pré-synthétique, du sable et de l'argile et de la vase. Mais ça c'est seulement après avoir excavé des centaines de tonnes de terre. - L'énergie requise par ce processus est approximativement... on estime que pour chaque baril de pétrole, il faut un demi baril en énergie. Donc, pour chaque baril d’apport énergétique, deux barils de pétrole sont produits, tandis qu’avec le brut conventionnel le besoin en énergie pour extraire le pétrole était beaucoup moins grand. Le ratio qu'il faut retenir est celui utilisé dans un pays comme l’Irak, où pour chaque baril de pétrole que vous utilisez à des fins d'extraction, vous obtenez environ cent barils en retour. Fort Chipewyan Alberta, Canada - La rivière Athabasca, qui traverse le nord de l’Alberta, et dont les berges sont habitées par plusieurs communautés autochtones, est en train d’être vidée de son eau afin d’alimenter l'exploitation des sables bitumineux. - L'eau est contaminée par les sables bitumineux, qui déversent du pétrole, des graisses et des eaux d'égouts non traitées, et il y a parfois des accidents, des fuites de produits chimiques toxiques directement dans la rivière Athabasca. - La communauté de Fort Chipewyan, constituée des Premières Nations Cris Mikisew et Dene Chipewyan, s'est battue et est montée au front afin de sonner l’alarme sur ce qui se passe. Leur communauté a connu une hausse hors du commun des cancers rares, des maladies auto-immunes, de l’arsenic dans la terre et dans la viande d’orignal; les poissons présentent aussi des taux élevés de métaux lourds, de mercure, en fait, tout l’environnement là-bas est contaminé. - Cela affecte ma communauté dans la mesure où c’est en train de tuer les gens de Fort Chipewyan. C’est ce que j’ai nommé plus tôt «un génocide industriel à petit feu». J’ai enterré ma tante, J’ai enterré mon oncle, j’ai une tante qui vit avec le cancer. C'est une guerre pour notre survie, parce que le gouvernement laisse les gens de Fort Chip mourir. - Les sables bitumineux sont non seulement en train d’alimenter la deuxième déforestation la plus rapide en-dehors du bassin du fleuve Amazone, ils sont déjà le deuxième plus important facteur de changements climatiques en Amérique du Nord. Avec les objectifs de production qu'ils se sont fixés, les émissions de CO2 seront si élevées que le seul moyen d'égaler la contribution des sables bitumineux aux changements climatiques en Amérique du Nord serait de combiner toutes les centrales au charbon comprises entre l'Alberta et l'Arizona, inclusivement. - Je pense que les sables bitumineux démontrent l’absurdité de notre désir d’obtenir toujours plus de pétrole lorsque nous savons très bien que, par exemple, l’eau fraîche constitue un élément indispensable de l'existence humaine. Pourtant, ils poursuivent à toute vapeur l’extraction de ces dernières petites gouttes de pétrole afin que perdure cette culture de plastique, cette civilisation de plastique, jusqu’à la destruction complète de l’environnement qui nous donne la vie. - C’est comme si le monde entier était accro au crack, et que la forme de crack la plus sale et la plus dégoûtante permettait d'alimenter la dépendance encore un peu plus longtemps. C’est exactement ce que c’est. C’est la démarche la plus insensée qu'on puisse imaginer. - Nous sommes probablement d’accord que la civilisation va s’effondrer, que nous l’aidions ou pas. Si vous n’êtes pas d’accord avec ça, nous n’avons probablement rien à nous dire. Nous sommes probablement aussi d’accord que cet effondrement sera chaotique. Nous sommes aussi d’accord que, puisque la civilisation industrielle détruit systématiquement l’infrastructure écologique de la planète... ...plus tôt s’effondrera la civilisation, et ce, que nous l'aidions ou pas, plus il restera de vie par la suite pour supporter les humains et les non humains. Figure IV - La genèse du livre Endgame est une série de conférences que j'ai données sur la possibilité de riposter. La réponse du public était vraiment prévisible. Si