Etienne Chouard. — Partie VI. — Conférence de Lyon, mars 2012.
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0:44 - 0:49- Je voulais prendre la parole pour...
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0:49 - 0:51Parce que j'ai le même sentiment qu'Alexandre qui a parlé auparavant ;
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0:51 - 0:54c'est vrai qu'on est quelques personnes à s'intéresser
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0:54 - 0:59à la démocratie et à ce dont vous parlez, et c'est vrai que la masse,
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0:59 - 1:0190 %, qui en a vraiment rien a faire.
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1:01 - 1:05Est-ce que la solution, finalement, c'est que tout le monde soit citoyen,
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1:05 - 1:11ou qu'on fasse une distinction entre les citoyens et les civils ?
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1:11 - 1:17Parce qu'être citoyen ça impose des devoirs, et donc en contrepartie
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1:17 - 1:22on reçoit des droits. En même temps, être citoyen, comme vous l'avez dit,
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1:22 - 1:27ça impose d'être volontaire ; donc il faut faire le premier pas.
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1:27 - 1:30Moi je pense qu'il faut avoir une distinction entre les citoyens et les civils,
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1:30 - 1:33mais par contre qu'il y ait un principe fondamental,
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1:33 - 1:37c'est que tout civil puisse devenir citoyen, tout civil puisse devenir citoyen.
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1:37 - 1:41Et ce principe ne pourra jamais être remis en cause par n'importe qui,
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1:41 - 1:46aucun religieux, c'est un principe fondamental.
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1:46 - 1:50Par contre il pourrait y avoir 10 % de citoyens et 90 % de civils,
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1:50 - 1:5590 % de citoyens et 10 % de civils. Mais à mon avis il faut faire une distinction...
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1:55 - 1:56- C'est très très très attrayant ça.
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1:56 - 2:00- ... et je dirais que cette distinction elle serait utile pour donner envie aux civils,
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2:00 - 2:03aux autres gens, aux consommateurs, d'être citoyens.
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2:03 - 2:06Parce que si on fait une distinction... En gros, le désir vient aussi de la distinction...
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2:06 - 2:09- Absolument. Absolument. Je suis tout à fait d'accord, je trouve ça très...
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2:09 - 2:12... excusez-moi, j'utilise tout le temps le mot, mais c'est très...
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2:12 - 2:16- ... sexy !
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2:16 - 2:19- Absolument. Et pourtant c'est politiquement pas correct, hein,
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2:19 - 2:22parce que ça ressemble drôlement aux citoyens actifs-passifs,
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2:22 - 2:25ça ressemble au suffrage censitaire... Alors j'imagine que c'est pas à ça que vous pensez,
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2:25 - 2:27c'est-à-dire que le critérium ça va pas être l'argent...
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2:27 - 2:32- Non, alors par contre il y aurait un État de droit, les civils seraient soumis
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2:32 - 2:36aux mêmes lois que les citoyens. Par contre, vu que les civils, en gros...
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2:36 - 2:38- Il faudrait que vous preniez un micro pour que ce soit enregistré
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2:38 - 2:40parce que c'est très intéressant ça.
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2:40 - 2:42- Vu que les civils ne porteraient pas les armes
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2:42 - 2:45et donc n'auraient aucune responsabilité, en contrepartie ils n'auraient pas le pouvoir de décider,
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2:45 - 2:47c'est-à-dire qu'ils n'auraient pas le pouvoir.
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2:47 - 2:48C'est la seule distinction.
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2:48 - 2:52- Pas d'armes, l'obligation d'obéir, des droits protecteurs pour être sûrs
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2:52 - 2:54que la majorité ne va pas les écrabouiller... - Oui, bien sûr.
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2:54 - 2:57- ... et la possibilité - c'est super important - la possibilité à tout moment
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2:57 - 3:02de passer dans le camp des citoyens, à condition d'être prêts...
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3:02 - 3:06... d'avoir appris peut-être, s'il y a un permis... avoir appris un minimum des institutions
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3:06 - 3:10et des valeurs de la démocratie, et puis ensuite être capables...
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3:10 - 3:15Mais moi... Enfin, ça me paraît pas... si c'est vraiment open et qu'il n'y a pas
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3:15 - 3:18une marche d'entrée insurmontable, c'est-à-dire que vraiment quelqu'un de bonne volonté,
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3:18 - 3:21même modeste y arrive, je trouve ça très attrayant.
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3:21 - 3:26C'est-à-dire que... Il me semble que ça permet à ceux... ça permet d'avoir un régime dans lequel on a...
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3:26 - 3:30Mais là on progresse, on fait un truc très important ce soir, parce que...
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3:30 - 3:35Ça permet d'avoir un système dans lequel les 90 % qui s'en foutent
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3:35 - 3:40ont une place protégée contre les injustices et...
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3:40 - 3:42Parce que c'est des gens qui, en fait, ne veulent pas de chef.
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3:42 - 3:46C'est des gens qui... enfin, pardon : les citoyens ne veulent pas de chef,
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3:46 - 3:48mais eux c'est des gens qui veulent un bon chef.
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3:48 - 3:51Ils veulent un bon maître. Et il veulent pas du tout être libres.
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3:51 - 3:56Y a plein de gens comme ça. Et ceux-là... Comment on fait société ?
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3:56 - 3:59Probablement avec deux vitesses, mais deux vitesses qui permettent de changer,
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3:59 - 4:02ça me paraît pas choquant, ça me paraît pas injuste si...
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4:02 - 4:05Quand on se met à avoir envie de faire de la politique, on peut changer de camp
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4:05 - 4:09et on devient citoyen avec des droits et des devoirs...
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4:09 - 4:14- Je rebondis un peu sur son idée...
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4:14 - 4:17- Ce qu'il y a c'est qu'il y en a qui ne parlent jamais, alors peut-être on peut...
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4:17 - 4:20Mais moi aussi il faudrait que je me taise, hein.
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4:20 - 4:29- 90 % ou 20 % ou même 50 %, est-ce que le 1 %, est-ce que les Versaillais ils vont nous laisser faire ?
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4:29 - 4:32- Ah ça c'est sûr que les Versaillais vont pas nous laisser faire.
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4:32 - 4:33Ça c'est une des objections.
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4:33 - 4:34- Le système en place, quoi.
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4:34 - 4:37- Oui mais ça c'est une des objections, mais peut-être qu'on peut la garder pour la fin,
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4:37 - 4:42parce qu'il me semble que ma façon de prendre les choses permet de...
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4:42 - 4:46... enfin ça me paraît être une possibilité... la façon virale. Donc je vous en dis un mot
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4:46 - 4:50parce que comme ça vous voyez où je veux en venir.
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4:50 - 4:52J'imagine... j'imagine pas qu'on s'insurge aujourd'hui.
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4:52 - 4:55Parce qu'aujourd'hui on va perdre. On n'est pas assez nombreux, ils sont tellement forts,
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4:55 - 4:58et le rapport de force on le gagnera jamais. Ce que je dis
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4:58 - 5:03c'est que si nous arrivons à avoir une idée simple, puissante, parce qu'elle prend
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5:03 - 5:07toutes les injustices à la racine. Toutes ou presque, Alain.
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5:07 - 5:10Il en restera, je sais. Mais, déjà, imaginez qu'on en règle plein
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5:10 - 5:15en nous rendant suffisamment puissants pour résister aux injustices.
