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Etienne Chouard. — Partie VII. — Conférence de Lyon, mars 2012.

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    Peut-être pas pour régler tous nos problèmes, mais pour en régler une grande partie,
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    est-ce qu'on est d'accord sur l'idée d'une priorité qui serait de... (salle) _ Changer le système.!
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    - C'est-à-dire d'imposer, de mettre dans ce que nous voulons : une Assemblée constituante sans professionnels de la politique.
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    C'est-à-dire des gens qui ne veulent pas du pouvoir.
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    On veut que dans la Constituante ce soit des gens qui renoncent d'abord au pouvoir pour le futur,
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    mais qui ne sont pas des professionnels. Ou bien est-ce qu'il y a quelque chose qui vous chiffonne là-dedans ?
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    - Là ça va déjà trop loin et le Venezuela a démontré que même avec des professionnels de la politique
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    on peut quand même avoir quelque chose qui est quand même beaucoup mieux
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    que ce que l'on a, nous, aujourd'hui en France. Même si ce n'est pas encore de la démocratie réelle,
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    ils ont quand même via des professionnels qui ont écrit cette Constitution, même si elle a été votée...
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    - Par le peuple, hein, c'est eux qui l'ont écrite. - C'est les citoyens qui l'ont écrite ? - Eh oui, c'est plein de citoyens... Tous les villages en parlaient...
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    - Tirés au sort ? - Non, pas tirés au sort ; c'est pour ça... Il y a une alternative au tirage au sort.
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    Il y a quelqu'un sur mon site qui défend ardemment, qui dit :
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    « Mais avec une assemblée tirée au sort tu vas avoir une poignée de gens qui vont écrire la Constitution à ma place.
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    Or, moi, dit-il, je veux écrire la Constitution. » Et j' entends ça.
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    C'est une autre façon d'écrire la Constitution de façon désintéressée, sans professionnels de la politique,
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    que de faire une Assemblée constituante dans chaque commune.
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    Alors, il y a une controverse, c'est intéressant. Je lui dis : « Mais attends, tu vas avoir 360 000 mille Constitutions.
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    Quand tu vois le temps qu'il faut pour lire une Constitution,
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    et puis comprendre les rouages, ça va être compliqué. »
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    Il me dit : « Oui, mais ça va faire du boulot. »
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    Mais on ne va pas faire ça comme ça. On va avoir peut-être un organe central qui va servir de chef d'orchestre
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    et qui va envoyer aux communes des propositions, des alternatives.
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    Si on trouve parmi ces alternatives quelque chose qui nous va, on ne va pas faire un truc différent,
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    et ça va permettre de rapprocher les points de vue beaucoup plus rapidement que si chacun partait dans tous les sens.
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    Et puis si dans une commune on a une idée géniale :
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    par exemple, on veut un référendum d'initiative populaire,
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    non pas déclenché par 1 % des gens, mais déclenché par une personne.
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    Personne n'y avait jamais pensé. Pour l'instant, dans toutes les communes, ils ont décidé que le référendum d'initiative populaire
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    il fallait être 100 000 ou 200 000 pour le déclencher. Et là y a un gars qui dit, mais il est tout seul , dans une commune, et il dit :
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    non, écoutez, on pourrait faire un référendum d'initiative populaire avec une personne qui le déclenche.
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    - Ah mais mais tu vas avoir trop de référendums ! - Non, non, non ! Parce que que c'est pas tout. C'est une personne qui le déclenche,
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    mais il y a une chambre du référendum qui est tirée au sort et qui écoute tous les citoyens. Son boulot c'est d'écouter.
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    Donc chaque citoyen qui a une bonne idée de référendum, cette chambre des tirés au sort,
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    son boulot c'est de l'écouter , pendant deux heures,
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    ou de l'écouter pendant une demi-heure.
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    Et puis au bout d'une demi-heure, si elle trouve ça intéressant la chambre, elle dit :
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    _ vous avez encore une demi-heure, continuez, parce qu'on a des questions à vous poser.
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    Et puis si c'est intéressant, encore une heure et puis encore une heure.
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    Autant de temps que l'assemblée elle décide de l'écouter ; autant de temps que [?] trouvé le sujet intéressant.
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    Et les sujets intéressants, la chambre, elle dit : Bon bah ce sujet est intéressant.
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    On vote entre nous à la chambre. On dit : bon, OK, on le prend et on le met
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    [?] du référendum.
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    Et finalement, vous voyez ce que je veux dire ? C'est que une idée simple,
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    une idée que une personne aura pu avoir,
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    elle le fera remonter
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    et après ça, l'Assemblée constituante centrale
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    elle le fera redescendre vers les autres communes
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    pour voir ce qu'ils en pensent.
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    C'est possible quand même ce truc-là, et sans tirage au sort.
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    Et c'est un peu ce qui s'est passé au Venezuela.
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    Un peu parce que cela ne s'est pas passé de façon aussi structurée
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    et le peuple n'avait pas autant... Il avait voix au chapitre.
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    Ils ont pu faire des cahiers de doléances et dire ce qu'ils voulaient ;
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    et à tel point que les Vénézuéliens connaissent très bien leur Constitution.
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    Ils apprennent à lire... Le premier texte qu'ils apprennent à lire,
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    c'est la Constitution.
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    Et ils l'ont avec eux. C'est un tout petit texte,
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    c'est un truc qui peut se tenir dans la poche.
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    C'est exemplaire, hein, je trouve d'une certaine façon.
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    Alors pas sur tout, hein, parce que les seuils de déclenchement du référendum d'initiative populaire sont très haut,
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    ils sont à 20 %. À mon avis, c'est beaucoup trop ça.
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    - Mais ça c'est normal ; enfin moi je comprends tout à fait...
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    - Ça se discute.
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    - De la même manière que je pense que des communes comme Marinaleda, que vous devez connaitre, j'imagine,...
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    - Oui, bien sûr, Marinaleda, il faut connaitre...
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    - ... ne vont certainement pas survivre longtemps au milieu d'un système...
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    - Oh, ça fait 36 ans que ça dure, je crois, hein.
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    - Non mais j'imagine que ça ne durera pas [?] parce que c'est du vrai communisme, enfin c'est...
