Etienne Chouard. — Partie V. — Conférence de Lyon, mars 2012.
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0:37 - 0:41- Est-ce qu'y a pas des règles au débat, justement... parce que, bon, un débat politique,
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0:41 - 0:46il doit pas être pollué par certains intervenants.
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0:46 - 0:48- Vous pensez à notre débat à nous ou vous pensez à... ?
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0:48 - 0:49- Non, pas à celui-là, mais...
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0:49 - 0:51- D'une façon générale ?
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0:51 - 0:52- Oui, d'une façon générale.
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0:52 - 0:58- Alors, sur Athènes... À Athènes donc il y avait une assemblée où se réunissaient tous ceux
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0:58 - 1:01qui voulaient venir. Donc ils étaient trente, quarante, cinquante mille suivant les époques, hein,
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1:01 - 1:05puisqu'il y a eu la peste... 200 ans c'est long, donc la population a changé et puis y avait pas de recensement,
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1:05 - 1:11donc c'est des approximations, hein, qu'on a sur la population à Athènes. Donc quand ils se réunissaient,
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1:11 - 1:18ils étaient... pratiquement tout le temps ils étaient six mille. Donc ça fait une grande assemblée ça, hein.
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1:18 - 1:25Six mille... y avait pas de micro. Six mille, tout le monde se tait. Il y en a un qui parle à la fois.
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1:25 - 1:31Et on discute pas... c'est pas... c'est pas au moment de voter. Là on va voter. C'est pas au moment
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1:31 - 1:36de voter les lois qu'on discute, discutaille pour dire ce qu'on veut. C'est avant, le travail
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1:36 - 1:44des tirés au sort... Certains tirés au sort préparaient les lois. Et on discutait sur l'Agora pour savoir
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1:44 - 1:48quelles étaient ces lois. Puis venait le moment où on allait les voter, et là y avait les orateurs
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1:48 - 1:54qui défendaient. Ceux qui prêchaient pour, ceux qui prêchaient contre, un à la fois et on écoutait.
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1:54 - 1:59Donc, si vous voulez, à l'assemblée d'Athènes, il n'y avait pas de débats. Y avait une série de discours,
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1:59 - 2:06les uns après les autres, et le vote. Les citoyens sont autonomes : ça veut dire qu'ils écrivent eux-mêmes,
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2:06 - 2:13ils votent eux-mêmes les lois auxquelles ils consentent. Donc c'était ça le... La raison d'être
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2:13 - 2:18de la démocratie, c'était pas de venir à bout des injustices sociales des Athéniens ;
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2:18 - 2:25enfin j'ai rien lu qui allait dans ce sens-là. Simplement, ils tenaient, après 800 ans... Ils venaient
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2:25 - 2:31de se prendre 800 ans de tyrannie sur leur âme. Ils en avaient marre des tyrans, et ils ont voulu imaginer
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2:31 - 2:35un régime d'égalité politique. Alors je vais peut-être... Je reviendrai aux objections
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2:35 - 2:38tout à l'heure, mais comme on a notre schéma... Alors le schéma c'est celui que vous avez
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2:38 - 2:44sur votre feuille de papier, en petit, et qui est en deux parties ; enfin y a le haut et le bas.
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2:44 - 2:49Donc ça tombe bien... Je pourrais le mettre à l'écran en entier, mais ce serait écrit plus petit,
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2:49 - 2:52ce serait moins lisible. Alors qu'en fait, il faut d'abord que je vous parle du haut, et ensuite
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2:52 - 2:57je vous parlerai du bas. Donc ça va bien : il vaut mieux que ce soit gros comme ça ce sera plus lisible.
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2:57 - 3:05Est-ce que ça marche, ce truc, là, ça marche ? Ouais. Le centre du schéma, c'est l'objectif
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3:05 - 3:10des Athéniens. Alors moi je vous dis, je vous dis ce que j'en lis, hein, je lis beaucoup sur les Athéniens.
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3:10 - 3:13Je vais vous donner quelques sources. Quelques sources formidables et délicieuses,
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3:13 - 3:18et puis, après ça, je peux me tromper, hein... Ne prenez pas, enfin, ne m'en veuillez pas
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3:18 - 3:23si je me trompe. Tout le monde se trompe. Ceux qui prétendent qu'ils ne se trompent pas
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3:23 - 3:29sont des menteurs. Je cherche de bonne fois. Si vous me signalez où je me trompe, je... vous verrez,
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3:29 - 3:35je change, je change, je m'adapte, je... Je cherche pas du tout à avoir raison. Je cherche à imaginer
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3:35 - 3:41avec vous un système qui marche, pragmatique. Je suis pas du tout idéaliste. Enfin, je suis idéaliste,
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3:41 - 3:46peut-être, enfin... Je suis pas du tout... c'est pas une rêverie mon truc. Je cherche quelque chose robuste
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3:46 - 3:51qui est tout à fait possible. Si je disais c'est un truc qui marchera jamais, je le ferais pas du tout,
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3:51 - 3:55je ne me donnerais pas tout ce mal. Je me donne beaucoup de mal... Oui ?
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3:55 - 3:59- Je vous suis depuis quelques années, et je vois une évolution, en fait. Puisque vous dites
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3:59 - 4:02que vous cherchez, je trouve que vous êtes de plus en plus technique
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4:02 - 4:06et de moins en moins humain. J'veux dire...
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4:06 - 4:11... parce que sur les 99 %,
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4:11 - 4:14y en a 90 qui n'en ont strictement rien à foutre.
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4:14 - 4:18Et même si vous leur donnez le pouvoir, ils n'en voudront pas.
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4:18 - 4:21- Je veux pas leur donner le pouvoir. Il faut qu'ils le veuillent.
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4:21 - 4:26- La question du poster, moi je l'ai essayé. 99 % des gens qui passent chez moi, ils ne lisent pas
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4:26 - 4:32ou ils demandent rien. Et le 1 % c'est des questions de politesse. Donc il faut que ce soit pragmatique.
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4:32 - 4:36À mon sens, la démocratie ça marche parce que c'est super simple : vous allez voter
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4:36 - 4:40une fois tous les cinq ans, et puis vous rouspétez autant que vous voulez, on s'en fout, voilà, enfin...
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4:40 - 4:43- Le gouvernement représentatif, vous voulez dire, pas la démocratie ?
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4:43 - 4:49- Oui, oui, pardon, actuellement, quoi. Donc c'est très bien de vouloir quelque chose de bien,
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4:49 - 4:54mais il faudrait que ce soit... Enfin, je trouve qu'on se dirige plus dans un système
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4:54 - 4:56où ça demande trop de travail à trop de gens.
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4:56 - 4:57- Ah, oui, c'est possible ça.