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5:15 - 5:19Et que... Imaginez que nous nous passions le mot entre nous,
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5:19 - 5:22c'est-à-dire qu'à chaque fois on se réunit, on est quarante, cinquante, soixante, une centaine.
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5:22 - 5:26Même si on est vingt ! Imaginez, même si on est dix !
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5:26 - 5:30Si vous arrivez avec un facteur dix à chaque fois que vous vous occupez
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5:30 - 5:34de fabriquer des nouveaux globules blancs. Vous les convainquez,
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5:34 - 5:37mais vous savez, il faut pas une fois, il faut les revoir deux fois, trois fois...
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5:37 - 5:41Ça se travaille, en fait, parce que y a une désintoxication...
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5:41 - 5:45Ça fait quarante ans qu'on est dressés à comprendre le contraire
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5:45 - 5:50de ce qu'on est en train de découvrir tout seul, et ça va pas venir en une soirée avec les gens.
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5:50 - 5:55Il va falloir discuter, revenir, trouver des trucs pour que la controverse ait du goût,
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5:55 - 5:59qu'ils aient envie... que les gens avec qui on s'est un peu pris le bec, là,
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5:59 - 6:05ils aient envie de revenir ; trouver des trucs. Mais imaginez que ce soit même un facteur dix,
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6:05 - 6:09ça va faire une exponentielle. Et une exponentielle ça va très vite.
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6:09 - 6:15Et il me semble que l'idée virale qui est rendue possible par Internet
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6:15 - 6:22- tant qu'on a Internet mais faut se magner -, c'est... Ça peut marcher
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6:22 - 6:27parce que si on est des milliards à le vouloir - ce qui n'est pas le cas en ce moment -,
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6:27 - 6:32mais si on est des milliards à le vouloir, on l'aura sans effusion de sang.
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6:32 - 6:35Parce que les Versaillais, ils y arrivent quand on est quelques dizaines de milliers...
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6:35 - 6:37C'est fou, des dizaines de milliers c'est beaucoup de monde, hein,
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6:37 - 6:40faut voir les photos de la Commune, les photos de la Commune de Paris,
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6:40 - 6:42ils devaient se dire « on est invulnérables », les Parisiens.
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6:42 - 6:48Les rues étaient pleines de gens qui fraternisaient. Ils craignaient plus personne, quoi.
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6:48 - 6:52- Ils étaient plus de 500 000 en Grèce, ça a pas changé grand-chose.
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6:52 - 6:54- Et ça a pas changé grand-chose. Donc quand je parle de millions,
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6:54 - 6:57il faut vraiment qu'on soit... Non mais attends. Ils sont 500 000 en Grèce,
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6:57 - 7:05mais on est prêts à se disperser ! Si vous voulez, il nous manque le liant.
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7:05 - 7:10Il nous manque l'idée commune, et l'idée commune, dont on sait
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7:10 - 7:12qu'elle est commune et on sait qu'il faut pas se disperser.
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7:12 - 7:14C'est-à-dire que on peut parler du reste, évidemment,
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7:14 - 7:17mais on sait qu'il y a un truc sur lequel il faut pas qu'on transige :
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7:17 - 7:20on veut pas de professionnels dans l'Assemblée constituante.
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7:20 - 7:22On peut discutailler, mais ça on discutaillera pas.
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7:22 - 7:27Et si ça c'est notre liant, je trouve que c'est quelque chose...
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7:27 - 7:31Je lis, Marx, hein, et je trouve des tas de choses très intéressantes dans Marx.
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7:31 - 7:34Mais je trouve qu'il a... il a complètement... mais bon voilà, il a raté...
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7:34 - 7:41il a rien dit du processus constituant. Pour lui, la Constitution c'était le résultat.
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7:41 - 7:44C'était une conséquence du rapport de force. Il a raison, d'une certaine façon.
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7:44 - 7:49Mais il a tort aussi parce que ça pourrait être l'outil qui change le rapport de force.
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7:49 - 7:53Parce que... Hé ! Il y a un truc qui devrait vous tirer le neurone,
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7:53 - 7:56c'est que les banques écrivent la Constitution.
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7:56 - 7:59Et pourquoi ils écrivent la Constitution ? Ils sont moins bêtes que nous, quoi.
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7:59 - 8:02Nous on est là à dire : « Non, c'est le résultat d'un rapport de force,
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8:02 - 8:05c'est pas la peine de s'occuper de ça, ça viendra une fois qu'on aura changé le rapport de force. »
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8:05 - 8:08Les banquiers sont moins bêtes, ils écrivent la Constitution européenne,
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8:08 - 8:11elle a été écrite par les banquiers. Ils ont compris que c'est là que ça se jouait.
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8:11 - 8:17La gendarmerie elle obéit à la Constitution. L'armée elle obéit à la Constitution.
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8:17 - 8:22Les policiers ils sont très... légalistes. Ils obéissent à la Constitution.
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8:22 - 8:32« C'est trop long votre truc. » Vous vous embêtez pas ? Vous êtes gentils.
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8:32 - 8:39Vous pouvez m'écrire, hein, sur le site on continue à...
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8:39 - 8:41- Les banquiers...
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8:41 - 8:45- Oui. Les banquiers écrivent la Constitution, les policiers obéissent à la Constitution,
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8:45 - 8:49et si nous trouvons le moyen, non pas d'écrire une Constitution parfaite,
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8:49 - 8:54je sais qu'elle sera pas parfaite. Mais je sais... ce dont je suis sûr, et...
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8:54 - 8:59c'est ça dont j'essaie de faire partager la conviction avec d'autres
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8:59 - 9:01pour que ça finisse par marcher parce qu'on va être nombreux.
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9:01 - 9:06Je suis sûr que puisque c'est le conflit d'intérêt avec des gens
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9:06 - 9:09qui ont un intérêt à notre impuissance, qui écrivent les règles
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9:09 - 9:14dans lesquelles peuvent être programmées, soit notre impuissance,
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9:14 - 9:17soit notre puissance. Dans la Constitution, vous pourriez programmer soit notre puissance,
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9:17 - 9:21soit notre impuissance. Et si cette Constitution elle est écrite
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9:21 - 9:24partout dans le monde, à toutes les époques par des gens qui ont un intérêt personnel
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9:24 - 9:31à... notre impuissance ; on a là un truc... Marx il en a pas parlé, je sais.
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9:31 - 9:35Je ne suis pas anti-marxiste, c'est complémentaire.
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9:35 - 9:42Je pense que la classe des 99 % va avoir enfin les moyens de résister
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9:42 - 9:48quand elle va, au lieu d'abandonner le pouvoir... Ce pouvoir-là, au lieu de l'abandonner,
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9:48 - 9:53parce qu'elle a abandonné le super pouvoir qui dit comment vont être écrites les règles
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9:53 - 9:56et comment on va pouvoir résister quand on se fait enfumer.
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9:56 - 10:01Ce pouvoir-là il faut pas qu'on l'abandonne. Même si vous faites pas de politique...
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10:01 - 10:04Et si vous êtes là c'est que vous en faites un peu. Mais ce qu'il faut qu'on dise
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10:04 - 10:10à ceux qui font pas de politique... Alors, vous êtes pas concernés parce que vous venez, là.