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    - Mais ils le veulent ; ils le font parce qu'ils le veulent.
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    - Oui oui, tout à fait. - Donc c'est bien ça !
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    - Mais Chávez est quand même arrivé au pouvoir par les urnes.
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    - Oui, pour un Chávez, combien de centaines de Sarkozy, quoi hein ?
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    - Oui, oui, bien sûr, bien sûr... [?] On voit bien qu'en France on n'est pas prêts d'arriver à ce genre de révolution.
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    C'est difficile de croire, en tout cas, que la vraie démocratie pourra arriver par les rues.
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    Moi j'ai du mal à le croire aujourd'hui quand on voit le système dans lequel on est ;
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    sachant que les révolutions, aujourd'hui, on les fait plus comme il y a 200 ans, hein.
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    Les forces de l'ordre, en face de nous, ne sont plus les mêmes qu'il y a 200 ans.
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    Et puis aujourd'hui, voilà, des citoyens avec des fourches ça ne les inquiète pas, quoi.
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    J'ai du mal à croire... mais quand je vois le Venezuela, par contre, ça me donne de l'espoir,
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    parce que je vois quand même que par les urnes ils ont réussi à faire naître une Constitution
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    qui les protège beaucoup mieux que ce qu'on a, nous, aujourd'hui.
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    Et je voulais juste amener dans le débat la réflexion d'une jeune fille qui est partie,
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    mais qui rejoignait le concept de dualité entre les civils et les citoyens.
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    Et vous l'amenez très bien, d'ailleurs, quand vous parlez des assemblées tirées au sort au Mali
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    où la compétence n'est pas vraiment à remettre en cause, hein.
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    Mais parce qu'ils sont aussi alimentés par débat public.
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    On est d'accord ? Il y a aussi les médias. Et cette jeune fille disait
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    en pensant aussi au revenu de base... C'est une question que je voulais poser,
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    si en tant que prof d'économie si vous aviez.... mais bon,
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    après ça sort de la démocratie, quoique...
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    En gros, elle disait que chaque citoyen de par sa présence dans la société
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    - et c'est en ça que ça rejoint le revenu de base - participe au débat de cette société.
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    C'est très catégorique quand même de dire qu'il y a des gens qui s'occupent de la politique et qui s'y intéressent et des gens qui s'y intéressent pas.
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    Y a des gens qui s'y intéressent un petit peu, puis d'autres plus que d'autres.
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    Mais dans ce débat public qui est alimenté par des médias indépendants, si on arrive à reprendre le contrôle de nos politiques,
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    dans ce débat public ils sont aussi importants que des gens qui s'y intéressent vraiment et qui vont participer à des assemblées.
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    - Oui, absolument !
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    Et d'ailleurs le revenu minimum, c'est pas du tout dissocié de la réflexion sur la démocratie,
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    c'est même très très très important.
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    - C'était pas pour amener le débat sur l'économie, parce que c'est...
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    - Non, mais on peut en dire juste un mot :
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    c'est-à-dire que le revenu de base... Alors il y a plusieurs versions qui ont des nuances qui sont intéressantes à connaître.
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    Je vous invite à travailler sur le revenu de base, le revenu universel, le dividende universel, le salaire à vie ;
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    le salaire à vie de Friot.
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    Au passage son bouquin, « L'enjeu du salaire », vient de sortir.
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    Il avait écrit « L'enjeu des retraites », qui est un bouquin formidable.
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    Si vous avez la flemme de lire le bouquin, il faut écouter les conférences de Friot
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    sur « L'enjeu des retraites »,
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    c'est enthousiasmant.
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    Je connais pas d'idées plus... sur le plan économique - pourtant sur la monnaie, j'en connais quelques-uns
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    qui sont décapants -
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    mais plus révolutionnaire que Friot !
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    Et ça marche, hein, c'est les retraites. C'est pas du tout une utopie, c'est quelque chose qui existe déja !
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    Les retraites ça marche déjà très bien, et le financement par répartition
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    ça pourrait s'appliquer aux salaires, ça pourrait s'appliquer à l'investissement ;
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    c'est fabuleux, fabuleux ! Il faut connaitre ça.
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    Et ce qu'il explique là-dessus, c'est justement l'enjeu du salaire.
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    J'ai à peine commencé à le lire. Je l'ai reçu avant-hier, mais c'est un très bon livre.
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    Donc, lui, il est pour le salaire à vie, qu'il différencie du revenu,
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    parce que le mot « revenu », pour lui, est un mot négatif.
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    Peu importe, parce que, en fait, pour quelqu'un qui a un peu de recul sur ces techniques-là,
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    l'important c'est de reprendre un tel contrôle de la création monétaire,
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    qu'on puisse délivrer à chaque citoyen la possibilité de vivre sans travailler.
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    Et sans conditions et à vie. Et ce n'est pas irréaliste. Là le travail de Friot est très très important.
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    Regardez, ça existe déjà !
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    Ça existe déjà : ce sont les retraites et les fonctionnaires.
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    Vous avez ça sous vos yeux et les fonctionnaires travaillent.
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    Pourtant, le fonctionnaire s'il ne travaille pas, il est payé quand même. Et pourtant, il travaille.
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    Y a un truc !
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    Pourquoi il travaille ?
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    Et les retraités c'est pareil.
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    Les retraités... Vous en connaissez des retraités ? Demandez-leur ; ils n'ont jamais autant travaillé de leur vie.
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    - Par répartition. - Avec la retraite par répartition.
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    - Par répartition et la retraite qu'on se fait en y mettant de l'argent...
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    - Oui, mais c'est pas grave. Même ceux qui ont des retraites par capitalisation travaillent !
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    - Y en a qui parlent de retraites par répartition.
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    - Oui, d'accord, mais ce que je veux vous dire, c'est que les gens qui sont débarrassés du travail
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    travaillent ! Débarrassés de l'emploi, dirait Friot, continuent à travailler.
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    Les humains ne sont pas du tout des... Il y en a quelques-uns qui sont oisifs.!
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    OK, il y en a quelques-uns qui sont oisifs.
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    Et Friot dit : « Mais je préfère qu'il soit oisif, plutôt qu'il fasse ingénieur financier
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    ou fabricant de bombes atomiques.