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4:57 - 4:59- Et il faudrait une autre éducation...
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4:59 - 5:04- Est-ce qu'on pourrait pas faire un travail... C'est quoi votre prénom ?
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5:04 - 5:05- Alexandre.
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5:05 - 5:10- Alexandre. Est-ce qu'on pourrait pas faire un travail d'équipe, Alex ? J'entends ça, moi, hein :
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5:10 - 5:18à force de travailler là-dessus, je deviens pointu, je deviens technique... J'ai tellement de choses
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5:18 - 5:24à dire que ça devient long à expliquer. Ça devient, en fait, accessible plutôt pour des gens
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5:24 - 5:29qui se sont mis au boulot, et c'est pas tout le monde, ça. C'est peut-être 10 % de la population si on est optimistes.
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5:29 - 5:36Je suis complètement d'accord avec ça, j'entends ça, hein. Mais en même temps... c'est pas perdu.
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5:36 - 5:41Il faut pas du tout compter sur moi ! Je veux dire, je me sens pas du tout, je me vis pas du tout
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5:41 - 5:48comme le gars qui apporte quelque chose. Je me sens une petite pierre, un truc, un rouage
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5:48 - 5:56dans un ensemble ; et peut-être que moi je suis arrivé à un niveau qui fait que je ne suis plus accessible,
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5:56 - 6:01parce que c'est trop compliqué, ça fait peur à des gens qui débarquent. Je peux entendre ça tout à fait.
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6:01 - 6:09Et puis c'est d'autres, c'est un Alexandre, c'est un Paul. Paul c'est un gars qui... Ils vont simplifier le truc.
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6:09 - 6:15Paul, il a fait un site qui s'appelle, qu'il a appelé - il m'en a pas parlé, hein, il m'en a parlé après - ;
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6:15 - 6:19j'ai découvert ce truc-là. Je me suis dit : « C'est génial ! C'est fabuleux ce qu'il a fait ! »
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6:19 - 6:25Il a fait un site qui s'appelle « le-message.org ». J'en ai mis quelques copies d'écran, là, mais en fait,
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6:25 - 6:32il y a cinq-six pages, c'est fabuleux, c'est très léger, c'est light, c'est 0 % de matières grasses. Y a cinq points qui amènent à...
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6:32 - 6:38... très très simplement, avec ce qu'il considère... Il s'est tartiné toutes les conférences, les textes,
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6:38 - 6:45il a réfléchi. Il s'est fait sûrement la même objection que la vôtre en disant : « Y a trop de trucs,
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6:45 - 6:52là, sur son site au père Chouard. C'est... Y en a trop, on se perd, on se noie. » Alors il a dit :
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6:52 - 6:57« Ben, qu'est-ce qui compte là-dedans ? » Et il a retenu ce qui semblait essentiel pour arriver à
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6:57 - 7:03la cause des causes, le processus constituant, le message. Et on va tout changer, déjà, si on fait
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7:03 - 7:06une assemblée, si on fait un gouvernement représentatif, le même qu'aujourd'hui, simplement
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7:06 - 7:12c'est nous qui écrivons les règles. C'est n'importe qui mais pas les professionnels de la politique. Il va y avoir
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7:12 - 7:15la même chose qu'aujourd'hui mais avec des contre-pouvoirs partout, et notre initiative
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7:15 - 7:20qui permet de bloquer quand on n'est pas contents. Mais Alexandre, ça change tout ça déjà, ça vaut le coup.
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7:20 - 7:26C'est simple ce truc-là. Et donc ça, lui, il l'a fait. Donc il a... Dans un site qui s'appelle « le-message.org »,
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7:26 - 7:35je vous invite à aller voir ça, y a cinq points très courts, avec à chaque fois un paragraphe
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7:35 - 7:40de deux-trois lignes, vraiment ultra léger, et vraiment c'est les mots qui comptent. C'est les mots
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7:40 - 7:45qui comptent pour comprendre la logique. Point 1, point 2, point 3, donc ce qu'il nous faut c'est :
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7:45 - 7:49un processus constituant dans lequel il n'y ait pas de professionnels de la politique.
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7:49 - 7:54Et pour que ça marche, il faut qu'on soit nombreux à le vouloir. Mais comme ça va régler tous les problèmes,
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7:54 - 7:59la plupart des injustices sociales vont céder devant notre... enfin notre puissance politique
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7:59 - 8:03qu'on a jamais vue pour l'instant. Le peuple n'a jamais vu sa puissance politique, sa capacité
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8:03 - 8:10à résister à la catastrophe écologique, à la corruption, etc. Le fait d'avoir enfin rendu possible
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8:10 - 8:14notre puissance politique va permettre de régler le problème, et donc dans « le-message » il arrive
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8:14 - 8:19très vite, en fait, à... donc avec un discours plus simple que le mien, il arrive à ça.
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8:19 - 8:24Et donc, est-ce que ça peut pas être un travail d'équipe ? C'est-à-dire que moi je continue à approfondir le truc,
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8:24 - 8:28à chercher les objections pour être sûr que c'est robuste et qu'il n'y a pas un truc
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8:28 - 8:33qu'on a raté, quoi, un loup... un vice caché, un truc qu'on n'a pas vu, et puis... Mais ceci dit,
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8:33 - 8:42dans ce que vous avez dit, Alexandre, dans l'objection qui consiste à dire : j'arrive pas...
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8:42 - 8:45j'arrive à convaincre 10 %, c'est-à-dire un peu plus que les 1 % qui font de la politique,
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8:45 - 8:51mais il y a 90 %, mais qui s'en tapent complètement, c'est terrible ! C'est-à-dire que je... même quand
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8:51 - 8:56j'essaie de leur en parler, ils me disent : « Mais parle-moi d'autre chose ou je m'en vais ;
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8:56 - 9:05je reviens plus, quoi ! » Bon... évidemment, là, j'ai pas de solution à ça, mais, à mon avis,
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9:05 - 9:13la réponse à ça, c'est que c'est pas nouveau, ça existait déjà à Athènes, et à Athènes, à l'assemblée,
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9:13 - 9:19il n'y avait pas les trente ou quarante mille personnes qui venaient. Il n'y en avait que six mille.
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9:19 - 9:23Les autres ils s'en tapaient complètement ! Et ça marchait très bien. Si t'es pas content,
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9:23 - 9:28tu vas à l'assemblée, tu vas voter, tu vas discuter. Et si t'es content et ben tu y vas pas,
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9:28 - 9:31les choses se feront sans toi, mais tout va bien. Si tu veux, ce qui est très important
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9:31 - 9:36dans la démocratie, c'est que ça marche commune par commune, à l'échelle de la démocratie ;
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9:36 - 9:39quand vous parliez d'échelle... Effectivement, l'échelle ça doit être la commune.
