[EN] La société civile s'en va t'en guerre à l' e-G8
-
0:09 - 0:12Merci à tous d'être présents
-
0:12 - 0:16désolé pour l'improvisation et
-
0:16 - 0:18les conditions impromptues
-
0:18 - 0:20de cette conférence de presse
-
0:20 - 0:22Comme vous le savez tous,
-
0:22 - 0:26il n'y a que très peu (s'il y en a)
-
0:26 - 0:29de représentants de la société civile dans cet eG8
-
0:29 - 0:33Jeudi, à la dernière minute,
-
0:33 - 0:38ils ont placé quelques chaises pliantes pour nous,
-
0:38 - 0:40ils ont improvisé des tables rondes sur la liberté d'expression,
-
0:40 - 0:43juste pour pouvoir dire que
-
0:43 - 0:45nos questions étaient débattues.
-
0:45 - 0:48Mais ce que nous avons vu hier,
-
0:48 - 0:50c'est Nicolas Sarkozy s'adressant uniquement
-
0:50 - 0:53aux chefs d'entreprises et aux acteurs économiques,
-
0:53 - 0:55leur disant : « Vous êtes l'internet,
-
0:55 - 0:57vous êtes la révolution et
-
0:57 - 0:58vous faites tout,
-
0:58 - 1:00et vous avez à présent la responsabilité
-
1:00 - 1:02de combattre les pédonazis,
-
1:02 - 1:05les terroristes et la guerre des copyrights. »
-
1:05 - 1:08Et ça, c'est quelque chose qui nous dérange tous,
-
1:08 - 1:11je pense, nous tous ici.
-
1:11 - 1:14Nous allons essayer de faire chacun
-
1:14 - 1:18un petit discours de 4-5 minutes.
-
1:18 - 1:21Disons 4 minutes si on y arrive.
-
1:21 - 1:25Nous avons des personnes fantastiques ici :
-
1:25 - 1:29de Yochaï Benkler du Berkman Center
-
1:29 - 1:31jusqu'à Jean-François Julliard de Reporters Sans Frontières
-
1:31 - 1:34et jusqu'à Susan, comment tu décrirais ta fonction ?
-
1:34 - 1:37Susan Crawford, ancien membre du conseil d'administration de l'ICANN.
-
1:38 - 1:42Professeur Lawrence Lessig, qui n'a pas du tout besoin
-
1:42 - 1:45d'être présenté, et Jeff Jarvis.
-
1:46 - 1:49Susan, tu peux peut-être commencer.
-
1:49 - 1:52Le communiqué a déjà été rédigé
-
1:52 - 1:54pour ce sommet du G8,
-
1:54 - 1:56euh, cette réunion, cette réunion de l'eG8.
-
1:56 - 1:58Il a fuité dans le New York Times,
-
1:58 - 2:00qui a publié l'histoire ce matin,
-
2:00 - 2:04en expliquant exactement ce que le communiqué dirait.
-
2:04 - 2:08La raison pour laquelle cette conférence de presse a été convoquée,
-
2:08 - 2:10c'est que des groupes représentant la société civile se sont réunis,
-
2:10 - 2:12venant d'un peu partout dans le monde,
-
2:12 - 2:15pour produire une très courte et simple déclaration
-
2:15 - 2:18appelant l'eG8, et donc le G8,
-
2:18 - 2:22à protéger l'internet ouvert,
-
2:22 - 2:25à maintenir sa neutralité
-
2:25 - 2:29et à établir des principes assurant
-
2:29 - 2:31la libre circulation de l'information.
-
2:31 - 2:34Toutes les personnes réunies
-
2:34 - 2:36autour de cette table ont compris
-
2:36 - 2:40que l'ouverture d'internet est, en fait, la base
-
2:40 - 2:44d'une démocratie florissante un peu partout dans le monde
-
2:44 - 2:47et que toutes les décisions gouvernementales
-
2:47 - 2:49qui ont espéré encourager les citoyens
-
2:49 - 2:53à développer l'éducation,
-
2:53 - 2:56la santé, les politiques énergétiques
-
2:56 - 2:58et toutes les autres politiques
-
2:58 - 3:00qui influent sur le monde d’aujourd’hui
-
3:00 - 3:04sont toutes encouragées par la présence d’un internet libre.