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    Je préfère qu'il soit oisif !
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    Qu'il aille jouer à la pétanque, je m'en fous, j'ai pas besoin qu'il travaille !
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    On travaille déjà trop ! »
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    C'est exceptionnel ; le travail de Friot est exceptionnel.
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    Je vous conseille de l'intégrer dans vos analyses.
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    On n'a pas besoin de tant travailler !
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    On n'a pas du tout besoin que tout le monde travaille.
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    J'ai oublié de prendre « La grande relève ».
  • 10:12 - 10:18
    Il y a un livre que j'ai scanné. J'ai scanné la moitié de mes livres.
  • 10:18 - 10:19
    J'ai déja scanné plus de mille livres.
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    Mais il y en a un que j'ai scanné qui est « La grande relève » de Jacques Duboin,
  • 10:24 - 10:28
    qui explique avec des formules merveilleuses - c'était entre les deux guerres -
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    et il explique... Il dit : « C'est incroyable, enfin ! Le travail c'est une malédiction,
  • 10:35 - 10:38
    et quand il y en a qui enfin sont au chômage,
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    enfin ils reviennent du front, ils sont libérés,
  • 10:40 - 10:43
    on n'a qu'une chose, on les repousse et on les renvoie au front ! »
  • 10:43 - 10:45
    Putain ! ils sont libérés !
  • 10:45 - 10:51
    Le chômage n'est un problème que parce qu'il n 'est pas généralisé.
  • 10:57 - 11:00
    - Une objection béton. - « Béton ! »
  • 11:00 - 11:06
    - Imaginons qu'on arrive... On sait plus ou moins tous ce qui va advenir si le peuple reprend le pouvoir.
  • 11:06 - 11:11
    C'est-à-dire on va abolir l'obsolescence programmée de tout ce qu'on achète
  • 11:11 - 11:13
    et qui se jette au bout d'un an ; on le sait tous.
  • 11:13 - 11:19
    On va abolir la dette odieuse qu'on a accumulée pendant cinquante ans ou quarante ans.
  • 11:19 - 11:23
    On va... on va... En fait, on va se prendre l'Empire sur la gueule.
  • 11:23 - 11:28
    Et à ce moment-là on va voir les Anglos-Saxons, et les Chinois qui veulent en faire partie,
  • 11:28 - 11:36
    nous foutre sur la gueule parce qu'on va vouloir s'émanciper de l'emprise esclavagiste de cette matrice.
  • 11:45 - 11:47
    - ... mais s'ils sont tranquilles depuis dix ans au Venezuela,
  • 11:47 - 11:49
    parce qu'ils ont quand même subi un coup d'état en 2002 qui...
  • 11:49 - 11:55
    Hein, on a tous compris pourquoi ils voulaient faire sortir Chávez et remettre la bourgeoisie au pouvoir, etc.
  • 11:55 - 12:02
    Je pense que s'ils sont tranquilles depuis dix ans, c'est parce que l'Empire avait d'autres chats à fouetter.
  • 12:02 - 12:07
    - Exactement ! - Dès qu'ils auront fini, ils vont repartir sur Chávez.
  • 12:09 - 12:14
    - Alors j'ai une réponse à ça ! Pourtant elle est redoutable, hein, cette objection.
  • 12:14 - 12:19
    L'objection, vous l'avez entendue, c'est dès qu'un peuple va s'insurger,
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    même si c'est tout un État, il va prendre toutes les oligarchies environnantes,
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    qui sont les Versaillais à l'échelle d'au-dessus, quoi,
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    le pays va prendre les Versaillais d'autour, les oligarchies d'autour sur la figure
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    sous forme de guerre ;
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    de guerre avec un niveau technologique qui, effectivement, fout la pétoche.
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    Alors, c'est pour ça que, moi, il me semble... L'analyse que je fais de cette objection,
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    qui est une vraie objection,
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    c'est que votre objection elle met en avant l'impossibilité du rapport de force dont je parlais tout à l'heure.
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    Et j'en ai bien conscience de ça.
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    C'est-à-dire que je vois qu'ils ont TOUT et partout dans le monde - les 1 % -.
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    Ils ont l'argent, les politiciens, l'industrie, l'économie, les médias, la culture, la doxa,... - L'éducation.
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    - ... les économistes...
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    Laisse tomber, quoi ! Laisse tomber !
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    Il n'y a aucune chance. Dans le rapport de force, il n'y a aucune chance.
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    Je propose la maladie.
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    Je propose de coller une maladie au monstre ;
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    de lui coller la grippe !
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    Parce que vous avez un monstre : un énorme diplodocus ! Il attrape la grippe : il est mort.
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    Enfin il est malade, il attrape une maladie. Il était énorme, il était invulnérable, mais si vous avez trouvé la maladie
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    il devient [?], il devient tout faible, tout patraque ; il s'endort.
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    On peut coller la maladie à l'oligarchie !
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    L'oligarchie elle est devenue toute puissante, elle est devenue triomphante,
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    elle est devenue plus que menaçante. Là, c'est terrifiant en ce moment.
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    Ça a 200 ans le truc, hein. Avant c'était pas aussi pire.
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    Avant c'était pas aussi grave.
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    Avant 1789, avant le gouvernement représentatif, avant l'élection
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    qui est comme un booster de l'horreur !
  • 14:12 - 14:14
    Moi je dis : plutôt que le rapport de force,
  • 14:14 - 14:19
    collons une maladie au monstre oligarchique
  • 14:19 - 14:23
    en repérant ce qui le booste, ce qui le rend invulnérable.
  • 14:23 - 14:28
    C'est le fait que nous défendons comme une vache sacrée, nous, nous les victimes,
  • 14:28 - 14:31
    les milliards de victimes, parce qu'ils nous ont mis les mots à l'envers,
  • 14:31 - 14:33
    ils ont dit : « Ça c'est la démocratie, ça c'est le suffrage universel.
  • 14:33 - 14:34
    Tu es content ? Tu es citoyen. » !
  • 14:34 - 14:35
    Tous ces mots sont à l'envers.
  • 14:35 - 14:38
    Je ne suis pas citoyen, je suis électeur !