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9:39 - 9:45Et commune par commune viennent ceux qui veulent. Et tu as raison, on n'aura pas
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9:45 - 9:51des assemblées de trente mille, on n'aura pas le Parc des Princes à chaque fois. On aura des petites assemblées
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9:51 - 9:56de six-dix mille personnes si tout se passe bien, si on arrive à bien gérer notre truc. Oui ?
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9:56 - 10:02- Oui, juste une rectification sur... Les six mille qui étaient rassemblés sur l'Agora
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10:02 - 10:05ils se renouvelaient pas mal et y en avait beaucoup qui arrivaient,
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10:05 - 10:07donc y en avait pas six mille qui se passionnaient pour le sujet...
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10:07 - 10:09- Y en avait plus que ça.
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10:09 - 10:11- ... et puis le reste qui restait perpétuellement à l'écart.
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10:11 - 10:18- Oui, absolument, absolument. Pour simplifier je disais que y avait déjà des gens qui s'en foutaient...
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10:18 - 10:23... et le jour dit y en avait que six mille qui étaient là, mais vous avez raison de dire
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10:23 - 10:26que c'était pas toujours les mêmes. Ils venaient quand il y avait un sujet qui les intéressait...
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10:26 - 10:31- Mais faut avoir les moyens d'analyser, parce que, actuellement, l'éducation qu'on a
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10:31 - 10:33elle nous donne pas forcément les moyens d'analyser.
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10:33 - 10:39- Vous avez raison. Mais, là encore, la réponse est dans la solution. C'est-à-dire que comme dit
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10:39 - 10:45Tocqueville, merveilleusement, hein, les jurés tirés au sort, c'est une école. C'est-à-dire
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10:45 - 10:51que ça nous apprend. Comme disait Aristote, le citoyen, il apprend son boulot de citoyen en pratiquant.
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10:51 - 10:55Il est tantôt gouverné, tantôt gouvernant, tantôt gouverné... Et c'est ça qui le rend...
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10:55 - 11:01« C'est en forgeant qu'on devient forgeron. » Et donc... ce qui est très important dans la démocratie,
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11:01 - 11:07c'est que comme ils voulaient une égalité réelle, ils voulaient de l'amateurisme. L'amateurisme,
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11:07 - 11:13ça veut dire que c'est pas professionnel. Ils considéraient - et donc là, y a... c'est de la philosophie politique -,
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11:13 - 11:17ils considéraient que, certes, pour construire un bateau il fallait une compétence ;
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11:17 - 11:23et d'ailleurs ils élisaient ces gens-là. Pour mener la guerre, pour mener... il fallait une compétence.
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11:23 - 11:29Et d'ailleurs ils élisaient leur généraux. Pour tenir les comptes, il fallait une compétence,
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11:29 - 11:33savoir compter et d'ailleurs ils élisaient leurs financiers. Mais ce qu'ils disaient les Athéniens,
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11:33 - 11:38et je crois que nous pourrions le dire, nous devrions pas être complexés de ce point de vue,
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11:38 - 11:43parce qu'il y a plein d'expériences... Le bouquin de Sintomer, si j'oublie de vous en parler,
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11:43 - 11:47vous me direz tout à l'heure, il y a plein d'expériences humaines de tirage au sort qui montrent
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11:47 - 11:49que nous sommes tout à fait compétents. Les tirés au sort sont compétents.
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11:49 - 11:58Et donc, ce que disaient les Athéniens, c'est : pour faire de la politique, nous sommes tous égaux.
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11:58 - 12:03Y a pas besoin de compétences, nous avons la compé... nous avons tous, parce que nous sommes vivants
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12:03 - 12:08et avec un cerveau... bon, pas les fous, hein. Ils avaient... Vous le voyez sur votre papier,
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12:08 - 12:13mais là y avait la docimasie, c'est-à-dire un examen de passage qui n'examinait pas les compétences ;
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12:13 - 12:21je vous répète, ils se considéraient comme... c'était un pari. C'était pas un pari, c'était un axiome.
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12:21 - 12:25On posait... on était démocrates, eh bien on posait... Et ça c'est un fondement, hein,
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12:25 - 12:29c'est un pilier ; si vous retirez ça, vous retirez la démocratie, quoi. C'est un pilier
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12:29 - 12:37qui disait : nous postulons notre égalité politique. Pas notre égalité intellectuelle. On sait bien,
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12:37 - 12:41les Athéniens savaient bien qu'il y avait des fous, des voleurs, des... Donc ils se méfiaient les uns des autres ;
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12:41 - 12:47ils savaient très bien qu'il y avait des abrutis, ou des malfrats. Donc, mais politiquement,
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12:47 - 12:53nous sommes égaux, ils le postulaient. Y a pas de compétence politique. Il faut relire
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12:53 - 12:59Castoriadis, quoi, hein. Castoriadis le met en évidence. Et donc, si vous voulez, la compétence
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12:59 - 13:05ensuite dont on va avoir besoin pour gérer les affaires, est-ce qu'un élu l'a plus qu'un tiré au sort ?
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13:05 - 13:12Mais moi je le conteste ! Mais je le conteste formellement ! Enfin, si j'essaie de faire la liste
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13:12 - 13:19des bêtises que font nos élus partout dans le monde, à commencer par le déclenchement des guerres
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13:19 - 13:25et des explosions atomiques pour tester les prochaines armes épouvantables ! Et l'entraînement de l'armée
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13:25 - 13:29avec des armements, mais, extravagants ! Tout ça c'est des élus qui décident tout ça sous l'influence
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13:29 - 13:36des militaires. Quand je fais la liste des épouvantables erreurs que font nos élus,
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13:36 - 13:42j'ai pas peur, hein, sur les tirés au sort que nous allons être. On aura du mal à avoir un palmarès
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13:42 - 13:49d'erreurs aussi riche ! Ce qui fait la compétence d'un élu quand il vient d'être élu, un jeune élu,
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13:49 - 13:54il est bon à rien ! C'est un jeune avocat, bon, il est un bon avocat, mais il est très... il est nul
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13:54 - 14:01sur le réchauffement climatique, ou sur la géostratégie ou sur l'écologie. Il connaît rien ! Rien !
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14:01 - 14:04Et qu'est-ce qui va le rendre compé... Et pourtant, il va devenir compétent. Qu'est-ce qui va le rendre compétent ?
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14:04 - 14:07C'est son travail ! Il va se mettre sur un sujet, il va se mettre à bosser. Mais le tiré au sort,
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14:07 - 14:11c'est pareil. Les tirés au sort, ils sont pas compétents...