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10:10 - 10:13Mais je reçois tous les jours des mails de gens qui sont tombés par hasard,
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10:13 - 10:17sur le Net, ils sont tombés sur une conférence - et eux ils faisaient pas de politique,
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10:17 - 10:20ils avaient renoncé -, ils m'écrivent en disant : « J'ai trouvé un truc,
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10:20 - 10:27je me remets à faire de la politique. » Parce que cette idée de reprendre le contrôle
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10:27 - 10:32du constituant, du processus constituant, pas de toute la politique.
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10:32 - 10:35Si vous prenez le contrôle du constituant en disant : « Je fais attention à ce que
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10:35 - 10:39ceux qui écrivent les règles, là-haut, soient pas en conflit d'intérêt. »
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10:39 - 10:43Là vous allez avoir plein de contre-pouvoirs... des contre-pouvoirs
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10:43 - 10:46qui vont faire qu'ils se surveillent entre eux et que vous, vous allez pouvoir les surveiller,
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10:46 - 10:49qui font que vous aurez beaucoup moins à craindre.
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10:49 - 10:52Vous n'aurez plus besoin, si ça vous intéresse pas, vous n'aurez plus besoin
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10:52 - 10:59de faire de la politique, vous serez mieux protégés parce que vous vous êtes occupés...
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10:59 - 11:01non pas de toutes ces conséquences, il y en a trop, qui nous divisent,
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11:01 - 11:04qui nous dispersent, mais vous vous serez occupés de la racine, du seul truc
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11:04 - 11:11qui devrait nous réunir qui est... ce terreau d'où poussent toutes les injustices,
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11:11 - 11:14qui est notre impuissance politique. Et là vous êtes remontés...
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11:14 - 11:16Mais pourquoi est-ce qu'il y a cette impuissance politique par la Constitution ?
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11:16 - 11:17Mais pourquoi il y a une mauvaise Constitution ?
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11:17 - 11:18Parce que ceux qui l'écrivent sont en conflit d'intérêt.
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11:18 - 11:20Mais comment on fait pour qu'il n'y ait pas de conflits d'intérêt ?
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11:20 - 11:24Eh ben on évite - là vous êtes remontés à la cause des causes - on évite...
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11:24 - 11:27Je fais l'image des racines où je remonte à la cause des causes,
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11:27 - 11:34à la racine qui déclenche tout. Le fait qu'il y ait des professionnels de la politique
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11:34 - 11:38qui ont un intérêt à la Constitution. La Constitution, il va falloir qu'ils la craignent.
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11:38 - 11:43Non mais faut pas que ce soit eux qui l'écrivent ! Ça c'est chouardesque.
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11:43 - 11:45- Vous pensez pas qu'en plus du contrôle de la Constitution,
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11:45 - 11:49il faudrait aussi reprendre le contrôle du logos, du champ des mots ?
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11:49 - 11:51- Du conseil constitutionnel ? Vous voulez dire de ceux qui appliquent la Constitution ?
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11:51 - 11:55- Non mais même de nous-mêmes. C'est-à-dire que comme vous disiez tout au début,
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11:55 - 11:58au début de votre conférence, le fait que maintenant les mots ont un sens inverse :
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11:58 - 12:07le mot « démocratie » quand même... - Ah bah oui, ça c'est sûr. - On devrait aussi se réapproprier le champ lexical,
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12:07 - 12:09le logos, et j'ai l'impression que de toute façon, de plus en plus, on se dirige en plus
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12:09 - 12:12vers un monde à la George Orwell avec la « novlangue ».
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12:12 - 12:14C'est-à-dire que les termes sont complètement galvaudés, ils sont transformés,
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12:14 - 12:16ils veulent plus rien dire...
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12:16 - 12:21- Bien sûr, bien sûr, bien sûr.
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12:21 - 12:24D'accord. On se dit vingt minutes, et après y a un pot derrière.
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12:24 - 12:29Vingt minutes, c'est affreusement court.
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12:29 - 12:33À Grenoble, fin décembre à Grenoble, on a fini à une heure et demie
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12:33 - 12:35et, avec les yeux comme ça, hein, on s'est pas endormis, hein.
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12:35 - 12:37On a fini à une heure et demie parce qu'il fallait absolument arrêter.
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12:37 - 12:46- Je rebondis sur l'idée de... Boris... Je vais dans le même sens :
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12:46 - 12:49on est tous d'accord que comment c'est actuellement, c'est pas bien ;
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12:49 - 12:52mais moi je pars plus de l'idée qu'il faut, non pas séparer,
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12:52 - 12:58mais fusionner la politique et l'économiste et l'historien, que ce soit un même métier.
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12:58 - 13:01Mais par contre, que les électeurs ce soient des gens techniciens.
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13:01 - 13:05C'est-à-dire que n'ont le droit d'élire que ceux qui participent à des discussions
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13:05 - 13:09et qui deviennent techniciens. Et donc du coup, je pense que le discours va changer.
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13:09 - 13:11C'est-à-dire que ceux qui vont se présenter,
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13:11 - 13:15ils vont pas avoir un discours passionné comme « la France au travail »,
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13:15 - 13:17ils vont avoir un discours très technique, parce qu'ils vont savoir
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13:17 - 13:21que leur audience, que ceux qui les élisent, sont techniques aussi
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13:21 - 13:24et qu'ils vont faire les comptes, et qu'eux sont moins dupes
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13:24 - 13:29que les gens qui en ont, finalement, rien à faire et qui sont plus influencés
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13:29 - 13:32par le marketing actuel.
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13:32 - 13:33- Y a un argument là, y a un argument mais...
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13:33 - 13:39- Pas nous... en entrant... N'importe qui peut être technicien
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13:39 - 13:40en entrant...
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13:40 - 13:43- Ils se forment à être techniciens du coup ? - Voilà.
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13:43 - 13:48- Alors y a quelque chose d'attirant et de très repoussant en même temps,
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13:48 - 13:51je trouve dans cette idée. Elle est attirante, parce que c'est vrai
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13:51 - 13:55que les techniciens vont probablement avoir moins de passion.
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13:55 - 13:59Mais finalement, je crois que ça c'est un leurre, hein, parce que les techniciens...
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13:59 - 14:03On y est, là, dans le gouvernement des techniciens. Et c'est épouvantable.
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14:03 - 14:06- Non mais je veux dire le peuple de techniciens, c'est des gens... - C'est pas le bon terme.
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14:06 - 14:08- ... qui s'intéressent au moins à quelque chose...
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14:08 - 14:10- Non mais on revient sur l'idée de Boris, là.
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14:10 - 14:11- Ça va dans son sens...
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14:11 - 14:13- Oui, mais c'est pas forcément technicien, quoi. Parce que je trouve
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14:13 - 14:17que le pari des Athéniens qui dit que y a pas de compétence politique,
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14:17 - 14:22qu'il n'y a pas de technique politique. Nous sommes tous capables de goûter ce poulet
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14:22 - 14:24et de dire : « Il est bon, il est mauvais », et pourtant on n'est pas foutus
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14:24 - 14:29de le faire bon ou mauvais. C'est une image d'Alain dans les « Propos sur les pouvoirs ».
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14:29 - 14:32Je crois que c'est le meilleur livre que j'aie jamais lu - pourtant j'en lis un paquet -,
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14:32 - 14:35mais je crois vraiment le meilleur livre du monde. J'exagère un petit peu
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14:35 - 14:37parce que j'en mettrais peut-être deux ou trois quand même,
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14:37 - 14:41mais les « Propos sur les pouvoirs », c'est une merveille, une merveille.