  • 14:38 - 14:40
    Je ne suis pas autonome, je suis hétéronome.
  • 14:40 - 14:42
    Je subis la loi de maîtres. Je ne suis pas en démocratie,
  • 14:42 - 14:45
    je suis en oligarchie.
  • 14:45 - 14:52
    Ils ont mis tous les mots à l'envers, et nous défendons comme une vache sacrée
  • 14:52 - 14:57
    en disant : « Celui qui ne défend pas le suffrage universel, c'est un fasciste ! »
  • 14:57 - 15:03
    Là, c'est vraiment, c'est la sélection naturelle, hein. Si on est trop bêtes, on va y passer, quoi !
  • 15:03 - 15:09
    Si nous défendons comme une vache sacrée l'outil central, le booster
  • 15:09 - 15:11
    de nos pires ennemis !
  • 15:11 - 15:15
    C'est ce qui permet à Goldman Sachs de prendre le contrôle d'Obama
  • 15:15 - 15:17
    et de l'Amérique !
  • 15:17 - 15:23
    C'est le suffrage universel ! C'est la campagne électorale qui a coûté 750 millions à Obama ;
  • 15:23 - 15:27
    la dernière. La prochaine lui coûtera un milliard !
  • 15:27 - 15:32
    Qui va payer le milliard ? Les petits groupis qui mettent un dollar chacun ? C'est pas vrai !
  • 15:32 - 15:35
    Ne croyez pas ça, c'est un bobard !
  • 15:35 - 15:38
    C'est Goldman Sachs qui paye, Goldman Sachs et les industriels
  • 15:38 - 15:39
    qui payent Obama.
  • 15:39 - 15:40
    Qui contrôle ?
  • 15:40 - 15:42
    C'est le suffrage universel.
  • 15:42 - 15:45
    On pouvait y croire il y a deux cents ans, mais là on a deux cents ans de data,
  • 15:45 - 15:47
    deux cents ans de données.
  • 15:47 - 15:50
    p 'tain ! Deux cents ans à ne pas tenir ses promesses !
  • 15:50 - 15:55
    On va continuer à... Attendez, je récapitule pour faire simple :
  • 15:55 - 15:59
    deux cents ans de tirage au sort, les 1 % ne dirigent jamais.
  • 15:59 - 16:05
    Deux cents ans de tirage au sort à Athènes, les 1 % ne dirigent jamais. Les 99 %, les pauvres, dirigent toujours.
  • 16:05 - 16:06
    OK ?
  • 16:06 - 16:14
    Deux cents ans de gouvernement représentatif, de fausse démocratie, faux suffrage universel, de faux citoyens...
  • 16:14 - 16:22
    Deux cents ans : les riches, les 1 % dirigent toujours. Les pauvres, 99 %, ne dirigent jamais,
  • 16:22 - 16:25
    jamais ! Et au point qu'on est en train de nous faire des guerres nucléaires qui se préparent,
  • 16:25 - 16:31
    des guerres insensées, des milliards de morts, un milliard !
  • 16:31 - 16:34
    Ça suffit, quoi !
  • 16:34 - 16:48
    Alors, juste une conclusion : le tirage au sort donne le pouvoir aux 99 %, toujours !
  • 16:48 - 16:53
    L'élection donne le pouvoir aux 1 %, toujours !
  • 16:53 - 16:58
    À une exception près, de temps en temps ; le temps de lui mettre la pâtée avec la guerre.
  • 16:58 - 17:04
    Combien de temps les 99 % vont-ils défendre l'élection ?
  • 17:05 - 17:10
    C'est ma question. Parce que je veux dire la solution elle n'est pas dans les autres, là,
  • 17:10 - 17:12
    elle est EN NOUS !
  • 17:12 - 17:17
    C'est pas la faute des pouvoirs quand ils abusent.
  • 17:17 - 17:22
    Le pouvoir il est comme un objet mû par une force qui est plus forte que lui.
  • 17:22 - 17:26
    Lui, il va tomber, parce qu'il y a une force qui est la gravitation,
  • 17:26 - 17:28
    jusqu'à ce qu'il trouve une limite.
  • 17:28 - 17:30
    Et à la limite, il s'arrête !
  • 17:30 - 17:35
    Eh bien, les pouvoirs c'est pareil ! Un pouvoir va jusqu'au bout de son pouvoir (Montesquieu).
  • 17:35 - 17:42
    C'est pas la peine d'en vouloir à Sarkozy. Sarkozy il va jusqu'au bout, il va nous plumer tous jusqu'au trognon,
  • 17:42 - 17:45
    jusqu'à ce qu'on mette une limite !
  • 17:45 - 17:47
    Et si on ne met pas de limites, on finira en camp de travail.
  • 17:47 - 17:54
    Comme IG Farben, cartel de la chimie, qui faisait travailler les déportés dans les camps d'Auschwitz.
  • 17:54 - 17:58
    À Auschwitz, les capitalistes, ceux qui sont les capitaines d'industrie,
  • 17:58 - 18:03
    les compétents, ceux qui sont aptes et responsables ; c'est pas comme nous les gueux, hein.
  • 18:03 - 18:06
    Les responsables ils faisaient travailler les déportés qui arrivaient par train.
  • 18:06 - 18:08
    On ne leur donnait pas à manger, on ne leur donnait pas de salaire.
  • 18:08 - 18:11
    C'était parfait, c'était l'idéal du capitalisme.
  • 18:11 - 18:15
    - Vous citez toujours le nom de Sarkozy...
  • 18:15 - 18:21
    - Mais Sarkozy, c'est parce que c'est notre président. Non, non, mais c'est partout pareil, hein. Sarkozy n'est pas pire que les autres,
  • 18:21 - 18:23
    c'est pareil, c'est les mêmes, hein.
  • 18:23 - 18:26
    Je dis « les pouvoirs »... Le pouvoir va jusqu'à ce qu'il trouve une limite.
  • 18:26 - 18:31
    Donc ce qui est très important, c'est qui fixe les limites ?
  • 18:31 - 18:33
    Ça devrait être nous !
  • 18:33 - 18:36
    Quelle est la dernière fois où vous avez fixé une limite au pouvoir ?