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14:11 - 14:13Ça vous fait peur en disant : « Il faut une formation. »
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14:13 - 14:16Je vous recommande le livre de Sintomer qui s'appelait « Le tirage au sort »,
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14:16 - 14:21et qui s'appelle maintenant, deuxième édition, « Petite histoire de l'expérimentation démocratique ».
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14:21 - 14:23Donc lui il explique le tirage au sort à Athènes,
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14:23 - 14:24donc c'est très intéressant,
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14:24 - 14:27dans les plus fins rouages du quotidien.
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14:27 - 14:28C'est très intéressant de voir comment ça marchait,
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14:28 - 14:31et donc comment on pourrait le faire marcher, nous, aujourd'hui.
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14:31 - 14:33Et puis ensuite il explique les expériences de tirage au sort,
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14:33 - 14:34aujourd'hui, partout dans le monde.
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14:34 - 14:38Mais vous vous apercevez que les citoyens incompétents...
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14:38 - 14:42Mais attends, c'est les élus, là, qui nous traitent d'incompétents ! Mais vous nous vexez !
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14:42 - 14:43On est pas si incompétents que ça !
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14:43 - 14:45Mais qui êtes-vous pour nous dire que nous sommes incompétents ?
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14:45 - 14:49Ne les croyez pas. Ne les croyez pas. Quand vous allez voir ce que font les assemblées citoyennes,
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14:49 - 14:52« des assemblées d'incompétents » entre guillemets,
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14:52 - 14:54des assemblées de gens, en fait, honnêtes,
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14:54 - 14:56qui sont tirés au sort, qui connaissent rien au sujet.
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14:56 - 14:59Mais qui se mettent à plancher sur le sujet pendant six mois.
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14:59 - 15:02Vous avez trois mois, quatre mois, cinq mois pour réfléchir sur les OGM.
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15:02 - 15:04Et vous allez écouter les gens de Monsanto,
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15:04 - 15:05vous allez les faire venir, vous avez de l'argent pour ça.
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15:05 - 15:09Et vous pouvez faire venir les gens de Monsanto, et vous allez leur demander...
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15:09 - 15:11Vous n'y connaissez rien au début. OK, c'est vrai.
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15:11 - 15:12Mais vous allez leur dire :
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15:12 - 15:16« Mais expliquez-nous pourquoi... Parce que nous on nous demande est-ce qu'on est pour ou contre les OGM.
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15:16 - 15:19Alors, il paraît que vous êtes pour ; expliquez-nous, Monsanto, pourquoi vous voulez des OGM. »
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15:19 - 15:22Et Monsanto envoie ses experts pour expliquer pourquoi.
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15:22 - 15:27Ensuite, les mêmes « incompétents », ils savent que la Confédération paysanne,
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15:27 - 15:29ils sont pas d'accord avec les OGM.
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15:29 - 15:31Alors ils font venir les gens de la Confédération paysanne,
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15:31 - 15:33en disant : « Mais pourquoi vous êtes pas d'accord avec les OGM ? »
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15:33 - 15:34Et les gens de la Confédération paysanne leur expliquent.
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15:34 - 15:36Pendant ce temps, il y a des gens qui écoutent autour.
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15:36 - 15:38Il y a d'autres citoyens, qui sont pas de l'assemblée, mais qui écoutent.
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15:38 - 15:42Tous ces gens-là [?] et cherchent à comprendre.
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15:42 - 15:44Ensuite ils font venir les gens de Bayer, donc un autre Monsanto,
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15:44 - 15:47en disant : « Ils nous ont dit que les OGM c'est... »
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15:47 - 15:49Et puis alors Bayer dit : « Oui, mais ils ont oublié de dire ça et ça. »
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15:49 - 15:53Alors on fait venir les gens de... les paysans d'Amérique latine.
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15:53 - 15:55On a de l'argent, hein, on les fait venir.
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15:55 - 15:59On leur dit : « Expliquez-nous pourquoi vous avez.... Vous aviez pas les OGM et vous avez voulu les OGM.
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15:59 - 16:03Pourquoi ? Vous avez installé les OGM. Alors ça s'est passé comment ?
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16:03 - 16:04Et maintenant si vous faites le bilan
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16:04 - 16:06qu'est-ce que vous en dites ? C'est bien ? C'est mal ? »
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16:06 - 16:08Et les paysans d'Amérique latine nous expliquent.
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16:08 - 16:12Attendez, les incompétents, là... Ensuite ils font revenir les gens de Monsanto, parce que
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16:12 - 16:15ils sont « incompétents », mais ils sont pas fous et ils sont honnêtes.
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16:15 - 16:18Donc ils veulent tout savoir. Ils veulent comprendre le truc.
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16:18 - 16:20Donc, ils ont entendu Monsanto une fois. Ils ont entendu les paysans une fois ;
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16:20 - 16:23ils ont entendu les opposants aux OGM une fois, mais il faut pouvoir répondre.
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16:23 - 16:26Donc ils font revenir les gens de Monsanto en disant :
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16:26 - 16:28« Mais ils nous ont répondu ça et ça. Qu'est-ce que vous dites ? »
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16:28 - 16:30Les gens de Monsanto répondent, etc.
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16:30 - 16:33Attendez, au bout de six mois, ces gens-là ils sont plus compétents que n'importe qui.
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16:33 - 16:35Et pourtant c'est vous et moi ça.
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16:35 - 16:39Il faut... Je vous conseille de lire. Ça va vous donner la pêche ça, hein.
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16:39 - 16:45Vous avez des tas d'histoires d'assemblées tirées au sort de soit-disant incompétents
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16:45 - 16:48qui, par leur travail, deviennent tout à fait compétents
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16:48 - 16:51et surtout désintéressés,
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16:51 - 16:55honnêtes, très difficiles à influencer par les lobbies parce qu'ils ne doivent rien à personne.
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16:55 - 16:59Qu'est-ce qui fait qu'un élu est corruptible ?
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16:59 - 17:01C'est qu'il est endetté l'élu.
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17:01 - 17:03Il a son pouvoir parce qu'on lui a financé sa campagne électorale.
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17:03 - 17:05Alors je parle pas des petits élus, hein.
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17:05 - 17:09Les petits élus ils peuvent être élus parce que dans une commune, vous êtes élu
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17:09 - 17:11parce que vous êtes connu ; vous êtes connu comme quelqu'un de bien
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17:11 - 17:13et puis en plus vous allez pas gagner grand-chose, hein.
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17:13 - 17:17Donc, il y a souvent beaucoup de dévouement dans les élus des petites bourgades.