-
3:04 - 3:06Et cet accès à internet est fondamental
-
3:06 - 3:09pour tout être humain dans le monde.
-
3:09 - 3:12Voici les mesures les plus importantes
-
3:12 - 3:13que les gouvernements devraient adopter :
-
3:13 - 3:18un internet ouvert, rapide, équitable et libre,
-
3:18 - 3:21c’est cette cause très simple que défend cette conférence.
-
3:21 - 3:22Nous voulons être sûrs que
-
3:22 - 3:24d’autres voix sont entendues,
-
3:24 - 3:26même si le communiqué
-
3:26 - 3:29a peut-être déjà été rédigé.
-
3:29 - 3:32J’invite ici mes collègues,
-
3:32 - 3:34M. Jarvis, M. Lessig, M. Benkler et
-
3:34 - 3:36les reporters de Reporters Sans Frontières
-
3:36 - 3:38à amplifier ces propos.
-
3:38 - 3:39C'est en fait très simple :
-
3:39 - 3:40nous avons la sensation que ces voix n'ont pas été entendues.
-
3:40 - 3:44Nous voulons nous assurer que ceux que l'on n'entend jamais,
-
3:44 - 3:46ceux qui n'ont pas été invités à cette conférence,
-
3:46 - 3:50puissent également être entendus.
-
3:51 - 3:53Merci Susan.
-
3:53 - 3:55Nous avons ici quelques copies
-
3:55 - 3:58de la déclaration de la société civile pour l'eG8 et le G8.
-
3:58 - 4:02La liste des signataires n'est pas mince.
-
4:02 - 4:05Vous y trouverez des groupes comme Access Now,
-
4:05 - 4:07qui n'ont pas eu de badge pour venir ici,
-
4:07 - 4:09l'Association pour le Progrès des Communications.
-
4:09 - 4:12Je ne les citerai pas tous, mais
-
4:12 - 4:14il y a la Digitale Gesellschaft,
-
4:14 - 4:16l'Electronic Frontier Foundation,
-
4:16 - 4:20l'EDRI, etc.
-
4:20 - 4:22Il y a également une pétition
-
4:22 - 4:25organisée par Access Now
-
4:25 - 4:28qui a été signée par des personnes
-
4:28 - 4:30de plus de dix-neuf pays
-
4:30 - 4:34pour réclamer exactement ce qui a été dit avant :
-
4:34 - 4:39tout ce qui n'est pas à l'eG8.
-
4:39 - 4:42À présent, nous pouvons peut-être écouter Jean-François
-
4:42 - 4:47qui doit nous quitter sous peu pour un atelier.
-
4:47 - 4:51
-
4:51 - 4:53Merci. Je vais parler en Français.
-
4:53 - 4:56Je suis désolé pour ceux qui ne comprennent pas le Français
-
4:56 - 4:57mais je répéterai la même chose
-
4:57 - 4:59à la présentation qui débute dans quelques minutes.
-
4:59 - 5:01J'aimerais dire quelques mots
-
5:01 - 5:03en français parce qu'il y a beaucoup de reporters français ici.
-
5:04 - 5:08
-
5:08 - 5:10
-
5:10 - 5:14
-
5:14 - 5:16
-
5:16 - 5:18
-
5:18 - 5:22
-
5:22 - 5:23
-
5:23 - 5:24
-
5:24 - 5:26
-
5:26 - 5:27
-
5:27 - 5:30
-
5:30 - 5:34
-
5:34 - 5:38
-
5:38 - 5:40
-
5:40 - 5:43
-
5:43 - 5:44
-
5:44 - 5:46
-
5:46 - 5:50
-
5:50 - 5:52
-
5:52 - 5:54
-
5:54 - 5:56
-
5:56 - 6:00
-
6:00 - 6:03
-
6:03 - 6:06
-
6:06 - 6:08
-
6:08 - 6:10
-
6:10 - 6:11
-
6:11 - 6:13
-
6:13 - 6:16
-
6:16 - 6:17
-
6:17 - 6:19
-
6:19 - 6:22
-
6:22 - 6:26
-
6:26 - 6:28
-
6:28 - 6:29
-
6:29 - 6:32
-
6:32 - 6:34
-
6:34 - 6:34
-
6:34 - 6:36
-
6:36 - 6:37
-
6:37 - 6:39
-
6:39 - 6:41
-
6:41 - 6:42
-
6:42 - 6:44
-
6:44 - 6:47
-
6:47 - 6:50
-
6:51 - 6:52Merci Jean-François.