  • 18:36 - 18:39
    Quelle est la dernière fois où vous avez réfléchi aux articles de Constitution
  • 18:39 - 18:41
    qui devraient être dans notre Constitution
  • 18:41 - 18:46
    pour que nous ayons une puissance politique ? Et qui n'y sont pas !
  • 18:46 - 18:51
    Des articles qui ne sont pas dans la Constitution et qui fabriquent, donc, par leur absence, notre impuissance politique.
  • 18:51 - 19:00
    Quelle est la dernière fois où vous, où nous avons pensé, puis exigé, voulu, exigé un article de Constitution ?
  • 19:00 - 19:02
    Jamais ! Tout le monde s'en fout !
  • 19:02 - 19:06
    Je prétends, mais ça c'est chouardesque, je voudrais que ça ne soit pas que chouardesque,
  • 19:06 - 19:13
    je voudrais que ce soit citoyenesque ; c'est-à-dire qu'on soit comme des larves
  • 19:13 - 19:17
    que sont les électeurs qui se transforment en papillons, qui se métamorphosent et qui se transforment,
  • 19:17 - 19:26
    et qui se mettent à devenir, à vouloir être autonomes et enfin mettre des limites à nos parents que sont les élus.
  • 19:26 - 19:35
    - Je vous interromps un petit instant. Le souci pour arriver à ça, pour que le « virus » se répande,
  • 19:35 - 19:38
    c'est de communiquer, on est d'accord.
  • 19:38 - 19:43
    Là, les conférences c'est super ; de temps en temps, on communique aussi, on communique à l'extérieur.
  • 19:43 - 19:47
    Par contre, les médias on n'y a pas accès du tout. Ils sont...
  • 19:47 - 19:51
    On ne va pas débattre de leur indépendance, mais elle est quand même douteuse.
  • 19:51 - 19:52
    - Avec Internet on n'a pas besoin d'eux.
  • 19:52 - 19:56
    - Oui, c'est là où je voulais en venir. Par contre ça va pas durer.
  • 19:56 - 20:00
    Il y a une loi qui est en train de passer au niveau européen qui s'appelle ACTA, qui veut lutter contre la contrefaçon.
  • 20:00 - 20:05
    - Ils sont mal barrés. Ils sont en train de renoncer, là. On a fait tellement de bronx qu'ils sont en train de renoncer.
  • 20:05 - 20:12
    - Non, non, non. Ils ont renvoyé ça, pour examen, à un conseil qui rendra un avis et qui ne porte pas sur les bons articles. -
  • 20:12 - 20:14
    Il faut rester vigilants.
  • 20:14 - 20:22
    - Si le réseau n'est plus neutre, on est foutus. Ce qui se passerait, restons dans l'hypothétique,
  • 20:22 - 20:24
    c'est que le citoyen ne soit plus responsable de ce qu'il publie. - [?] - Oui, voilà.
  • 20:28 - 20:33
    Ce serait le fournisseur d'accès ! Si le fournisseur d'accès est responsable de ce qui est hébergé...
  • 20:33 - 20:35
    - C'est affreux.
  • 20:35 - 20:37
    - Il ne va pas prendre de risque.
  • 20:37 - 20:40
    - Internet deviendrait une télé, et puis voilà. - Une télé, une boutique.
  • 20:40 - 20:42
    - Moi j'ai lu sur Internet qu'il y avait un décret qui est passé la semaine dernière
  • 20:42 - 20:47
    qui oblige les fournisseurs d'accès à garder nos données personnelles pendant au moins un an.
  • 20:47 - 20:53
    Tout à fait, c'est à peu près logique. Par contre, ils ne sont pas encore responsables de ce qu'on publie dessus.
  • 20:53 - 20:57
    - - Oui, c'est vrai. Mais maintenant l'URSSAF peut aller nous contrôler...
  • 20:57 - 20:58
    - Mais ça va venir !
  • 20:59 - 21:02
    Oui, c'est à nos dépens, mais c'est la neutralité du réseau - oui c'est ACTA -,
  • 21:02 - 21:08
    et ça c'est le média qui nous a permis, je pense pour plusieurs quand même,
  • 21:08 - 21:13
    d'être ici ce soir, c'est quand même pas rien !
  • 21:13 - 21:15
    - Moi je dirais : et alors ?
  • 21:15 - 21:16
    - Faut aller vite, quoi, faut aller vite !
  • 21:16 - 21:19
    - Pour moi c'est un non-sens parce que on parle d'Internet, d'Internet ;
  • 21:19 - 21:22
    il suffit d'aller voir sur YouTube les vidéos les plus consultées,
  • 21:22 - 21:26
    je veux dire ça va pas chercher très loin au niveau intellectuel.
  • 21:26 - 21:31
    Donc neutralité ou pas, quelles voix de plus que les milliers de Grecs qui sont dans la rue ?
  • 21:31 - 21:35
    Qu'est-ce que vous voulez de plus fort comme voix ? - Les Grecs on les entend pas.
  • 21:35 - 21:46
    - Alexandre dit : sur YouTube il n'y a quasiment que des couillonnades. On dit ça dans le midi, hein.
  • 21:46 - 21:50
    Sur YouTube on trouve que des couillonnades et les choses sérieuses et utiles, elles sont très peu de choses et elles ne sont pas regardées.
  • 21:50 - 21:58
    En même temps, Alexandre, ce qui donne de la pêche, c'est que...
  • 21:58 - 22:03
    ... l'exponentiel, pas facteur dix, facteur deux. Ça double à chaque fois.
  • 22:03 - 22:06
    Clac ! À chaque fois qu'on en parle, ça double, ça double, ça double.
  • 22:06 - 22:10
    Tu sais, il y a l'image de la mare, d'un petit étang,
  • 22:10 - 22:15
    et tu as les nénuphars qui doublent, qui doublent, qui doublent, qui doublent...
  • 22:15 - 22:20
    Ça double toutes les heures.
  • 22:22 - 22:28
    Deux heures avant d'être totalement plein, il n'est qu'à un quart.
  • 22:28 - 22:31
    Trois heures, il n'est qu'à un huitième.
  • 22:31 - 22:35
    Quatre heures, il est... Et en fait quand c'est au début, tu te dis : on n'y arrivera jamais.