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17:17 - 17:20Et je dis pas du tout que tous les élus sont pourris ;
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17:20 - 17:24c'est pas ça que je dis. Mais je dis que quand on change de taille et qu'on devient au niveau
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17:24 - 17:28de la nation, encore plus au niveau de l'Europe, et ce sera pire encore au niveau du monde,
-
17:28 - 17:31quand il faudra avoir financé une campagne électorale
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17:31 - 17:33pour gagner une élection à ce niveau-là,
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17:33 - 17:37tous les élus vont être endettés par rapport à ceux qui ont financé leur élection.
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17:37 - 17:39Et ceux qui ont financé leur élection ils le font pas par philanthropie ;
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17:39 - 17:41c'est pas vrai. C'est pas vrai.
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17:41 - 17:43Ils le font parce qu'ils attendent un retour d'ascenseur.
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17:43 - 17:46Donc si vous voulez, quand ce sont des élus qui discutent des OGM,
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17:46 - 17:49ils sont très dépendants de ceux qui ont financé leur élection.
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17:49 - 17:52Et si dans ceux qui ont financé leur élection, il y a les Monsanto,
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17:52 - 17:55Il y a les laboratoires pharmaceutiques, les laboratoires... Big Pharma,
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17:55 - 18:00vos élus, ils ont beau être compétents, eh bien c'est pire
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18:00 - 18:02parce que s'ils sont malhonnêtes...
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18:02 - 18:04Si vous avez compétent et malhonnête...
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18:04 - 18:05- Ils sont en conflit d'intérêt.
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18:05 - 18:07- Ils sont en conflit d'intérêt ; c'est une catastrophe.
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18:07 - 18:10Donc, je vous dis, l'objection de la compétence...
-
18:10 - 18:15Il y a encore d'autres arguments pour réfuter, mais ça résiste pas à l'analyse. Oui ?
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18:15 - 18:19- Simplement, sur ce que vous dites,
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18:19 - 18:21le p'tit gars qui est tiré au sort
-
18:21 - 18:23il peut être acheté par Monsanto
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18:23 - 18:25ou acheté par la Confédération paysanne.
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18:25 - 18:27- Bon, décidément, faut que je réponde à cette objection, absolument.
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18:27 - 18:30- C'est pas ça, mais...
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18:30 - 18:33- Alors attendez, attendez, parce que le petit tiré au sort, imaginez que c'est vous.
-
18:33 - 18:34- Oui.
-
18:34 - 18:36- Ou c'est moi... Moi je dois rien à personne.
-
18:36 - 18:39Je suis tiré au sort ; Monsanto s'il se pointe pour essayer de me corrompre,
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18:39 - 18:42mais vous allez voir le foin que je vais faire dans l'assemblée
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18:42 - 18:44pour dire : « Hé ! Il y a Monsanto qui est en train d'essayer de me corrompre ! »
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18:44 - 18:46Parce que si je dois rien à personne...
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18:46 - 18:48C'est beaucoup plus dur de corrompre,
-
18:48 - 18:51c'est beaucoup plus dur de corrompre quelqu'un qui ne doit rien.
-
18:51 - 18:54Autrement dit... Dit autrement... A contrario,
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18:54 - 18:58c'est très facile de corrompre quelqu'un qui vous doit quelque chose.
-
18:58 - 19:01Et comme l'élection à grande échelle
-
19:01 - 19:07met mécaniquement l'élu et le candidat à la prochaine élection,
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19:07 - 19:11parce que il va... Il est drogué au pouvoir, il va en redemander, hein, il en redemande.
-
19:11 - 19:13Ça le met en situation de dépendance
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19:13 - 19:15par rapport à ses sponsors financiers
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19:15 - 19:17et par rapport à son parti,
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19:17 - 19:20qui lui-même a les mêmes sponsors financiers.
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19:20 - 19:22Donc il faut comprendre que ces gars-là
-
19:22 - 19:25sont absolument pas indépendants intellectuellement.
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19:25 - 19:26Ils peuvent être très gentils au début ;
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19:26 - 19:29le mécanisme de l'élection va les corrompre.
-
19:29 - 19:31Je leur en veux pas, hein.
-
19:31 - 19:33Je dis juste que pour nous c'est pas le bon système.
-
19:33 - 19:36Faudra que je réponde à...
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19:36 - 19:38Parce que il y a deux, trois objections très fortes que vous faites
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19:38 - 19:39quand vous dites :
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19:39 - 19:42« Il a beau être tiré au sort, il va être corrompu. »
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19:42 - 19:45Il est corruptible, mais bien sûr qu'il est corruptible.
-
19:45 - 19:47Les Athéniens savaient qu'il était corruptible.
-
19:47 - 19:50Je dis pas qu'il est incorruptible, je dis qu'il est plus difficile à corrompre.
-
19:50 - 19:53Mais surtout... Alors, attendez, normalement je dois pouvoir avancer.
-
19:53 - 19:55Tec ! Ça c'est vachement bien quand même ;
-
19:55 - 19:56Ça c'est moderne, hein.
-
19:56 - 19:58C'est-à-dire que là j'ai descendu, là je remonte. OK.
-
19:58 - 20:02Donc en dessous... Jour, nuit... Tu sais dans « Les Visiteurs ».
-
20:02 - 20:06Tout ça, là, ça, c'est des contrôles.
-
20:06 - 20:09C'est-à-dire que les tirés au sort, ils s'en méfiaient tellement,
-
20:09 - 20:11parce qu'ils étaient pragmatiques.
-
20:11 - 20:15Ils étaient pas du tout utopistes, idéalistes...
-
20:15 - 20:17Ils savaient très bien que parmi les tirés au sort
-
20:17 - 20:19il pouvait y avoir des affreux.
-
20:19 - 20:21Alors ils avaient mis des tas de contrôles.
-
20:21 - 20:23Ils avaient mis des contrôles avant le mandat,
-
20:23 - 20:25pendant le mandat, à la fin du mandat, après le mandat.
-
20:25 - 20:28Attendez, des contrôles... Nous, avec les élus, il n'y en a aucun.
-
20:28 - 20:29Voilà : zéro.
-
20:29 - 20:31Zéro.
-
20:31 - 20:32Parce que le petit contrôle
-
20:32 - 20:33qu'il y a avec les élus, c'est :
-
20:33 - 20:35peut-être que tu risques de pas être réélu.
-
20:35 - 20:39Mais alors si t'es pas réélu...
-
20:39 - 20:40Vous savez ce qu'ils ont fait ?
-
20:40 - 20:43Ils ont voté un revenu,
-
20:43 - 20:45un chômage.
-
20:45 - 20:48Quand t'es viré, t'es payé pendant combien de temps ?
-
20:48 - 20:49Dites un chiffre.
-
20:49 - 20:52- Cinq ans. - Cinq ans ! Oui, c'est vrai !
-
20:52 - 20:56Non mais c'est pas à eux d'écrire ça, quoi.