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14:41 - 14:45Et lui il parle de l'objection de la compétence, il parle de... il dit :
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14:45 - 14:48« C'est pas raisonnable de se faire enfumer par des... »
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14:48 - 14:52Il utilise pas ces mots-là, mais c'est pas normal de se faire circonvenir
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14:52 - 14:56par des parlementaires qui nous font croire qu'ils sont compétents et nous pas.
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14:56 - 15:02Et il prend l'image du consommateur de politique que sont les citoyens
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15:02 - 15:06qui disent... donc qui ont délégué les parlementaires pour rendre des services,
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15:06 - 15:09et qui disent : « Je suis bien capable de savoir que ce que vous m'avez rendu c'est pas bon,
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15:09 - 15:12et de vous punir, même si je suis pas technicien de dire :
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15:12 - 15:18vous n'avez pas atteint le résultat. » Il a une autre image quand il parle de...
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15:18 - 15:24... de savoir qui est le maître du navire, et en fait il dit : « Oui, peut-être qu'il nous faut
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15:24 - 15:27au parlement des techniciens qui sont le capitaine du navire,
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15:27 - 15:32qui savent comment diriger le navire, mais c'est nous l'armateur. »
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15:32 - 15:33C'est-à-dire que c'est nous qui disons où va le navire.
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15:33 - 15:36C'est pas le capitaine qui dit où va le navire. Donc il y a des images qui permettent de...
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15:36 - 15:40À mon avis le technicien... c'est Keynes qui disait : « Les économistes,
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15:40 - 15:42sur la banquette arrière ! C'est pas eux qui tiennent le volant. »
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15:42 - 15:46Et les techniciens, à mon avis, c'est pareil. Il faut pas qu'ils tiennent le volant.
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15:46 - 15:49Sinon on va à Big Brother. En même temps je comprends votre argument...
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15:49 - 15:53- Vous mélangez écnonomistes et banquiers, financiers...
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15:53 - 15:54- Eh ben pour moi c'est pareil.
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15:54 - 15:57- Non, un économiste c'est quelqu'un qui a travaillé, qui a des théories,
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15:57 - 16:01y a des grands bouquins de mille pages, et le but c'est quand même
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16:01 - 16:05l'enrichissement du peuple, la justice sociale... Les économistes
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16:05 - 16:09travaillent dans ce sens-là. C'est pas forcément les financiers et les banquiers
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16:09 - 16:10qui essaient de gratter le plus de sous possible.
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16:10 - 16:13- Enfin, l'immense majorité des économistes ont été payés par les financiers
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16:13 - 16:21et les commerçants pour légitimer la domination des plus riches, hein.
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16:21 - 16:23Il y a des exceptions, mais globalement les économistes c'est des...
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16:23 - 16:26- Je pense que la première chose à faire, c'est d'essayer de faire prendre conscience
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16:26 - 16:32à des gens qui sont dans la consommation pure de la politique actuelle,
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16:32 - 16:35que, peut-être, il y a une autre façon de voir la politique. Ce serait déjà ça.
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16:35 - 16:41C'est-à-dire de prendre conscience que nous on peut agir à notre niveau, quoi.
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16:41 - 16:45- Oui, mais il faut entendre Alexandre parce que moi je l'ai vécu aussi
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16:45 - 16:49plein de fois ça, hein. C'est-à-dire que il y a plein de gens,
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16:49 - 16:51quand vous leur parlez de politique, ils disent : « Attends, là tu m'as parlé de politique,
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16:51 - 16:54je t'ai écouté parce qu'on est potes, hein. Mais là faut pas
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16:54 - 16:57que tu me fasses ça une deuxième fois, sinon je viens plus jamais, quoi, hein. »
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16:57 - 17:01Et donc ils veulent pas en entendre parler du tout. Ils veulent entendre parler de foot,
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17:01 - 17:04de télé, de couillonnades... Et pourtant ils votent. Donc l'idée de Boris je la trouve très bonne.
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17:04 - 17:06- Ils ont tout fait pour que ça soit comme ça...
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17:06 - 17:09- Mais attention, faites gaffe. Non, s'il vous plaît, faites gaffe.
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17:09 - 17:13Dans ce qu'a dit Boris, y a quelque chose de très important.
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17:13 - 17:17Il y a plusieurs choses, hein, je crois. C'est de dire que les civils doivent être protégés...
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17:17 - 17:19Enfin, ce qu'il appelle « civils », ça m'intéresse comme mot ; j'avais jamais utilisé ça comme ça.
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17:19 - 17:22Pourquoi pas ? Mais ça pourrait être citoyens et électeurs, quoi.
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17:22 - 17:25C'est-à-dire que les civils ce seraient des électeurs. Des gens qui sont...
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17:25 - 17:27- Mais pourquoi vous faites des différenciations ?
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17:27 - 17:29- Mais si, mais si, parce que les gens sont pas les mêmes, c'est vrai.
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17:29 - 17:32- Est-ce qu'on est égaux en tant qu'êtres humains ?
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17:32 - 17:35- Qu'est-ce que vous voulez dire ? Essayez de développer, peut-être,
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17:35 - 17:36votre pensée, vous voulez dire quoi ?
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17:36 - 17:41- On n'est pas égaux. - On n'est pas égaux dans la volonté qu'on peut avoir.
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17:41 - 17:46- Si on a des citoyens et des civils d'un côté, alors y a plus d'égalité...
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17:46 - 17:48- C'est quoi votre prénom ?
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17:48 - 17:49- Monique.
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17:49 - 17:55- Monique, est-ce qu'on peut pas dire que on est tous égaux
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17:55 - 17:59dans le sens où on a tous le droit de devenir citoyen dès qu'on le veut.
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17:59 - 18:05Monique, c'est pas une pirouette ça, hein. C'est pas un mensonge de politicien
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18:05 - 18:08qui cache un non en disant oui ou le contraire. C'est vrai ça ce que je vous dis.
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18:08 - 18:13Est-ce que c'est pas une vraie liberté, une vraie égalité que de dire :
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18:13 - 18:19« Tant que tu veux pas, tu l'es pas, et dès que tu veux tu le seras. »
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18:19 - 18:23Ça c'est une égalité, non ? Et après ça, on n'est pas obligés de faire tous la même chose, Monique.
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18:23 - 18:26- C'est comme devenir Français, faut le choisir. Ben on va aller où là ?
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18:26 - 18:27- Oui mais c'est pareil...
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18:27 - 18:30- Moi, je suis pas du tout dans ce...
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18:30 - 18:31- Pourquoi ça vous choque ça ?
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18:31 - 18:32- Moi je trouve ça choquant.
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18:32 - 18:34- Et y a pas que les Français. Je crois que tous les humains du monde disent ça. Ils disent...
-
18:36 - 18:38- On est tous des citoyens...
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18:38 - 18:43- Faites des opérations, alors, sur des gens... le lendemain... Vous pouvez pas être docteur
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18:43 - 18:46du jour au lendemain... Vous pouvez aussi parler de l'égalité des chances.
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18:46 - 18:49Si vous voulez être docteur, lui est docteur...
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18:49 - 18:54- Ah non, Alexandre, c'est pas ça l'objection. Non mais, Alexandre,
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18:54 - 18:56c'est pas une objection ça parce qu'en politique, normalement, y a pas de compétences :
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18:56 - 19:00on peut pas faire l'image du médecin. C'est pas ça la réponse.
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19:00 - 19:03Parce que c'est pas une question de compétence, c'est une question de volonté.