l’auditoire était composée de militants environnementalistes traditionnels et de militants pour la paix et la justice sociale, ceux-ci levaient régulièrement ce que j’ai appelé le «bouclier de Gandhi». Cela consiste à répéter les noms «Martin Luther King», «Dalai Lama» et «Gandhi» encore et encore, aussi vite que possible, afin d'écarter toutes les mauvaises pensées. Si c’était des écologistes de la base, ils faisaient la même chose, mais ils venaient ensuite me voir à la fin pour me dire, en CHUCHOTANT «Merci beaucoup d’avoir soulevé ce point». Pacifier la résistance - Particulièrement en Amérique du Nord, les adeptes du pacifisme et de la non-violence ont joué un rôle déterminant dans la censure et le contrôle de la participation populaire au sein des luttes sociales. Et leur influence sur les luttes sociales a permis à l’État d'exercer un contrôle accru sur ces mouvements. La non-violence a une fonction de récupération des luttes sociales, en les dégriffant pour les rendre inoffensives, pour qu’elles ne puissent exister que dans le cloaque de la pluralité démocratique. - Je me demande ce qui advient de cette énergie, cet idéalisme ou cette optimisme que quelque chose est sur le point de changer lorsqu'il est évident que rien du tout n'est en train de changer? - Quels sont les faux espoirs qui nous maintiennent attachés au système? Quels sont les faux espoirs qui nous lient à des situations invivables et nous rendent aveugles aux possibilités réelles? Quelqu’un croit-il vraiment que Weyerhauser va arrêter de raser la forêt parce que nous le leur demandons poliment, que Monsanto va arrêter de faire ce que Monsanto fait parce que nous le leur demandons poliment? Je parlais à quelqu'un aux États-Unis il y a quelques années et elle m’a dit «Si seulement nous pouvions placer un Démocrate à la Maison Blanche, les choses s'arrangeraient». - Il y a quelques mythes de gauche que j’aimerais VRAIMENT nous encourager à dépasser. Le premier est que le changement social se produit par la persuasion morale. Ça ne fonctionne pas comme ça. Ça se produit par la force. - Le problème avec la stratégie de la persuasion est qu'elle ne fonctionne qu’avec les personnes qui peuvent réellement être convaincues, et sur qui l'on peut compter pour agir, à partir de leur position, après une transformation de leur mentalité. Le problème est que nous n'avons pas affaire à des individus qui peuvent être convaincus ou persuadés; nous avons surtout affaire à de grosses organisations sociales abstraites et à des compagnies, qui sont des sociopathes, composées d’un grand nombre de personnes. - On ne peut pas discuter avec des psychopathes, on ne peut pas discuter avec des fascistes et on ne peut pas discuter avec ceux qui tirent profit d’un système économique. Tu dois les arrêter par le recours à une forme ou une autre de force, et cette force peut être violente ou non-violente. Aurait-on pu arrêter Ted Bundy par des moyens pacifiques? - La Gauche, inconsciemment en grande partie, a comme rôle premier de rendre la résistance inoffensive. Les États ont reconnu que la résistance ne disparaîtrait jamais, que les luttes ne cesseraient jamais. Dans le passé, ils ont tenté de réprimer les luttes dès qu’elles voyaient le jour, dès qu’il y avait une indication qu’elles existaient, et cette tactique s'est avérée inefficace. De nos jours, la façon dont les États règnent repose sur l’acceptation de l’inévitabilité du conflit et de la résistance, et la gestion permanente de ceux-ci. «Continuez de marcher, il ne se passe rien ici! Il ne se passe rien, juste une autre ligne de police, alors veuillez s.v.p continuer de marcher!» - Les mouvements sociaux en Amérique du Nord sont enfermés dans cette doctrine pacifiste qui est imposée par les réformistes de la classe moyenne qui veulent contrôler le mouvement et dicter comment il doit se comporter. - Les adeptes de la non-violence disent fréquemment que la non-violence fonctionne, et les principaux exemples qu’ils utilisent