-
20:56 - 20:59Ils ont écrit... Les parlementaires ont écrit des règles
-
20:59 - 21:02qui leur permettent d'être payés pendant qu'ils sont élus,
-
21:02 - 21:06et quand ils sont rejetés parce qu'ils ont trahi toutes leurs promesses
-
21:06 - 21:07et qu'ils sont pas réélus,
-
21:07 - 21:09ils sont quand même payés jusqu'à la prochaine,
-
21:09 - 21:11parce que lui [l'élu actuel] il est en train de mentir...
-
21:11 - 21:14Et donc, pendant ce temps-là il faut qu'ils puissent continuer à vivre à nos crochets.
-
21:14 - 21:17C'est vraiment nos crochets parce que là ils travaillent plus pour nous, là.
-
21:17 - 21:19Et puis quand l'autre à force de trahir se fait jeter,
-
21:19 - 21:22et comme le choix c'est ces deux-là, c'est tout,
-
21:22 - 21:24c'est l'UMP ou le PS, hein... mais l'UMP c'est pareil.
-
21:24 - 21:27En Angleterre il y en a deux aussi ; aux États-Unis il y en a deux aussi.
-
21:27 - 21:31Le système mafieux qui se met en place, là, il se retrouve partout dans le monde.
-
21:31 - 21:34Comme si c'étaient des forces naturelles qui se mettaient en place ;
-
21:34 - 21:35parce que c'est ce qu'il y a de plus malin, hein.
-
21:35 - 21:39Là, quand il va se faire virer celui-là, et ben il passera au chômage
-
21:39 - 21:42et lui il reprendra son boulot, ce qui fait qu'ils sont à mi temps,
-
21:42 - 21:44mais grâce à leur indemnité de chômage ils sont à temps plein.
-
21:44 - 21:47Mais donc il y a... Aujourd'hui, on a pas de contrôle, hein, des élus ;
-
21:47 - 21:48il n'y a pas de contrôle du tout.
-
21:48 - 21:51Alors que là il y avait que les volontaires. Donc c'était filtré.
-
21:51 - 21:54Donc ceux qui sentaient qu'ils étaient pas capables, ils venaient pas.
-
21:54 - 21:56Donc ça fait déjà un filtre qui devrait vous rassurer,
-
21:56 - 21:59parce que le gars qui sait qu'il est... ou qui s'en fout ou bien...
-
21:59 - 22:03... ou bien il sait qu'il se met en colère ou bien il sait que... Il se filtre déjà.
-
22:03 - 22:07Je vais vite, mais ça vaut le coup d'aller un petit peu plus doucement, là, hein.
-
22:07 - 22:09Mais je vais vite pour vous répondre et pour répondre aux autres objections.
-
22:09 - 22:13Il y avait la docimasie qui était un examen, un examen de passage pour les fous,
-
22:13 - 22:15les vrais fous, les jetés. Et puis ils avaient des critères, mais...
-
22:15 - 22:17Il faudrait que nous réfléchissions aux critères
-
22:17 - 22:20pour savoir qui on peut tirer au sort, qui on accepte comme représentants.
-
22:20 - 22:25Avant de continuer... Vous vous souvenez que les représentants c'est pas eux qui votent les lois.
-
22:25 - 22:28L'enjeu c'est pas : « Il va voter mes lois ! » Pas du tout, c'est vous qui allez voter vos lois.
-
22:28 - 22:31Justement parce que vous avez des représentants qui sont tirés au sort.
-
22:31 - 22:35Ils vont être affaiblis parce qu'ils sont tirés au sort. Ils vont être contrôlés partout.
-
22:35 - 22:40Et c'est parce qu'ils sont tirés au sort et affaiblis et contrôlés que vous allez décider.
-
22:40 - 22:44Donc, n'ayez pas peur de l'affreux ! L'affreux il fera mal son boulot de ceci, cela,
-
22:44 - 22:47mais ils ont très peu de pouvoir. Les représentants qui sont contrôlés, là,
-
22:47 - 22:51ils ont peu de pouvoir, pour pas longtemps et jamais deux fois de suite.
-
22:51 - 22:54En plus ils sont contrôlés, contrôlés, contrôlés contrôlés.
-
22:54 - 22:57Il n'y a rien à craindre du tirage au sort si vous y réfléchissez.
-
22:57 - 23:02Bon, quand on découvre le truc, on sait pas comment ça marche.
-
23:02 - 23:06On se dit : « Aaaaaaah ! Tirés au sort ! » On imagine que les affreux d'aujourd'hui,
-
23:06 - 23:10au lieu de les... « En plus, le peu de contrôle qu'il y a on l'aura même plus
-
23:10 - 23:13et ça va être n'importe qui... » Non mais c'est parce que c'est un malentendu.
-
23:13 - 23:16C'est pas du tout ça. La démocratie, c'est pas la même chose qu'aujourd'hui,
-
23:16 - 23:18et puis on tire au sort à la place. C'est pas du tout ça.
-
23:18 - 23:26La démocratie, c'est nous votons nous-mêmes nos lois et comme on veut pas...
-
23:26 - 23:29Il y a des choses qu'on peut pas faire :
-
23:29 - 23:31on peut pas préparer nos lois parce que on est trop nombreux.
-
23:31 - 23:33Donc on les fait préparer par un Conseil des Cinq cent tiré au sort.
-
23:33 - 23:36Il y avait un Conseil des Cinq cent tiré au sort qui préparait les lois, qui en discutait...
-
23:36 - 23:40... avec nous d'ailleurs, hein, on pouvait participer. Et puis on votait les lois.
-
23:40 - 23:42Mais donc il faut un Conseil des Cinq cent pour...
-
23:42 - 23:44Donc il fallait des tirés au sort pour préparer les lois.
-
23:44 - 23:48Il fallait des tirés au sort pour appliquer les lois.
-
23:48 - 23:53Les juges étaient tirés au sort. Les policiers étaient tirés au sort.
-
23:53 - 23:57Les policiers étaient tirés au sort. C'est pas con ça, hé !
-
23:57 - 24:02Les juges étaient tirés au sort. Hé ! Donc, ils ne faisaient pas corps comme disait Robespierre.
-
24:02 - 24:05C'est-à-dire que c'était pas toujours les mêmes qui étaient armés, qui pouvaient tirer,
-
24:05 - 24:08qui étaient impunis, qui étaient protégés. C'était pas toujours les mêmes.
-
24:08 - 24:11C'était un coup t'es juge, et puis dans un an t'es plus juge.
-
24:11 - 24:17Et à la fin de ton mandat de juge tu rends des comptes et peut-être que tu vas être puni. Puni !
-
24:17 - 24:18Et puni sévèrement. Et comment tu rends des comptes ?
-
24:18 - 24:23Tu rends des comptes devant un tribunal de 200 personnes tirées au sort.