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19:03 - 19:07Le médecin il a une compétence. Et je trouve que la réponse du médecin
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19:07 - 19:10elle convient pas pour répondre à Monique, parce que Monique dit :
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19:10 - 19:14« Mais attends. Ou on est égaux ou on n'est pas égaux. Si on est égaux,
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19:14 - 19:17on commence pas à faire des différences politiques. »
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19:17 - 19:22Et vous dites : « Non mais il faut reconnaître qu'on n'est pas égaux.
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19:22 - 19:25Le médecin il a une compétence qu'il faut lui reconnaître et... »
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19:25 - 19:29Mais les démocrates, les Athéniens, ils disaient pas du tout
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19:29 - 19:32que le médecin il fallait le tirer au sort, hein.
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19:32 - 19:34- C'est pas l'égalité des connaissances...
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19:34 - 19:37- C'est l'égalité politique que demande Monique, c'est pas l'égalité des connaissances.
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19:37 - 19:50Mais, Monique... Non mais c'est super intéressant... C'est un sujet intéressant là, important.
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19:50 - 19:55- Pour moi l'égalité, c'est pas l'égalité des chances ou l'égalité de [?] C'est l'égalité des volontés.
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19:55 - 19:58C'est-à-dire qu'on n'est pas tous égaux envers la volonté
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19:58 - 20:02qu'on peut avoir envers un objet. Voilà. Il faut vraiment le vouloir.
-
20:06 - 20:10- On est tous égaux, on est tous...
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20:10 - 20:13- Non mais Monique...
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20:13 - 20:14- Faut pas imposer l'égalité en fait, tout simplement.
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20:14 - 20:20- Monique, ce que dit Boris, n'est pas une inégalité politique.
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20:20 - 20:24Ce qu'il dit c'est pas une inégalité politique. Il dit qu'il y a une égalité politique,
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20:24 - 20:26mais y a une inégalité des volontés.
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20:26 - 20:34- Moi je suis pas compétente... Ça fait trois semaines que je vous connais,
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20:34 - 20:39j'ai pas mon bac, je suis pas compétente, je suis peintre en bâtiment, j'y connais rien.
-
20:39 - 20:45J'y connais rien. Ce que je veux dire c'est que... Mais Boris y a des personnes comme moi
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20:45 - 20:48qui sont pas compétentes. On est plusieurs.
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20:48 - 20:49- Mais si t'es compétente puisque t'es là...
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20:49 - 20:54- Non, je suis pas compétente. La politique je ne voulais pas m'y intéresser. Les 99 % j'en fais partie.
-
20:54 - 20:56- T'es pourtant là, t'es pourtant là...
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20:56 - 20:58- Je suis contente parce que ça m'a intéressée. Il y a quelque chose
-
20:58 - 21:04qui m'a interpelée. - Parce qu'elle le veut, voilà. - Je suis motivée, et donc...
-
21:04 - 21:07- Puisque t'es là ton vote vaut plus que quelqu'un qui n'est pas là.
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21:07 - 21:09C'est tout. C'est ce qu'on esssaie de dire.
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21:09 - 21:12- Et donc c'est important de pas parler de compétences, Alexandre.
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21:12 - 21:16- Je suis pas contre... ce que je veux dire. Je pense qu'il y a un problème de...
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21:16 - 21:16- De mots.
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21:26 - 21:28- Vous dites que ça fait six ans que vous le suivez, moi ça fait trois semaines.
-
21:28 - 21:32- Je choisis mal mes mots, mais je pense que quelqu'un comme vous
-
21:32 - 21:35est plus apte à voter que quelqu'un qui n'est jamais venu ici...
-
21:35 - 21:37- Parce qu'elle le veut. Parce qu'elle le veut.
-
21:37 - 21:40Mais c'est vrai ça, Monique ; non ça se défend quand même ?
-
21:40 - 21:42- Qu'est-ce qui vous choque, Monique ?
-
21:42 - 21:44- Et pour moi ça c'est pas inégal. Donc c'est pour ça que ça m'énerve
-
21:44 - 21:46quand on dit que c'est inégal. Parce que pour moi, le fait que vous êtes là,
-
21:46 - 21:51c'est la preuve que ça n'a rien à voir avec le social, c'est juste la volonté de vouloir.
-
21:51 - 21:54Et rien que ça, rien que l'avoir, eh ben ça suffit. Et si on l'a pas,
-
21:54 - 21:57on devrait pas pouvoir voter parce que c'est une arme de destuction massive
-
21:57 - 22:02pour quelqu'un qui n'en a rien à foutre de pouvoir voter.
-
22:02 - 22:16- Qu'est-ce qui vous choque, Monique ? - Moi, je dis l'extrême droite, à ce moment-là, ils ont la volonté, hein.
-
22:16 - 22:26- Pourquoi vous parlez de l'extrême droite ? Il y a l'extrême droite et l'extrême gauche et le centre...
-
22:26 - 22:28- Non mais on parle de la volonté d'être citoyen ou pas là.
-
22:28 - 22:34- Oui, voilà.
-
22:34 - 22:38- Ils sont dans le noir. Est-ce qu'on peut allumer un peu la lumière... ?
-
22:38 - 22:48- Comment on peut juger de l'aptitude...
-
22:48 - 22:52Comment peut-on juger de l'aptitude de quelqu'un à être un citoyen,
-
22:52 - 22:59à être apte ? Parce que là on est en train de parler de l'aptitude individuelle.
-
22:59 - 23:04- Non, on parle de volonté ! S'ils le veulent, s'ils le veulent.
-
23:04 - 23:10- Et une personne qui n'en a pas de volonté. C'est une question d'éducation là...
-
23:10 - 23:16Chacun en nous, qu'est-ce qui nous conditionne ? Comment on en arrive à s'y intéresser
-
23:16 - 23:19et comment on est capable de faire la distinction entre un civil et un citoyen ?
-
23:19 - 23:24- L'idée c'est d'essayer d'écarter le marketing, l'influence du marketing
-
23:24 - 23:26sur les gens qui n'en ont rien à faire. Qui à la fin arrivent,
-
23:26 - 23:30et qui sont pas décidés, qui votent oui ou non sur un feeling :
-
23:30 - 23:33« Ah ben lui il a l'air beau, machin, je vais voter oui ou non. » Alors qu'au final,
-
23:33 - 23:37il pourrait faire plus de mal que de bien. Et il suffit de s'intéresser...
-
23:37 - 23:42- Je trouve qu'il y a beaucoup de jugements de valeur...
-
23:42 - 23:44- Non mais c'est bien qu'elle réponde quand même.
-
23:50 - 23:53- Attendez, c'est super le ping-pong, là, mais il faudrait que les autres
-
23:53 - 23:56ne parlent pas en même temps. Vraiment, c'est super ce ping-pong,
-
23:56 - 24:00il est très intéressant. Mais ce qu'il faudrait c'est que quand... on est dans une une espèce de discipline,
-
24:00 - 24:04c'est que quand il y en a un qui parle, on parle pas en même temps parce que c'est...
-
24:04 - 24:07À chaque fois c'est intéressant, hein, et en fait, quand il y en a un qui a repondu,
-
24:07 - 24:09il faut que l'autre puisse répondre parce que c'est pas fini.
-
24:09 - 24:13Monique elle n'a pas fini, hein... Faut qu'elle arrive à défendre son point de vue aussi.