sont ceux de Gandhi en Inde et de Martin Luther King aux États-Unis. Le problème est que cela constitue une véritable révision historique, puisqu’en fait, la résistance en Inde était incroyablement diversifiée, et si Gandhi était effectivement une figure importante de la résistance, celle-ci n’était absolument pas exclusivement pacifiste. - Gandhi est utilisé comme argument pour clore le débat. - Particulièrement en Occident, on utilise Gandhi pour étouffer toutes les discussions portant sur l'action directe, sur ce qui est perçu comme de la violence ou tout ce qui va au-delà des moyens pacifistes ou paisibles de résistance. - Pendant des années, j’ai vraiment gobé le mythe Gandhien qui est inculqué de force aux militants des États-Unis, et ce qui m’a désabusé de ce mythe a été ma rencontre avec des Indiens. Les gens auxquels j’ai parlé ne le déifiaient certainement pas et plusieurs d’entre eux le méprisaient. Ils le perçoivent comme un collaborateur et quelqu’un avec qui les Britanniques pouvaient négocier. - Gandhi est vraiment bien connu en Occident, mais lorsque tu vas en Inde, il y a un insurgé, un leader révolutionnaire du nom de Bhagat Singh, qui est probablement presque aussi connu que Gandhi en Inde. Il faisait partie du mouvement d’indépendance et en était en fait un leader. Par contre en Occident, la plupart des gens n’ont jamais entendu parler de lui. La raison en est qu’il a utilisé des tactiques d’action directe. Il y a eu des assassinats de généraux de l’armée britannique; il y a eu l’explosion d’une bombe au Parlement britannique essentiellement pour attirer l’attention du public; on s'emparait aussi des armes dans les wagons de trains. - Avec Gandhi et le Parti du Congrès Indien, où il y avait des modérés et des extrémistes, les modérés étaient légaux; les réformes constitutionnelles étaient leur seule méthode, et on leur reprochait d’être une clique de classe moyenne, d’être trop lent, trop légaliste et finalement inefficace. Quant aux extrémistes, ils étaient accusés d’être trop agressifs, trop rapides, trop imprudents et irresponsables. - Gandhi a eu le droit de négocier parce qu'il y avait d’autres figures dans la lutte qui étaient davantage menaçantes pour la domination britannique. Alors, les Britanniques ont spécialement choisi de dialoguer avec Gandhi parce qu’il était pour eux la moins menaçante des principales figures de la résistance. - Gandhi a agi comme entremetteur. Sa théorie de la résistance passive non-violente s'est présentée comme un pont entre les extrémistes et les modérés. - Les Britanniques étaient saignés à blanc après la 2e Guerre Mondiale, ils n'avaient plus le moral pour une autre grande bataille et ils ont préféré choisir quelqu’un avec qui ils pouvaient travailler. Ils savaient qu’une révolution se préparait et ils ont voulu l’étouffer autant que possible. - L’Inde est passée d’une colonie à une néo-colonie. Les Britanniques ont été capables de maintenir leurs intérêts, moins directement, en cédant aux Indiens les postes de gestionnaires. - Je n’ai aucun problème avec les gens qui posent des actions non-violentes, cela n’a jamais été le problème -- je répète constamment qu'il faut déployer toutes les tactiques. Le problème que j'ai, c’est que bien trop de pacifistes, particulièrement aux États-Unis, finissent par ne pas soutenir le travail plus radical ou militant. - Le problème, lorsque ce débat est soulevé, est qu'on ne peut pas tenir pour acquis que les personnes qui résistent et utilisent certains moyens de résistance n’ont pas bien réfléchi à ce qu’ils font. Et je pense que ceci est souvent le problème. Lorsque des gens décident de passer à un certain type d’action, qu'ils disent «vous savez quoi, nos manifs ne suffisent pas», ou qui posent elle ou telle action, il y a cette présomption de la part de ceux qui se conforment à la ligne de Gandhi et qui disent «Oh, ils n’y ont pas bien réfléchi». - Ce que la plupart des États vont choisir de faire dans des circonstances similaires