-
6:52 - 6:56C'est très difficile de choisir qui,
-
6:56 - 6:58parmi ces analystes épatants,
-
6:58 - 7:01va prendre la parole.
-
7:01 - 7:03Nous devrions peut-être voter ?
-
7:04 - 7:05Professeur Lessig, peut-être ?
-
7:05 - 7:08Oui. Je serai bref.
-
7:09 - 7:12Je suis surpris de venir en France
-
7:12 - 7:16et d'y trouver quelque chose de si américain.
-
7:17 - 7:20Aux États-Unis, ces 30 dernières années,
-
7:20 - 7:23nous avons été prisonniers d'une idéologie
-
7:23 - 7:26disant que nous devions réguler
-
7:26 - 7:28en réunissant les entreprises pour leur demander
-
7:28 - 7:32ce que devrait être une bonne politique publique.
-
7:32 - 7:34Nous avons fait ça aux États-Unis,
-
7:34 - 7:36à notre détriment.
-
7:36 - 7:40La crise financière, provoquée par la dérégulation
-
7:40 - 7:42imposée au gouvernement américain par
-
7:42 - 7:44les intérêts financiers qui en ont bénéficié,
-
7:44 - 7:46et ont ensuite conduit à la chute de l'économie.
-
7:46 - 7:49Et dans tous les autres domaines de la politique d'internet,
-
7:49 - 7:50nous voyons la même chose :
-
7:50 - 7:52nous n'avons pas de haut débit
-
7:52 - 7:54comme le rapport de Bankler du Berkman Center le démontre,
-
7:54 - 7:56nous n'avons pas de couverture suffisante,
-
7:56 - 7:58pas de réel effet du haut débit aux États-Unis
-
7:58 - 8:01à cause d'une politique très forte de dérégulation
-
8:01 - 8:02que le gouvernement américain a acceptée.
-
8:02 - 8:04Et il l'a acceptée parce que les seules personnes
-
8:04 - 8:07qu'il prenait la peine d'écouter étaient les entreprises.
-
8:07 - 8:09Alors, pour en venir à la France,
-
8:09 - 8:11et à un événement tel que celui-ci,
-
8:11 - 8:14pour lequel la présomption du Président est :
-
8:14 - 8:16« Rassemblons les plus grosses entreprises,
-
8:16 - 8:18et demandons-leur à quoi l'avenir
-
8:18 - 8:20d'internet doit ressembler » c'est hallucinant,
-
8:20 - 8:22c'est juste...
-
8:22 - 8:24Vous savez, j'ai un peu étudié la philosophie française,
-
8:24 - 8:26mais je ne me rappelle pas qu'un philosophe français
-
8:26 - 8:30ait dit : « La politique publique est mieux conduite
-
8:30 - 8:32si l'on demande aux entreprises
-
8:32 - 8:34de l'élaborer ».
-
8:34 - 8:36Ça ne me semble pas très français.
-
8:36 - 8:42Alors, j'aimerais pouvoir revenir au Paris
-
8:42 - 8:43que j'ai aimé,
-
8:43 - 8:45et qui n'est pas cette version américaine de Paris,
-
8:45 - 8:47mais la version française de Paris,
-
8:47 - 8:50en rappelant qu'il y a d'autres intérêts
-
8:50 - 8:52que celui du monde des affaires.
-
8:52 - 8:54Pour le monde des affaires, le business est important,
-
8:54 - 8:56et dans le business, il y a une division entre
-
8:56 - 8:58les ayants-droit et les innovateurs,
-
8:58 - 8:59et nous devons maintenir vivante cette séparation.
-
8:59 - 9:01Mais il y a aussi ceux
-
9:01 - 9:02qui ont construit internet.
-
9:02 - 9:04À l'origine, ce n'était pas des entreprises,
-
9:04 - 9:06c'était la société civile, c'était l'ISOC,
-
9:06 - 9:09l'ICANN, euh non pas l'ICANN, c'était l'IETF,
-
9:10 - 9:13mais c'était surtout beaucoup de personnes qui ne sont tout simplement pas là.