-
24:13 - 24:16Mais simplement il faudrait pas parler en même temps.
-
24:16 - 24:19Parce que là moi j'arrive à m'imposer parce que j'ai un micro, alors que là,
-
24:19 - 24:23vous n'avez pas de micro, donc il faut tendre l'oreille. Donc c'est important
-
24:23 - 24:28qu'on se taise tous quand vous faites votre ping-pong. Mais c'est intéressant parce qu'il y a...
-
24:28 - 24:32C'est juste une question de mot je pense. Parce que c'est tout à fait défendable
-
24:32 - 24:36l'idée d'avoir des régimes différents. Un peu comme comme on accepte
-
24:36 - 24:41que quelqu'un n'aille pas voter. On lui donne le droit de voter,
-
24:41 - 24:46et il n'exerce sa puissance que s'il vote. Mais, Monique, c'est exactement ça, hein ? Non ?
-
24:46 - 24:51Vous les obligez pas à voter ? - Pas du tout. - Eh ben ce serait pareil là.
-
24:51 - 24:55C'est-à-dire que celui qui n'est pas citoyen, il peut le devenir s'il le veut.
-
24:55 - 24:58- Pourquoi lui donner un nom particulier à ce non-votant ?
-
24:58 - 25:02- Bah parce qu'il y aurait un pouvoir pour ceux
-
25:02 - 25:07qui sont citoyens parce qu'ils le veulent... Mais ça peut se régler...
-
25:07 - 25:10Eux, ils sont en train d'imaginer un statut. Mais moi, à mon avis,
-
25:10 - 25:14quand il y a une grande assemblée et que viennent, donc comme à Athènes,
-
25:14 - 25:17et viennent ceux qui veulent sur les sujets, on a ça.
-
25:17 - 25:18- Voilà, tout à fait.
-
25:18 - 25:22- Et y a pas besoin d'avoir un statut, Boris. Tu comprends ce que je veux dire ?
-
25:22 - 25:26C'est-à-dire que si nous votons nos lois, c'est-à-dire si on arrête d'accepter
-
25:26 - 25:29d'avoir des représentants. On dit : « On veut plus de représentants,
-
25:29 - 25:33on veut voter nous-mêmes nos lois. » À ce moment-là, on s'assemble
-
25:33 - 25:37quartier par quartier, commune par commune, et on vote directement nos lois.
-
25:37 - 25:41Dans ce cas-là, on est bien à la fois dans ce que vous connaissez, à mon avis,
-
25:41 - 25:44ce que vous admettez, quand même, là. C'est-à-dire que viennent ceux qui veulent,
-
25:44 - 25:47vous allez pas les forcer à venir. Viennent ceux qui veulent,
-
25:47 - 25:49et donc ceux qui viennent, ceux qui veulent, c'est bien les citoyens,
-
25:49 - 25:51y a pas besoin de leur mettre une étiquette ou pas une étiquette.
-
25:51 - 25:53- Ce que vous préconisez, c'est le but ultime. Moi j'aimerais
-
25:53 - 25:55qu'on arrive jusque là...
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25:55 - 25:55- Et y a pas besoin de statut, là.
-
25:55 - 25:59- ... mais entre-temps, il faudrait une politique, on va dire, d' « évangélisation » des citoyens.
-
26:04 - 26:06- C'est pas le bon mot ! - Ce que tu cherches, c'est un levier...
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26:06 - 26:10- Prenez pas mal les trucs, c'est un mot...
-
26:10 - 26:13- Il faut une distinction, il faut deux statuts au départ pour motiver tout le monde
-
26:13 - 26:17pour devenir citoyen. Il faut motiver les civils pour qu'ils deviennent citoyens.
-
26:17 - 26:22- Bon, mais en même temps Boris, tu... enfin vous sentez que... je comprends votre aptitude...
-
26:22 - 26:25enfin, vous comptez sur le côté aristocratique, sur le côté...
-
26:25 - 26:27mais aristocratique dans le bon sens du terme.
-
26:27 - 26:29C'est-à-dire un peu comme une légion d'honneur, enfin comme un...
-
26:29 - 26:30- Voilà, oui.
-
26:30 - 26:32- ... une espèce de diplôme qui donnerait envie aux gens
-
26:32 - 26:34de s'en occuper parce qu'on leur met un... les gens sont très sensibles
-
26:34 - 26:38à l'insigne, hein. Et d'autres interprètent ça comme une discrimination
-
26:38 - 26:41en disant : « Attends, il va y avoir deux catégories de citoyens. »
-
26:41 - 26:43Il va y avoir, comme on disait pendant la Révolution française,
-
26:43 - 26:47c'était honteux, hein, y avait les citoyens actifs, ceux qui votaient,
-
26:47 - 26:51et puis les citoyens passifs qui valaient rien quoi, hein. Et ça c'était révoltant.
-
26:51 - 26:54Mais c'est pas à ça que vous pensez, et c'est pourtant ça que suggère
-
26:54 - 27:00- « c'est trop long votre truc » - c'est ça que suggère le statut, le diplôme, quoi,
-
27:00 - 27:01mais à mon avis on n'en a pas besoin.
-
27:01 - 27:04- La volonté est la chose du monde la mieux partagée,
-
27:04 - 27:06tout le monde a de la volonté, quelles que soient les classes sociales, quels que soient les...
-
27:17 - 27:19- C'est très intéressant, mais je trouve que avec ce que tu proposes,
-
27:19 - 27:24qui est intéressant à nouveau, on suppose le problème déjà résolu.
-
27:24 - 27:27Qu'est-ce qu'on va faire si le peuple a déjà repris le pouvoir politique
-
27:27 - 27:31et comment il va s'organiser ? Je trouve que ce qui est le plus intéressant,
-
27:31 - 27:36et dans ce cas-là on peut imaginer plein plein de choses positives, créatives, etc.
-
27:36 - 27:41... tu comprends ce que je veux dire... juste pour dire que...
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27:41 - 27:43En tout cas, moi, ce qui m'intéresse plus c'est comment on fait passer le message,
-
27:43 - 27:47comment on fait boule de neige, comment on arrive à se fédérer
-
27:47 - 27:49pour être des globules blancs et mettre des outils en place en commun
-
27:49 - 27:55pour travailler avec Internet, avec une gestion décentralisée ; ça ça m'intéresse beaucoup.
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27:55 - 27:59Et aussi la forme, comment on va présenter les choses. Il me paraît...
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27:59 - 28:03... des critiques, mais elles sont pas vraiment sur le fond du tirage au sort ;
-
28:03 - 28:07c'est plus sur la présentation. Est-ce que le tirage au sort
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28:07 - 28:11c'est vraiment ça qui est essentiel ? Ou est-ce que c'est le contrôle des élus ?
-
28:11 - 28:15Et à la fois... les mandats qui sont courts, non renouvelables,
-
28:15 - 28:20et l'épée de Damoclès qui pèse sur les élus. Donc, si on veut faire un mouvement
-
28:20 - 28:24où on veut faire passer des idées, est-ce qu'on parle de tirage au sort avant tout ?