est de chercher les éléments de la résistance qui sont les plus faciles à manipuler et à assimiler, de négocier avec eux et d'ensuite LEUR transférer le pouvoir dans le but de perpétuer le système en place. - Alors, encore une fois, l’État fait la même chose avec le mouvement environnemental qu’il avait fait avec Gandhi et Martin Luther King. Il invite les chefs responsables du mouvement environnemental à participer aux enquêtes, aux commissions parlementaires et aux débats. Il les reconnaît -- ils sont les chefs légitimes -- parce qu'encore une fois, il ne veut pas que le mouvement commence à adopter des tactiques de résistance plus militantes. - Les puissants ne cèdent jamais sans livrer bataille. C’est une phrase célèbre de Frederick Douglass qui dit: «Le pouvoir ne concède rien sans qu'on l'exige. Il ne l'a jamais fait et ne le fera jamais». Figure V En utilisant des appareils électroménagers à haut rendement énergétique, nous pouvons réduire ceci de la pollution reliée au réchauffement climatique qui serait autrement rejetée dans l’atmosphère. En utilisant d’autres produits à haut rendement, nous économisons ceci. En choisissant des automobiles qui font plus de kilomètres par litre d’essence, ceci. Et tout ceci commence à s’accumuler: d’autres moyens de transport plus écoénergétiques, des technologies renouvelables. Nous avons tout ce dont nous avons besoin, sauf, peut-être, la volonté politique. Mais vous savez quoi? En Amérique, la volonté politique est une ressource renouvelable. - Lorsque nous regardons les solutions, toutes les prétendues solutions mises de l’avant pour contrer le réchauffement climatique, ce qu’elles ont en commun est qu’elles considèrent la civilisation industrielle comme une variable indépendante, et le monde naturel comme une variable dépendante. Elles visent à sauver la civilisation. Elles inversent la logique, qui devrait plutôt être de faire tout ce que nous pouvons pour sauver la vie sur la planète. - Dans les prochaines 40 à 50 années, nous allons assister à l’extinction de plus d’espèces que nous en avons perdu depuis 65 millions d’années. Pour moi, c'est un avertissement sérieux, et une sirène qui se met à sonner comme un appel à couper le superflu et à faire tout ce qui est nécessaire pour protéger la Terre ici, maintenant, et pour les générations futures. C’est vous qui allez devoir répondre à vos enfants, dans 50 ou 75 ans, lorsqu'ils vous demanderons ce que vous faisiez durant les guerres écologiques. En ce sens, chacun d’entre nous doit vivre sa vie dans le présent, en ce moment même, en posant les actions que nous serions fiers de relater à nos ancêtres. Si nous voulons sérieusement sauver la vie sur Terre, nous devons commencer à riposter à la manière des personnes qui réalisent qu’elles doivent former un mouvement de résistance sérieux. - La plupart des peuples autochtones qui maintiennent moindrement une vision traditionnelle du monde savent que le mode de vie que la société des colons a imposé sur cette terre n’est pas viable. Et pourtant, il y a comme un sentiment que nous devons, d'une certaine façon, attendre que tout s’effondre, ou qu’ils achèvent de faire ce qu’ils font, ou qu’ils atteignent leur limite et ne soient plus en mesure de continuer de la sorte, l'idée qu'il faille faire preuve de patience. Fuck la patience Je pense que le vrai problème est le pouvoir et c’est une question que les libéraux ont beaucoup de difficulté à examiner et à comprendre. Le problème est que cette culture a une hiérarchie clairement définie. Il y a des personnes qui sont clairement au pouvoir et qui en tirent profit, qui tirent profit de la destruction de la planète, qui tirent profit de l’exploitation d'autres personnes, et elles le font depuis très longtemps. Leur pouvoir est plus important pour eux que n’importe quoi. - Aucun choix de consommation personnel ne pourra démanteler les systèmes de pouvoir qui sont derrière la destruction de notre planète. Ce dont nous avons besoin est