  • 22:35 - 22:38
    Mais quand c'est exponentiel... - Là, les courbes elles ne sont pas exponentielles.
  • 22:38 - 22:43
    - Bah, ça dépend de nous. C'est quoi ton prénom ? - Pierre-Louis , merci ,
  • 22:43 - 22:48
    - ... elles font 80 000 et on regarde des vidéos qui ont deux ans, elles faisaient déjà 80 000,
  • 22:48 - 22:54
    déjà anti-système, très regardées. C'est déjà beaucoup. - Et la Grèce, moi j'avais plein d'espoirs, ça n'a pas fait long feu.
  • 22:54 - 22:59
    Enfin, j' veux dire, plus médiatisé que ce qui se passe en Grèce ! Ils ont quand même nos idées à nous,
  • 22:59 - 23:02
    tous ceux qui sont dans la rue, grosso modo, et ça n'a rien donné !
  • 23:04 - 23:08
    - Non, non. Ils ne parlent pas du tout du processus constituant, ni du tirage au sort de l'Assemblée constituante. Pas du tout, du tout, du tout.
  • 23:08 - 23:15
    Ils ne s'occupent pas de cette loi supérieure à laquelle obéit l'armée, la police, etc.
  • 23:15 - 23:17
    - Justement. C'est une petite loi qu'ils veulent faire changer, mais ils n'y arrivent pas.
  • 23:17 - 23:20
    - Non mais c'est normal, ils s'en prennent aux conséquences ; je suis désolé !
  • 23:20 - 23:21
    - Mais ça devrait être plus facile à changer.
  • 23:21 - 23:26
    - Mais non, pas du tout, les conséquences... Mais non, pas du tout ! Et puis ça change rien surtout !
  • 23:27 - 23:31
    - Oui, ça change rien, mais... - Non, Pierre-Louis, j'insiste.
  • 23:31 - 23:37
    Ce que je suggère, on ne peut pas dire que ça a déjà été essayé et que ça a marché.
  • 23:37 - 23:43
    C'est pas vrai. On a jamais trouvé une idée qui nous fédère entre les gens dits de gauche,
  • 23:43 - 23:44
    les gens dits de droite,
  • 23:44 - 23:45
    les gens dits de centre.
  • 23:45 - 23:50
    On n'a jamais trouvé ça pour l'instant.
  • 23:50 - 23:55
    On n'arrive pas... On se divise et eux, en face, ils sont très unis, hein !
  • 23:55 - 23:59
    Ils ont une conscience de classe qui est... Il faut écouter ce que dit Soros, hein.
  • 23:59 - 24:04
    Soros dit : « Oui, mais évidemment qu'il y a une guerre des classes. »
  • 24:04 - 24:07
    C'est pas Soros. - C'est Warren. - C'est Warren Buffett.
  • 24:07 - 24:12
    Évidemment qu'il y a une lutte des classes ; il y a même une guerre des classes.
  • 24:12 - 24:16
    « Et c'est ma classe des riches, des ultrariches, qui la mène,
  • 24:16 - 24:21
    qui la mène et qui la gagne ! »
  • 24:21 - 24:24
    Ils en sont conscients, ils savent très bien qu'il y a une conscience de classe.
  • 24:24 - 24:30
    Mais, si tu veux, je sais bien que ça marchera peut-être pas.
  • 24:30 - 24:31
    Mais j'ai rien de mieux, quoi, voilà.
  • 24:34 - 24:39
    - Tout le monde parle de... Tout le monde attend, apparemment, quelque chose.
  • 24:39 - 24:45
    Donc là, il y a une conséquence qui est importante qui est en train de se produire maintenant.
  • 24:45 - 24:51
    C'est qu'on arrive au pic de production du pétrole. Ce qui va être un choc énorme pour notre société.
  • 24:51 - 24:56
    Nos hommes politiques, notre système politique n'en tient pas compte.
  • 24:56 - 25:02
    Ce qui est une des conséquences inadmissibles de ce système politique.
  • 25:02 - 25:11
    Il y a un groupe très fort qui est en train de se monter, qui monte à une tribune, qui va passer dans « Le Monde »
  • 25:11 - 25:15
    avec des gens derrière, des mouvements, des associations, etc.
  • 25:15 - 25:22
    Il y a une grosse volonté, derrière, de montrer l'absurdité de cette politique
  • 25:22 - 25:24
    qui est complètement à côté de la plaque,
  • 25:24 - 25:27
    qui ne voit pas le pic de production du pétrole
  • 25:27 - 25:29
    qui est annoncé depuis des années !
  • 25:29 - 25:33
    - C'est une catastrophe écologique épouvantable. Mais c'est une conséquence, ça.
  • 25:33 - 25:37
    - C'est une conséquence ! La-dessus, on va essayer de cristalliser du monde.
  • 25:37 - 25:42
    Il y a des ingénieurs, des gens haut placés qui vont essayer de faire très très mal.
  • 25:42 - 25:46
    Donc ça vous pouvez suivre, ça va cartonner.
  • 25:51 - 25:56
    - Je pense que c'est l'application de cette idée qui est difficile à concevoir, quoi.
  • 25:57 - 26:02
    - Est-ce que je peux vous demander quelque chose ?
  • 26:05 - 26:18
    Il y a un truc qui va être décisif dans notre réflexion : c'est que quand on se quitte
  • 26:18 - 26:23
    vous fassiez quelque chose ou pas. Si vous vous contentez de rentrer chez vous
  • 26:23 - 26:28
    en disant : ouais, c'est intéressant, c'est original ce qu'il raconte ce gars-là. C'est marrant, c'est bien.
  • 26:30 - 26:38
    C'est cuit. C'est cuit et, je pense, que c'est mal barré, là, en ce moment.
  • 26:38 - 26:46
    Si vous essayez... Je ne sais pas si vous y arriverez, mais si vous essayez d'en convaincre quelques-uns à votre tour
  • 26:46 - 26:50
    en disant... Ne serait-ce que pour voir : est-ce que c'est dur ?
  • 26:50 - 26:53
    Et vous allez vous faire rembarrer, ça va être difficile au début.