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28:24 - 28:29Ça apparaît être essentiel dans le processus constituant,
-
28:29 - 28:31mais ensuite je pense que c'est plutôt sur d'autres idées
-
28:31 - 28:33qui me paraissent presque plus importantes ;
-
28:33 - 28:36et comme c'est marqué « procédure centrale : tirage au sort »,
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28:36 - 28:38je demande à Étienne si tu penses pas qu'au final c'est pas moins central
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28:38 - 28:44que d'autres choses. Et la deuxième chose, pour finir,
-
28:44 - 28:47c'est sur la cause des causes, je pense qu'il n'y a pas de cause des causes,
-
28:47 - 28:49dans le sens où la causalité n'est pas linéaire, cartésienne,
-
28:49 - 28:52mais qu'elle est complexe, c'est-à-dire qu'il y a plusieurs choses
-
28:52 - 28:55qui vont co-construire la réalité. Et donc il y a plusieurs choses.
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28:55 - 28:58Donc, est-ce que c'est le système monétaire ou est-ce que c'est
-
28:58 - 29:05le manque d'attention dans qui écrit la Constitution ? Ou est-ce que c'est,
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29:05 - 29:09par exemple, simplement la rareté ? Le fait qu'avant... que quand il y a un pain disponible
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29:09 - 29:12pour cent personnes, on va tous se battre pour l'avoir, et ça c'est mécanique.
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29:12 - 29:15C'est comme ça que ça a toujours marché. Et on a effacé la rareté
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29:15 - 29:20grâce à la technologie. Aujourd'hui on vit dans une société d'abondance,
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29:20 - 29:25ou même d'opulence parfois, et on maintient, et ça c'est un appel à une réflexion
-
29:25 - 29:28sur le système économique et ses mécanismes et ses contingences,
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29:28 - 29:31mais plutôt ses mécanismes dans ce cas-là, c'est qu'on maintient la rareté
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29:31 - 29:36pour maintenir le système monétaire. C'est Thorstein Veblen qui disait ça au début du siècle,
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29:36 - 29:41un économiste institutionnaliste, qui avait une vision d'ensemble de la société :
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29:41 - 29:44sociologie, économie, politique, droit, etc.,
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29:44 - 29:49et qui montrait que y a un vrai paradoxe entre la valeur d'usage et la valeur marchande.
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29:49 - 29:54Donc la valeur d'usage c'est ce que les ingénieurs... c'est l'utilité que vous avez
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29:54 - 29:58de tel bien ou service. Les ingénieurs, donc, vont essayer de créer l'abondance,
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29:58 - 30:01de créer les systèmes qui vont produire plus avec moins, etc.,
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30:01 - 30:05et la valeur marchande, en fait, c'est la loi de l'offre et de la demande.
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30:05 - 30:08C'est plus un bien est abondant, moins il est cher.
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30:08 - 30:10Plus une compétence est rare, plus elle est chère.
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30:10 - 30:14Je sais pas si vous m'avez compris. Plus un bien est abondant,
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30:14 - 30:16moins il est cher et moins il y a de profit.
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30:16 - 30:20Donc on maintient les usines, les machines pour qu'elles produisent pas trop.
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30:20 - 30:25Donc la rareté est maintenue par le système économique même, par la logique de profit.
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30:25 - 30:31Ça c'est quelque chose qui est central... Bon, j'essaie de recentrer
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30:31 - 30:34un peu le débat sur l'économie plutôt que sur : qu'est-ce qu'on fera
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30:34 - 30:51quand le problème est déjà résolu ?, quoi.
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30:51 - 30:54- Je vais commencer par la deuxième, sur le multifactoriel.
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30:54 - 30:58C'est vrai que tout est multifactoriel et que quand on cherche la cause des causes,
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30:58 - 31:03on va pas trouver une cause unique. C'est pas ça qu'on cherche : on cherche
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31:03 - 31:09à soigner une maladie. Et la cause des causes, c'est parmi toutes les causes premières
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31:09 - 31:16- et c'est vrai qu'il peut y en avoir plusieurs - on en cherche au moins une qui soit déterminante ;
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31:16 - 31:23c'est-à-dire qu'elle détermine les autres. Ça veut dire que par définition si tu la changes, tu changes tout
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31:23 - 31:26en aval. C'est ça qu'on cherche. Donc c'est peut-être, peut-être tu as raison :
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31:26 - 31:35peut-être que on trouvera un autre moyen que celui que je suggère qui est de changer le droit du droit
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31:35 - 31:40pour arrêter d'avoir un droit injuste et sortir de toutes les injustices parce que nous allons...
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31:40 - 31:46Si tu veux quand je dis si nous rétablissons notre puissance politique,
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31:46 - 31:52moi, je compte ensuite sur le hasard et la multiplicité, la biodiversité de nos exigences
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31:52 - 31:58et de nos luttes, une fois que nous serons rendus puissants, nous serons capables
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31:58 - 32:01de corriger toutes les injustices, ou en tout cas un grand nombre d'injustices,
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32:01 - 32:04parce que nous avons réglé quelque chose qui est déterminant.
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32:04 - 32:07Je sais bien que c'est pas tout,
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32:07 - 32:08je sais bien que c'est multifactoriel, hein,
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32:08 - 32:13notre prison politique, elle a été fabriquée par les plus riches,
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32:13 - 32:16parce que les plus riches ont commencé grâce a cette richesse
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32:16 - 32:22à corrompre les acteurs politiques du moment de façon à devenir encore plus riches que riches.
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32:22 - 32:30C'est Bonaparte, il faut pas que je dise de gros mots, cet affreux jojo de Bonaparte,
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32:30 - 32:31qui est poussé par les financiers qui veulent faire la Banque de France,
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32:31 - 32:35qui gagne toutes ses guerres, parce qu'on lui paye ses guerres,
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32:35 - 32:40parce que on l'aide partout, parce que à chaque fois qu'il y a des ennemis on l'en débarrasse,
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32:40 - 32:42on lui fabrique sa chance !
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32:42 - 32:45Jusqu'à ce que... Il renvoie l'ascenseur et crée la banque dite de France,
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32:45 - 32:50qui est en fait le début du grand racket qui fait que ces gens-là
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32:50 - 32:53vont ensuite tout contrôler tout le temps.
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32:54 - 32:57Je sais bien que au point de départ ça a été la richesse,
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32:58 - 33:04mais ce qui a décuplé leurs richesses c'est le suffrage universel.
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33:04 - 33:10C'est ça qui leur a permis, par les parlementaires, de prendre le contrôle de la production du droit.
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33:11 - 33:17Moi ce que je dis, puisque c'est ça qui permet de booster... On ne va peut-être pas
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33:17 - 33:22se débarrasser des riches ou de la cupidité, mais on va leur retirer le turbo au moteur, on va leur retirer...
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33:22 - 33:28En leur retirant le suffrage universel qui, après 200 ans, a fait la preuve
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33:28 - 33:31qu'il ne tient pas ses promesses, en retirant le turbo, en mettant à la place un tirage au sort avec tous les contrôles
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33:31 - 33:38qui vont avec, on va se rendre une partie au moins de la puissance politique qui va nous permettre de régler les problémes.
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33:38 - 33:41Mais je sais bien que ce n'est pas une panacée, hein, je ne m'attends pas à une perfection.
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33:41 - 33:44Donc, bah j'ai répondu aux deux, je crois, hein.
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33:45 - 33:48Parce que quand tu me dis « le tirage au sort n'est pas essentiel,
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33:51 - 33:56il est pas central, c'est le contrôle des élus. » Le problème c'est que le contrôle des élus,
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33:58 - 34:02il va falloir le programmer dans une Constitution,
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34:02 - 34:05Frédéric. C'est Frédéric, hein ? - Sébastien. - Sébastien, pardon.