d'une résistance politique organisée. - On ne peut pas se contenter de demander des réformes à l’État, ni aucune autre forme de gains ou de concessions, on doit le forcer. C'est le pouvoir de la perturbation. Ce fut une journée sanglante dans la communauté autochtone Mohawk d’Oka, au Québec, près de Montréal. «Les policiers provinciaux, en habit anti-émeute, ont chargé les barricades que les Mohawks avaient érigées. Il y a eu des nuages de gaz lacrymogènes, une pluie de balles et au cours de la bataille, un policier a été tué. Tout cela à cause d’une dispute au sujet d’une portion de forêt que les Indiens revendiquent et que le conseil de ville souhaite raser afin d’agrandir le terrain de golf local.» «La police s’est retirée aussi vite qu’elle était arrivée, abandonnant les auto-patrouilles. Ils ont aussi abandonné une pelle mécanique que les Mohawks ont immédiatement récupérée. Les auto-patrouilles, écrasées et inutilisables, ont été transformées en barricades.» Nous traitons ces arbres et la terre comme notre mère. Ces gens sont en train de violer notre mère. Que feriez-vous si ils violaient votre mère? - Ces politiciens sont des serviteurs du système; c’est leur boulot de perpétuer le système, c’est leur boulot de générer des profits pour la classe dirigeante. Ils n'agiront jamais, mais jamais, en fonction des intérêts du peuple, ou en fonction des intérêts de la planète. Peu importe ce que nous disons, le seul langage qu'ils comprennent, c’est la force et la menace d’une perturbation sociale. Si nous leur permettons de rester au pouvoir, ils reprendront toujours les quelques gains que nous aurons réussi à leur arracher. - Il est vraiment important de reconnaître qu'aucune lutte n'est vraiment achevée, qu’il n’y a aucune possibilité de victoire durable tant et aussi longtemps que l’État continue d’exister, mais nous pouvons clairement voir dans les histoires de la lutte les petits gains qui ont été remportés, et les moyens par lesquels nous nous sommes renforcés en utilisant toutes les tactiques, et je pense qu'il est inutile de dire qu'une tactique particulière est violente ou non, car ce n'est rien d'autre qu'une catégorie morale ayant pour objectif de restreindre l’action. Je pense qu'il est plus important de déterminer quelles tactiques servent à nous renforcer, sont libératrices et sont vraiment utiles. - Les moyens purement légaux et visibles sont conçus pour faciliter l’expansion du capitalisme mondial. - Ce sont des structures de pouvoir très sérieuses qui accumulent de vastes sommes d’argent. Elles sont soutenues par le pouvoir de l’État armé, de toutes les façons imaginables. Elles ont les armées de leur côté, elles possèdent les médias de masse, les banques, tout l’argent est de leur côté. - S’il subsiste un seul doute quant au leadership de notre armée, vous n’avez qu’à jeter un coupe d'oeil à ce chasseur F-18 et au véhicule blindé léger juste derrière. L’armée et le corps des Marines ont testé ce véhicule avec un mélange de biodiesel et ce chasseur de la marine, justement surnommé le "Green Hornet", connaîtra son baptême de l'air dans quelques jours, lors de la Journée de la Terre. - Crazy Horse un-huit, demande la permission d’attaquer. - Ils ramassent les blessés? - Oui, nous essayons d’obtenir la permission d’attaquer. - Allez, laissez-nous tirer! - Bushmaster, Crazy Horse un-huit. - Ils le ramassent. - Bushmaster, Crazy Horse un-huit. - Ceci est Bushmaster sept, allez-y. - Roger. Nous avons une fourgonnette Bongo qui ramasse les corps. Je demande la permission d’attaquer. - Bushmaster sept, roger. Ceci est Bushmaster sept, roger. Attaquez. - Un-huit, on attaque. Clear. - Allez! - Clear. Alors, si la loi ne fait pas ce qui est juste, d'autres devront le faire, et ils devront faire ce qui est juste en brisant la loi. Et ce précédent a été établi plusieurs fois au cours de notre histoire: les personnes qui ont sauvé les Juifs des Nazis allemands ont brisé la loi en vertu d'une raison éthique supérieure. Ceux