  • 26:53 - 26:55
    Vous allez vous dire : j'y arrive pas.
  • 26:55 - 27:01
    Mais insistez. Moi, au début, je ne me suis pas désintoxiqué tout de suite, hein.
  • 27:01 - 27:04
    Le tirage au sort, quand j'ai commencé à lire sur ce truc-là, je me suis dit :
  • 27:04 - 27:05
    mais qu'est-ce que c'est que ces conneries !?
  • 27:05 - 27:08
    Puis en lisant ...: tiens, c'est pas si bête, c'est pas si bête, c'est pas si bête.
  • 27:08 - 27:12
    Et puis finalement, c'est après, on apprivoise l'idée, on se désintoxique petit à petit
  • 27:12 - 27:17
    de la fausse démocratie, faux citoyens, faux suffrage universel.
  • 27:17 - 27:23
    Et on se dit : OK ! C'est ça qu'il nous faut, en fait ! Il nous faut la vraie démocratie, le vrai suffrage universel,
  • 27:23 - 27:28
    il faudrait qu'on soit des citoyens autonomes et que nous récupérions la puissance politique
  • 27:28 - 27:35
    qui nous permet d'imposer la justice sociale. - Oui, mais comment ? Par un combat viral, juste ?
  • 27:35 - 27:41
    - Donc, la réponse : ah oui, parce que j'avais pas répondu aux oligarchies extérieures au pays.
  • 27:41 - 27:48
    Les vidéos, là, que j'ai faites l'année dernière et puis cette année, elles commencent à être traduites.
  • 27:48 - 27:57
    Donc en allemand, en anglais, en espagnol. Avec l'anglais et l'espagnol, c'est incroyable ce que ça booste le truc !
  • 27:57 - 28:04
    Parce que l'idée c'est que comme un rhizome, sous terre, nous nous passerions le mot entre nous
  • 28:04 - 28:09
    en disant : OK. En plus de tout ce que j'ai compris, j'ai compris que la prochaine Assemblée constituante
  • 28:09 - 28:14
    il faudra que je me batte pour qu'elle ne soit pas composée de professionnels de la politique.
  • 28:14 - 28:18
    Et je passe le mot, je passe le mot, je passe le mot... Et on peut pas savoir combien on est,
  • 28:18 - 28:23
    parce qu'on fait ça plus discrètement que là. Et on se passe le mot, on se passe le mot, mais partout dans le monde.
  • 28:23 - 28:28
    Et puis il y a un jour, je ne peux pas savoir quand ; je ne sais pas quand mais ce n'est pas très grave.
  • 28:28 - 28:29
    C'est pas parce que je ne sais pas quand que cela n'arrivera pas.
  • 28:29 - 28:32
    Et un jour, c'est le printemps, ça se met à germer.
  • 28:32 - 28:35
    Ça se met à germer partout ! Et à ce moment-là ce n'est pas un seul pays tout seul
  • 28:35 - 28:40
    qui va se mettre à devenir puissant et autonome, parce qu'il se met à écrire enfin une Constitution
  • 28:40 - 28:46
    qui lui donne le droit de résister aux injustices.
  • 28:46 - 28:54
    C'est plusieurs pays, et plusieurs pays ça devrait marcher, ça a plus de chances de marcher
  • 28:54 - 28:57
    que simplement gagner une élection dans un pays.
  • 28:57 - 29:03
    - Il faut que ce soit ça. Si on veut se parer de l'empire mondialiste qui est là,
  • 29:03 - 29:05
    il faut déjà que cela soit au moins européen, au moins qu'il y ait nos voisins qui nous rejoignent
  • 29:05 - 29:10
    et puis [?]. Mais par contre, je pense que nous n'avons toujours pas le fond du truc
  • 29:10 - 29:14
    qui est : comment on passe de la solution virale à l'application de...
  • 29:14 - 29:16
    une fois qu'on va voir un pays changer sa Constitution...
  • 29:16 - 29:23
    - Je ne sais pas comment ça se fera, mais réfléchissons-y, hein. On va peut-être trouver
  • 29:23 - 29:27
    un déclencheur, une espèce de mot de passe, un code qui dit :
  • 29:27 - 29:29
    c'est le moment, on se lève...
  • 29:29 - 29:31
    Je sais pas.....
  • 29:31 - 29:37
    C'est important que ce soit relativement invisible.
  • 29:37 - 29:40
    Parce que là ils prennent les noms, là, de tous les résistants.
  • 29:40 - 29:45
    Je vous dis ça, c'est pas de la paranoïa, hein. Toutes les guerres,
  • 29:45 - 29:48
    ça commence par les rafles où tous les résistants du moment
  • 29:48 - 29:52
    on les fout en prison. Les communistes, les syndicalistes, les anarchistes, en prison !
  • 29:52 - 29:58
    Vous vous retrouvez avec un corps social qui est dévasté de tous ses résistants.
  • 29:58 - 30:03
    C'est-à-dire qu'il faut trouver des ressources résistantes parmi tous ceux qui étaient pas résistants avant.
  • 30:03 - 30:11
    Et donc si on arrive à répandre ce mot-là, plutôt discretos, on se donne les forces de résister.
  • 30:11 - 30:17
    Il va y avoir des graines qui auront germé, enfin qui seront prêtes à germer
  • 30:17 - 30:19
    en dehors des rafles.
  • 30:19 - 30:22
    - Discretos via Internet, c'est... - Discretos via Internet, c'est raté.
  • 30:22 - 30:24
    Oui, oui. Il faut que ce soit dans les salons, entre nous.
  • 30:24 - 30:31
    Il faut qu'Alexandre continue, fasse revenir ses invités et qu'on leur parle malgré qu'ils ne veuillent pas.
  • 30:31 - 30:34
    - Est-ce qu'on ne peut pas compter sur des conversions au sein du système ?
  • 30:34 - 30:39
    - Peut-être. Oui, oui, bien sûr, ce serait génial. Si on arrivait à avoir des élus,
  • 30:39 - 30:44
    ou des gens puissants qui aient une conscience, quoi. Ça existe quand même, hein.
  • 30:44 - 30:48
    - Ce que je voulais dire, c'est qu'il y en a ! À l'Assemblée nationale il y a des gens...