-
24:23 - 24:25Attends, la reddition... Ils s'en occupaient de la démocratie, hein.
-
24:25 - 24:30C'est-à-dire que quand tu rendais des comptes... Le tiré au sort il était volontaire,
-
24:30 - 24:35mais c'était pas une sinécure, hein. C'était pas... Il était pas payé 60 000 euros par mois
-
24:35 - 24:37à être absent de l'assemblée, hein.
-
24:37 - 24:40Il fallait qu'il bosse, qu'il rende des comptes et peut-être qu'on le mettait à mort à la fin.
-
24:40 - 24:45Donc il faisait attention. Mais pourquoi ils le faisaient ? Parce qu'ils avaient un sens du bien commun,
-
24:45 - 24:47parce que ça marchait comme ça et parce que y avait le regard des autres,
-
24:47 - 24:53y avait la vergogne. C'est-à-dire que celui qui avait bien servi la cité,
-
24:53 - 24:56on lui faisait un panthéon. On lui faisait un arc de triomphe,
-
24:56 - 25:01on lui donnait les honneurs, on le traitait mieux. Et les gens marchent à ça,
-
25:01 - 25:06et on marchera toujours à ça. Y a que les malades mentaux qui marchent au pognon, hein,
-
25:06 - 25:09et qui marchent qu'au pognon. Et qui s'occupent du bien, et qui sont capables
-
25:09 - 25:12de faire des choses bien que parce qu'ils ont un million d'euros par an !?
-
25:12 - 25:14Mais y a très peu de gens qui marchent comme ça.
-
25:14 - 25:18- Vous parliez d'anachronisme tout à l'heure, alors quand vous parlez
-
25:18 - 25:20de tirage au sort, c'était dans un certain contexte à une certaine époque.
-
25:20 - 25:23Peut-être que maintenant faudrait parler d'autre chose que tirage au sort.
-
25:23 - 25:24- Peut-être...
-
25:24 - 25:29- C'est éthique après. Parce que tirage au sort, maintenant, ça fait un peu casino...
-
25:29 - 25:38- Ça demande un travail, hein, je sais que ça demande un travail...
-
25:38 - 25:41- Je voulais juste... C'est pas dans la même mesure, mais dans les tribunaux
-
25:41 - 25:43on tire des citoyens au sort...
-
25:43 - 25:48- Aujourd'hui, en assise, on tire au sort les jurés, et pour mettre en prison à vie des gens.
-
25:48 - 25:53Et ça marche très bien. Et c'est des choses très importantes, hein, c'est pas...
-
25:53 - 25:56Et ça change les gens... Les gens...
-
25:56 - 25:59- Ça marche théoriquement très bien, mais sans que les tirés au sort
-
25:59 - 26:05risquent d'être des affreux, enfin comme vous dites, chacun d'entre nous peut être sensible
-
26:05 - 26:13à des pressions financières... des pressions affectives, des pressions professionnelles, etc.
-
26:13 - 26:18Chacun d'entre nous. Et c'est le cas. Et c'est le cas, on le sait. De temps en temps, dans les tribunaux,
-
26:18 - 26:23on a des jurys populaires qui sont effectivement tirés au sort, sans avoir de compétences...
-
26:23 - 26:24- Absolument.
-
26:24 - 26:28- ... et sans avoir de moyens de se défendre contre les pressions. Alors que...
-
26:28 - 26:41C'est un peu dommage de dire que nos représentants sont payés, sont indemnisés, etc.,
-
26:41 - 26:45mais vous savez bien que quand on a commencé à indemniser nos représentants, députés
-
26:45 - 26:49ou maires, c'était pour éviter qu'ils soient justement trop sensibles...
-
26:49 - 26:50- Corrompus.
-
26:50 - 26:53- ... aux pressions financières d'une part, et d'autre part pour éviter que ceux
-
26:53 - 26:59qui pouvaient jouer ce rôle ne pouvaient être que ceux qui avaient déjà des gros revenus par ailleurs...
-
26:59 - 27:03- Non, non, mais bien sûr. C'est quoi votre prénom ?
-
27:03 - 27:05- C'est Alain.
-
27:05 - 27:10- Alain, je suis complètement d'accord avec vous... Il faudra payer nos députés... enfin,
-
27:10 - 27:14nos députés, c'est à voir. Si c'est une démocratie, ce sera plus nos députés parce que c'est nous
-
27:14 - 27:18qui voterons nos lois. Ce seront nos policiers, nos juges, nos fonctionnaires...
-
27:18 - 27:21Les gens dont nous avons besoin, les gens dont l'assemblée a besoin
-
27:21 - 27:29pour faire ce qu'elle ne peut pas faire elle-même. Mais, Alain, je sais bien que ce sera pas parfait.
-
27:29 - 27:34Oui, il restera des risques de corruption, mais beaucoup moins.
-
27:34 - 27:40Si vous voulez... Ne renoncez pas à un système dans lequel nous serions mieux protégés
-
27:40 - 27:45contre les abus de pouvoir et les injustices, sous prétexte que ça va pas être parfait.
-
27:45 - 27:50Oui, il va rester des risques de corruption, mais beaucoup moins.
-
27:50 - 27:55Rendez-vous compte que pour l'instant, ceux que j'appelle les Versaillais, c'est-à-dire ceux qui...
-
27:55 - 28:01Pour moi c'est sur la longue durée, je les retrouve tout le temps. Depuis 1789 je retrouve
-
28:01 - 28:07ces ultrariches, ces 1 % qui font la pluie et le beau temps, qui font les guerres, les injustices,
-
28:07 - 28:12qui font ce droit injuste qu'on appelle le capitalisme... Parce que c'est du droit le capitalisme.
-
28:12 - 28:16C'est le droit du propriétaire sur les travailleurs. Et ça, ça n'est rendu possible
-
28:16 - 28:21que parce que les riches ont réussi. Et jamais ils avaient pu dans l'histoire des hommes avant.
-
28:21 - 28:25Faut comprendre qu'avant, c'était pas bien, y avait des abus de pouvoir, mais les riches
-
28:25 - 28:30devaient partager le pouvoir avant 1789. Les riches devaient partager le pouvoir avec les nobles,
-
28:30 - 28:32avec le clergé, avec le roi.
-
28:32 - 28:36- Vous idéalisez, je crois un peu, ce qui se passait avant la Révolution française...
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28:36 - 28:37- Non, non, pas du tout !
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28:37 - 28:41- ... à savoir que une royauté, dont vous avez souligné tout à l'heure que ça pouvait être
-
28:41 - 28:45une solution... Je regrette pas la royauté.
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28:45 - 28:47- Non, moi non plus, moi non plus. C'était une provocation pour vous montrer que j'étais ouvert.