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34:05 - 34:11Sébastien, il va y avoir le contrôle des élus, il va falloir l'écrire dans une Constitution.
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34:11 - 34:14Donc, tu me dis : « Le plus important c'est le contrôle des élus. »
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34:14 - 34:17Non mais le contrôle des élus, je l'ai bien vu, moi. Quand j'ai analysé,
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34:17 - 34:20j'ai dit : mon impuissance politique, elle vient du fait que j'arrive pas a contrôler mes élus.
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34:20 - 34:23Et pourquoi j'arrive pas à contrôler mes élus ? C'est parce que j'ai une mauvaise Constitution.
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34:23 - 34:27Pourquoi j'ai une mauvaise Constitution ? C'est parce que c'est les élus qui l'ont écrite !
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34:27 - 34:31Donc, je sais bien ce que tu m'as dit, mais pour moi c'est en aval.
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34:31 - 34:34C'est une des causes, et je suis déjà, moi, plus sur la cause des causes.
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34:34 - 34:40Parce que si tu me dis : « Il suffit de contrôler les élus. » Bah, je te dis : « Bah, effectivement. » Mais comment tu vas faire ?
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34:40 - 34:44Parce que si tu règles pas le problème de qui écrit la Constitution, si tu laisses les élus
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34:44 - 34:46écrire la Constitution, tu vas attendre longtemps qu'ils écrivent le contrôle des élus !
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34:46 - 34:49Ils ne l'écriront jamais ! Tu comprends ce que je veux dire ? Dans la logique, c'est multifactoriel,
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34:49 - 34:56mais t'en as qui sont déterminants. C'est parce que c'est des élus qui ont écrit la Constitution
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34:56 - 34:59qu'il n' y a pas de contrôle des élus dans la Constitution, et pas le contraire !
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34:59 - 35:07- Mais pour moi, c'est parce qu'il y a rareté qu'on est obligés d'être organisés avec le principe du marché, puisqu'il n'y avait pas assez
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35:07 - 35:11pour distribuer pour tout le monde, donc on était obligés de rentrer dans ce modèle de concurrence...
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35:12 - 35:15- Quel rapport entre le marché et qui écrit la Constitution ?
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35:15 - 35:17- La cause des causes de quoi ? La cause des causes de nos problèmes actuels ?
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35:17 - 35:19- De notre impuissance politique !
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35:19 - 35:20- Ah, d'accord.
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35:20 - 35:27- De notre impuissance politique à résister sur la monnaie, à résister sur la rareté, à résister sur le droit injuste dans l'entreprise,
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35:27 - 35:34à résister sur... Notre impuissance politique elle a une cause puissante qui, à mon avis, est réglée par le tirage au sort.
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35:34 - 35:39- Ce qu'il veut dire c'est qu'on aurait peut-être besoin, à un moment ponctuel, d'avoir une masse de tirés au sort qui écrivent
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35:39 - 35:46une Constitution robuste et... - Et juste. - Suffisamment robuste pour qu'on n'ait plus besoin de tirer au sort. C'est peut-être ça qu'il voulait dire.
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35:46 - 35:52- Absolument, mais absolument, je suis d'accord avec ça ! À mon avis, il en faudra un petit peu. On n'est pas obligés d'avoir une démocratie complète.
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35:52 - 35:59Pas du tout. Moi, je m'en fais le... Je deviens, progressivement, sans le vouloir le défenseur de ce régime,
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35:59 - 36:05apparemment, parce que, en l'expliquant ça aide à comprendre ce qui nous aiderait à sortir du pétrin ;
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36:05 - 36:10parce que c'est des choses qui ont marché, qui ont été testées, rodées, améliorées pendant 200 ans,
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36:10 - 36:17donc on pourrait vraiment s'en servir. Mais j'ai en même temps que cette réflexion sur une pure démocratie,
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36:17 - 36:25une vraie démocratie, j'ai une réflexion très avancée, très variée, très documentée sur l'amélioration du gouvernement représentatif.
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36:25 - 36:31C'est-à-dire on garderait les élus, on garderait des représentants, simplement, on les contrôlerait mieux.
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36:31 - 36:37Mais j'ai toujours besoin du tirage au sort pour l'Assemblée constituante,
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36:37 - 36:42sauf si vous trouvez une idée meilleure que le tirage au sort pour avoir une Assemblée constituante désintéressée.
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36:45 - 36:46- Bah une dictature royaliste. - Pourquoi pas ? Mais il me faut des garanties, hein.
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36:46 - 36:47Comment ?
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36:49 - 36:53- Le problème du rapport Sauvé : les parlementaires se sont gentiment assis dessus. C'est ce que vous disiez :
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36:53 - 37:00demander aux élus de créer les règles auxquelles ils seraient soumis, sur les conflits d'intérêts en particulier,
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37:00 - 37:02on voit bien que ça ne fonctionne pas. Le rapport Sauvé [?]
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37:07 - 37:13Les sénateurs ne veulent pas voter de loi, l'Assemblée nationale pas plus que ça non plus. Donc je rejoins votre position là-dessus.
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37:15 - 37:21- Donc, est-ce qu'on est d'accord pour faire une priorité ? Peut-être pas la seule,
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37:21 - 37:23mais une priorité c'est mieux quand elle est seule, quand même.
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37:23 - 37:36De faire une priorité pour régler, peut-être pas tous, Alain. Il est parti Alain ? - Oui. - Mince. Peut-être pas pour régler tous nos problèmes,
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37:36 - 37:38mais pour en régler une grande partie, est-ce qu'on est d'accord sur l'idée d'une priorité qui serait de... - Changer le système.
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37:42 - 37:46- C'est-à-dire d'imposer, de mettre dans ce que nous voulons...
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37:46 - 37:51Une Assemblée constituante sans professionnels de la politique.
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37:51 - 37:56Des gens qui ne veulent pas du pouvoir. On veut que dans la Constituante ce soit des gens
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37:56 - 37:59qui renoncent d'abord au pouvoir pour le futur, mais qui ne sont pas des professionnels,
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38:01 - 38:03c'est-à-dire c'est des gens qui ont... Ou bien est-ce qu'il y a quelque chose qui vous chiffonne là-dedans ?
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38:04 - 38:08- Là, ça va déjà trop loin et le Venezuela a démontré que même avec des professionnels de la politique
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38:08 - 38:09on peut quand même avoir quelque chose qui est beaucoup mieux que ce qu'on a, nous,
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38:09 - 38:12aujourd'hui en France. Même si ce n'est pas encore de la démocratie réelle,
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38:12 - 38:17ils ont quand même via des professionnels qui ont écrit cette Constitution,
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38:17 -même si elle a été votée... - Par le peuple, hein. C'est eux qui l'ont écrite, hein.
- Title:
- Etienne Chouard. — Partie VI. — Conférence de Lyon, mars 2012.
- Description:
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PARTIE VI : Débats
— Une proposition originale de Boris, débattue ensuite avec Monique.
— Une idée simple et puissante : «Nous ne voulons pas de professionnels de la politique dans l'assemblée constituante.»
Retour sur :
- L'importance de la constitution.
- Le conflit d'intérêt.
- La cause des causes.
- Les questions de la compétence et de la volonté.Bibliographie :
- Alain, Propos sur les pouvoirs. — Éditions Gallimard (1 janvier 1985). - Video Language:
- French
- Duration:
- 38:45