  • 30:48 - 30:49
    - Mais bien sûr.
  • 30:49 - 30:56
    - ... qui pensent ça. C'est-à-dire que tous les gens comme vous qui faites des conférences et tout, quand ils parlent, quand ils rencontrent les élus,
  • 30:56 - 30:59
    les élus disent ce que vous dites.
  • 30:59 - 31:00
    - Ce que je dis moi ?
  • 31:00 - 31:00
    - Oui, ce que vous dites.
  • 31:00 - 31:05
    Il y a des élus qui le disent. Mais simplement, ils ne peuvent pas le dire parce qu'ils perdent leur métier.
  • 31:05 - 31:11
    Ils sont virés de l'UMP, ils sont virés du PS, leur carrière est finie. Mais il y en a des gens comme ça.
  • 31:14 - 31:15
    - Ah ouais ? - Oui. - Ça germe, ça germe.
  • 31:15 - 31:15
    - Ça germe ?
  • 31:19 - 31:27
    - Non, ce n'est pas une question. C'est juste [?]... le bouquin de Bernard Manin, « Principes du gouvernement représentatif »,
  • 31:27 - 31:29
    il est épuisé ce bouquin ! - Oh, il est introuvable !
  • 31:29 - 31:32
    - Oui oui , effectivement. Il y en a certains qu'on trouve pas.
  • 31:32 - 31:37
    Je voudrais vous remercier d'avoir participé. On va arrêter là. Je crois qu'Etienne tu vas dire un petit mot, hein ?, parce qu'on peut pas continuer.
  • 31:42 - 31:47
    - Moi, je suis étudiant : j'ai accès à ce bouquin en plusieurs exemplaires dans deux bibliothèques.
  • 31:47 - 31:53
    S'il y a des gens qui veulent venir, je peux le sous-prêter.!
  • 31:53 - 31:56
    - C'est une bonne idée ça ! Se servir des bibliothèques pour le photocopier.
  • 31:56 - 32:03
    - Moi, je l'ai scanné et digitalisé ; donc si vous m'écrivez , je peux vous l'envoyer.
  • 32:03 - 32:10
    - Écrivez-le sur les murs ! - C'est quoi votre prénom ? - Juliette.
  • 32:10 - 32:19
    - Juliette suggère de le photocopier le Bernard Manin et de le coller sur les murs, dans le métro, dans les bus,
  • 32:19 - 32:19
    dans les....
  • 32:19 - 32:21
    - C'est trop long !
  • 32:21 - 32:25
    - Non, mais il y a des passages qui sont gratinés, des passages formidables ! Super bouquin !
  • 32:25 - 32:28
    « Principes du gouvernement représentatif », ça va vous remuer,
  • 32:28 - 32:35
    ça va vous transformer, ça va vous changer. C'est un gars qui fait un bilan honnête entre l'élection et le tirage au sort.
  • 32:35 - 32:39
    Mais comme on n'a jamais, nous, entendu parler du tirage au sort, c'est comme un plaidoyer vibrant,
  • 32:39 - 32:46
    extraordinaire, hein, avec une biblio qui ensuite va vous amener à lire Hansen, Finley,
  • 32:46 - 32:51
    des grands bonshommes qui aiment les institutions athéniennes.
  • 32:56 - 33:00
    C'était super ce soir, hein. C'était très très tonique, c'était vachement bien !
  • 33:00 - 33:02
    - Etienne, une dernière question.
  • 33:02 - 33:06
    - Si vous voulez un petit moment, vous pouvez vous retrouver de l'autre côté. Il y a un petit peu à boire et à manger.
  • 33:09 - 33:12
    - Qui serait intéressé pour qu'on reste en contact, qu'on se voie, j' sais pas, une fois par mois ?
  • 33:12 - 33:16
    - Alors, on a pris beaucoup de mails de plein de gens, parce que quand vous êtes venus on vous a inscrits.
  • 33:16 - 33:20
    Tous ceux qui ont laissé des mails, on les a. Donc, on peut très bien relancer des choses.
  • 33:20 - 33:24
    S'il y en a qui veulent revenir à la MJC de temps en temps, nous rencontrer,
  • 33:24 - 33:28
    on peut remettre en place des débats de ce type et des choses comme ça.
  • 33:31 - 33:34
    - Vous pouvez aussi, bien sûr, continuer sur le forum, hein.
  • 33:34 - 33:41
    Vous tapez Chouard sur Google : C-H-O-U-A-R-D. Vous arrivez sur le site, et puis il y a un lien pour aller vers le forum,
  • 33:41 - 33:42
    vers le wiki, vers le blog.
  • 33:45 - 33:54
    Hier matin, j'ai mis une idée. Aujourd'hui, avant de partir, avant de venir ici, il y avait déjà 400 commentaires !
  • 33:54 - 33:56
    400 commentaires ! C'est inhumain, quoi !
  • 33:56 - 34:00
    Et intéressants avec... Des gens qui sont pas d'accord du tout, hein.
  • 34:04 - 34:09
    Il y en a qui craignent, mais les gens qui ne sont pas d'accord du tout, il n'y a rien de mieux pour sentir l'état d'une société, savoir...
  • 34:10 - 34:22
    Merci beaucoup à vous de votre...
  • 34:22 - 34:28
    - Merci à vous !
Title:
Etienne Chouard. — Partie VII. — Conférence de Lyon, mars 2012.
Description:

PARTIE VII :
Rédaction d'une constitution : le cas du Venezuela, une alternative au tirage au sort. — Référendums d'initiative populaire, fonctionnements possibles. — Revenu de base, revenu universel, dividende universel, salaire à vie. — Quelles armes contre l'oligarchie ? — Le diplodocus et le virus. — Internet et l'exponentielle.

Bibliographie :
- Bernard Friot, L'enjeu du salaire. Éditions La Dispute (19 janvier 2012).
- Bernard Friot, L'enjeu des retraites. Éditions La Dispute (25 mars 2010).
- Duboin Jacques, La grande relève des hommes par la machine. Éditions Nouvelle (1932).
- Bernard Manin, Les principes du gouvernement représentatif. Flammarion (15 septembre 2008).

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Video Language:
French
Duration:
35:16

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