et celles qui ont libéré des esclaves dans notre pays par la voie du réseau de chemin de fer clandestin, pour les mettre à l'abri des esclavagistes et d’une loi vraiment barbare aux États-Unis à cette époque. Ils ont fait ce qui est juste. Ils ont brisé la loi pour une raison éthique supérieure. - Nous devons commencer à agir dans le monde réel et dépasser le fait de cliquer sur «j’aime» dans Facebook et de signer des pétitions en ligne. Nous devons être présent dans le monde réel et riposter. - Je pense qu’une des choses que nous devons vraiment accepter et intérioriser est que la majorité des institutions et la majorité des personnes ne seront jamais de notre côté. Alors, nous devons nous asseoir -- en tant que militants et militantes et en tant que communautés de résistance, en tant que culture de résistance -- et nous devons nous poser la question suivante: «Que devons-nous faire pour empêcher cette culture de détruire la planète?» Vous savez, une partie de la réponse est évidemment que la persuasion n’a pas fonctionné et que la persuasion ne fonctionnera pas. Si nous voulons obtenir... ...du succès, nous devons étudier ce que les mouvements de résistance du passé ont fait, ce qu’ils ont appris et les différentes phases qu’ils ont traversées en tentant de s’affirmer et de vaincre. - Lorsque je parle d'une «résistance politique organisée», je veux dire que nous devons affronter le pouvoir de front. Une fois qu'on a nommé le pouvoir, on se rend compte qu'il est sociopathe, que les personnes au pouvoir feront tout ce qu’ils pourront pour nous faire taire. - Lorsqu'on entre dans une période de conflit social exacerbé, ce qu'il faut éviter est de promouvoir la non-violence, parce que cela désarme le peuple – cela nous désarme face à un ennemi agressif et face à des conditions sociales difficiles. Ce qu'il nous faut est un état d’esprit combatif parce que sans un esprit combatif, il vous manque la volonté de résister. - La chose la plus intelligente que les Nazis ont fait a été de s'assurer qu’à chaque étape du parcours, il était dans l'intérêt rationnel du Juif de ne pas résister. Voulez-vous recevoir une carte d’identité ou voulez-vous plutôt résister et possiblement vous faire tuer? Voulez-vous déménager dans le ghetto ou plutôt résister et possiblement vous faire tuer? Voulez-vous embarquer dans un wagon à bétail ou plutôt résister et possiblement vous faire tuer? Voulez-vous prendre une douche ou plutôt résister et possiblement vous faire tuer? À chaque étape du parcours, il était dans leur intérêt personnel rationnel de ne pas résister. Mais je vais vous dire une chose très importante: les Juifs qui ont participé au soulèvement du Ghetto de Varsovie ont connu un plus haut taux de survie que ceux qui se sont soumis aux ordres. - Je crois que si nous étions vivants en Allemagne Nazi maintenant, nous saurions exactement ce qu’un mouvement de résistance doit faire. Il nous faut considérer la culture de la civilisation industrielle comme une culture d’occupation, car c'est ce qu'elle est. Figure VI - Si les Nazis ou d'autres fascistes prenaient le pouvoir en Amérique du Nord, que ferions nous? Que ferions nous s’ils implantaient le fascisme selon Mussolini: «Il serait plus adéquat de dire corporatisme que fascisme, puisqu'il s'agit en fait d'une fusion du pouvoir étatique et du pouvoir corporatif». Et si ce pays occupé se donnait le nom de démocratie, mais que la plupart des gens percevait la farce électorale pour ce qu'elle est, si les citoyens n'avaient le choix qu'entre différentes factions d'un Parti fasciste unique, (ou corporatiste, selon Mussolini). Et si les activités anti-gouvernementales étaient écrasées par des militaires d’élite et une police secrète? Seriez-vous prêts à vous battre? S’il existait déjà un mouvement de résistance, le rejoindriez-vous? Résisteriez-vous si les fascistes irradiaient la campagne, empoisonnaient les vivres, rendaient les rivières impropres à la baignade et tellement sales que vous