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28:47 - 28:51- De la même façon que vous avez pris comme exemple
-
28:51 - 28:57le référendum d'initiative populaire en Suisse. Pour moi le système suisse, la vie des Suisses,
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28:57 - 29:03de la majorité des Suisses, avec le pouvoir des banques actuel, le rôle des banques
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29:03 - 29:05dans les années 30 et 40 avec l'Allemagne...
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29:05 - 29:06- Est pas exemplaire.
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29:06 - 29:07- Je regrette pas ça.
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29:07 - 29:09- J'ai pas envie de le prendre comme exemple. Oui, oui, je suis d'accord avec ça.
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29:09 - 29:10- Mais vous avez parlé de la Suisse.
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29:10 - 29:14- Oui, mais c'est parce que j'ai pas fini mon exemple... J'ai parlé de la Suisse parce que...
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29:14 - 29:20J'ai oublié de vous dire que pendant que les Français se faisaient... Alain, Alain...
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29:20 - 29:24Pendant que les Français se faisaient détruire... Vous faites bien de m'y faire penser
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29:24 - 29:28parce que j'ai oublié et c'était important pour que vous compreniez pourquoi je vous parlais de la Suisse.
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29:28 - 29:32Pendant que les Français se faisaient détruire leur retraite sans aucun moyen de résister,
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29:32 - 29:37pendant ce temps, la même année, l'année dernière, les parlementaires suisses ont eux aussi
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29:37 - 29:46voté des lois dégradant la retraite des Suisses. Dans les semaines qui ont suivi, les Suisses ont déclenché
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29:46 - 29:52un référendum d'initiative populaire qui a évidemment réussi, et ils ont abrogé les lois en question.
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29:52 - 29:58Je vous demande d'être attentifs là-dessus. Je dis pas que la Suisse est un modèle, c'est pas ça.
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29:58 - 30:04C'est comme la démocratie athénienne, ce n'est pas un modèle. Je dis comme Castoriadis
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30:04 - 30:10que dans la démocratie athénienne, y a un germe, y a un truc qui m'intéresse. Je prends pas tout.
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30:10 - 30:16Vous comprenez ce que je veux dire ? Dans la Suisse, y a des tas de trucs qui me dégoûtent.
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30:16 - 30:20Mais il y a des choses qui m'intéressent. Et j'ai du discernement, c'est-à-dire
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30:20 - 30:27que je ne jette pas tout l'exemple suisse parce qu'il y a des choses qui me débectent. Je fais le tri,
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30:27 - 30:32je discerne et je dis : ah ça c'est bien ! Ça ça m'intéresse ! Et là je dis : l'esclavage ça me plaît pas,
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30:32 - 30:39la phallocratie ça m'intéresse pas, la brutalité, la mise à mort, j'en veux pas. Mais par contre,
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30:39 - 30:48pour désynchroniser le pouvoir économique du pouvoir politique, Alain, ça devrait, ça devrait
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30:48 - 30:55vous intéresser quand même !... Même avec les idées marxistes, même dans les expériences
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30:55 - 31:00sur les idées de Marx, on n'a jamais réussi à désynchroniser le pouvoir politique
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31:00 - 31:12du pouvoir économique. Là, ils y sont arrivés pendant 200 ans. C'est sexy ça ! Enfin, c'est attrayant.
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31:12 - 31:16Enfin c'est sexy, c'est attrayant j' veux dire, non ? C'est pas... Vous trouvez pas ?... Comment ?
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31:16 - 31:18- C'est plus sexy que le pouvoir des banques quand même.
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31:18 - 31:19- Bah oui !
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31:19 - 31:22- Ils se sont maintenus au pouvoir pendant 200 ans. C'étaient les mêmes familles qui tenaient...
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31:22 - 31:24- Mais pas du tout ! Là, vous avez tort.
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31:24 - 31:30- Je ne parle pas de pouvoir politique, je parle de personnes économiques et financiers...
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31:30 - 31:35- Il faudrait que vous laissiez la parole à d'autres...
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31:35 - 31:42- À Athènes... Alain, j'insiste, j'insiste... Peut-être que c'est moi qui me trompe, mais là
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31:42 - 31:46y a un point à régler qui est un point de fait. Donc c'est pas un point... y a pas de quoi s'empailler.
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31:46 - 31:53Y a un point de fait. Moi ce que je lis, c'est que... Je lis Platon, Aristote, qui se plaignent
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31:53 - 31:58toute leur vie du gouvernement des pauvres. Me racontez pas que c'est les riches qui dirigeaient.
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31:58 - 32:01C'est pas vrai. Je crois pas. Sur le plan des faits.
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32:01 - 32:04- Ce que je veux dire c'est que ça remet pas en cause la richesse de quelques-uns
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32:04 - 32:06et la pauvreté de la grande majorité.
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32:06 - 32:08- Attendez, mais la richesse ne fait pas le bonheur.
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32:08 - 32:13- C'est ce que disent les riches. Soyez pauvres ! La richesse ne fait pas le bonheur,
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32:13 - 32:14mais la mienne oui.
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32:14 - 32:20- Là c'est du dogmatisme total. Il est complètement fermé, on en revient...
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32:20 - 32:23- Alain, je suis sûr que...
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32:23 - 32:26- On n'est pas dans l'empathie, là. On est vraiment dans le conflit.
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32:26 - 32:31- Y a quelqu'un qui est très patient au milieu.
- Title:
- Etienne Chouard. — Partie V. — Conférence de Lyon, mars 2012.
- Description:
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PARTIE V :
L'assemblée des citoyens à Athènes, à l'époque de la démocratie. —
le-message.org. — Amateurisme politique, égalité politique, et question de la compétence. — Assemblées citoyennes tirées au sort. — Élections, endettements, et retours d'ascenseurs. — Question de la corruption. —
Question du contrôle des pouvoirs.Références bibliographiques :
- Cornelius Castoriadis, Post-scriptum sur l'insignifiance. — Éditions de l'Aube (7 mai 2004).
- Yves Sintomer, Petite histoire de l'expérimentation démocratique. Tirage au sort et
politique d'Athènes à nos jours. — Éditions La Découverte (13 octobre 2011).Etienne Chouard, chercheur autonome.
Conférence de Lyon, le 9 mars 2012. MJC St Just.
"La démocratie est-elle un leurre ?"Cadre & montage : Matthieu Wadoux — matwad@gmail.com
- Video Language:
- French
- Duration:
- 32:46
Sylvie Cornu edited French subtitles for Etienne Chouard. — Partie V. — Conférence de Lyon, mars 2012. | ||
Eric94 edited French subtitles for Etienne Chouard. — Partie V. — Conférence de Lyon, mars 2012. | ||
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