ne songeriez même plus à boire de leur eau? Si les fascistes entamaient une déforestation systématique du continent, rejoindriez-vous une armée de résistance clandestine, en prenant le maquis, pour ensuite attaquer les conseils d’administration et les corridors du Reichstag afin d'en déloger les défricheurs et, surtout, attaquer ceux qui leur donnent les ordres? Quel est votre seuil de tolérance. Indiquez-moi le point exact où vous vous déciderez enfin à vous défendre. Et si vous ne pouvez ou n'osez pas définir ce seuil... demandez-vous pourquoi. Réalisé, filmé, produit et monté par Franklin López Inspiré de Endgame Volumes I et II par Derrick Jensen PAROLES: Quand je fais face à la page, je place la rage, la place dans la stase je ne l'efface pas. C’est la base couvre toutes tes bases, fais gaffe à c'que tu dis, ils te suivent à la trace. Cartes sur table t'attends pas à des as, les yeux d'la caméra t'épient en public, sur la place, et je déteste ça, alors je prends ce micro et j’écris ces mots, et mes jambes me portent, pas à pas, les gens courent après tout ce qui brille, mais moi j’ai vu les sommets. Mon temps n’est pas perdu, je trace le ciel, je lis toute la fumée que j'fume pour trouver à temps tous les espaces de la pensée. Regarde, c'est comme ça, c'est ma vie, et c’est pour ça que je ne me presse pas vers la ligne d’arrivée. Viendra le temps, le moment choisi pour briller, je ne vais pas le manquer. Alors je prends mon temps, le broie et le casse, le roule très fin, l'allume et le brûle. Fumer des blunts, je fume, pour la fin des temps on s'entraîne à fond en attendant. Serre ton point et lève-le au ciel. Vois le feu dans ses yeux. Tu l'fais ou tu l'fais pas; ça n'suffit pas d'essayer. C’est dur de trouver la vérité, c'est pas une vie. Ils t'ont coupé les ailes, comment vas-tu voler? Tu vas mentir? Tu vas mourir? alors d'ici là, vas-tu te risquer? Un à un on se multiplie. Les yeux tournés vers le soleil, laisse-le briller. Maintenant, agis maintenant Maintenant, choisis ton camp Il faut le faire, C'est le temps c’est MAINTENANT! Maintenant, agis maintenant Maintenant, change ta vie C’est à toi de le faire C'est le temps c’est MAINTENANT! Encore plus de pollution et tu vas frire, alors commence à agir, agir ou mourir. Sans actions, des factions du groupe vont se séparer, mais tu ne peux pas déconner si tu choisis d'y aller. Et tu ne peux pas hésiter, tu dois choisir ton côté. Tu peux continuer d'obéir ou faire ce qui est juste. Vas-tu te laisser piétiner ou vas-tu te battre? Pas de justice, pas de paix, la guerre est pour ce soir, et je suis un poltergeist, tu sais, un esprit violent, le produit d’un monde beaucoup trop violent. Tellement de personnes, d’arbres, d’animaux meurent en une minute. À quoi bon leur demander d’arrêter, ils n’essaient même pas d’écouter. Tant qu'on ne fera rien, ils ne craindront rien. Aller en guerre contre la machine, tout faire pour la détruire. Jusqu’à ce qu’elle soient anéantie, chaque jour sera un jour violent. Et ils attendent de toi que tu protestes en silence, que tu restes pacifique et inefficace tandis qu’on meurt dans la déchéance. Il faut se soulever, fuck les prières, agenouillés. Curés et enseignants nous induisent en erreur, politiciens et policiers tous ce qu’ils ont à dire c’est: «Obéissez à vos maîtres d'entreprise, achetez tout ce qu’ils ont à offrir». Arrêtez d’acheter leur merde et commencez à les faire payer. Assez de leur petit jeu -- nous ne voulons plus jouer. Combattons-les jusqu’à la mort ou au prix de la liberté. Commencez à leur lancer des molotovs, arrêtez de leur lancer des bouquets. Faites-les payer ces bâtards comme l’a fait Ted Kaczynski. Sabotez leurs machines et rédigez des communiqués sur les murs à la bombe juste des gros A cerclés! Maintenant, agis maintenant Maintenant, choisis ton camp Il faut le faire C’est le temps, c'est MAINTENANT! Maintenant, agis maintenant Maintenant, change ta vie C’est à toi de le faire C’est le temps, c'est MAINTENANT!