-
9:13 - 9:14Donc, je suis d'accord avec Susan,
-
9:14 - 9:18nous avons besoin de trouver un moyen de rappeler aux personnes ici,
-
9:18 - 9:20que ceux qui ne sont pas là
-
9:20 - 9:23sont tout aussi importants dans cette histoire.
-
9:30 - 9:32Pour éviter les répétitions :
-
9:34 - 9:38les changements cruciaux apportés par
-
9:38 - 9:40le réseau numérique
-
9:40 - 9:44sont la décentralisation radicale
-
9:44 - 9:48de la capacité de s'exprimer, de créer,
-
9:48 - 9:54d'innover, de nous voir entre nous, de socialiser,
-
9:54 - 9:58et la distribution radicale des moyens pauvres
-
9:58 - 10:00de production, de calcul, de communication,
-
10:00 - 10:05de stockage, de diffusion, de captation de la sociabilité humaine,
-
10:05 - 10:06celle qui nous rassemble
-
10:06 - 10:08dans l'expérience,
-
10:08 - 10:09sur le terrain.
-
10:09 - 10:12C'est vrai ; pour la première fois
-
10:12 - 10:14depuis la révolution industrielle,
-
10:14 - 10:16les gens peuvent,
-
10:16 - 10:18avec ce qu'ils ont à disposition,
-
10:18 - 10:20s'approprier le monde et faire quelque chose
-
10:20 - 10:22qui est vraiment au cœur
-
10:22 - 10:24de la plus avancée des économies.
-
10:24 - 10:26Préserver ce cadre,
-
10:26 - 10:28préserver un cadre qui soit ouvert,
-
10:28 - 10:33fluide, souple, qui s'adapte au changement,
-
10:33 - 10:37de sorte que le sacrifice d'une personne
-
10:37 - 10:42à Sidi Bouzid puisse se traduire,
-
10:42 - 10:44au travers du monde arabe,
-
10:44 - 10:48par une séquence de mobilisation.
-
10:48 - 10:52C'est nouveau, et c'est ce qui est crucial.
-
10:52 - 10:54Depuis plus de quinze ans maintenant,
-
10:54 - 10:57nous avons vu deux camps opposés
-
10:57 - 11:00autour de la question de la politique de l'internet.
-
11:00 - 11:03Un des camps est celui des ayants-droit du 20ème siècle,
-
11:03 - 11:06qui ont peur que quelque chose change,
-
11:06 - 11:10qui ont peur que le peuple se lève pour participer,
-
11:10 - 11:13peur des innovations venant d'étrangers à leur monde,
-
11:13 - 11:14issus des marges,
-
11:14 - 11:18qui n'ont pas reçu l'autorisation d'innover de la part des ayants-droit,
-
11:18 - 11:20et qui ne se sentent pas obligés de venir et de dire :
-
11:20 - 11:21« S'il vous plaît, pouvez-vous réaliser ceci
-
11:21 - 11:24pour moi sur votre réseau ? ».
-
11:24 - 11:26Toutes ces firmes,
-
11:26 - 11:28que nous voyons aujourd'hui si grandes,
-
11:28 - 11:30venaient, il y a 15 ans, de l'extérieur.
-
11:30 - 11:32C'est là que se trouve la source de l'innovation.
-
11:32 - 11:35Et l'autre modèle disait
-
11:35 - 11:36« Gardons les choses ouvertes,
-
11:36 - 11:39gardons les choses flexibles, laissons les choses se faire ».
-
11:39 - 11:42Et cette opposition entre ceux qui disaient :
-
11:42 - 11:46« Ça va trop vite, ralentissons tout cela,
-
11:46 - 11:49rendons-le gérable, rendons-le sûr »,
-
11:49 - 11:52et ceux qui disaient :
-
11:52 - 11:55« C'est extraordinaire, c'est créatif, ouvrons tout ça,
-
11:55 - 11:56parce que nous sommes dans un processus
-
11:56 - 11:58d'expérimentation continu,
-
11:58 - 12:00et d'adaptation, et d'apprentissage... »
-
12:00 - 12:02C'est un très grand moment d'apprentissage.
-
12:02 - 12:04Cette opposition est restée là pendant 15 ans,
-
12:04 - 12:06et occasionnellement, nous avons vu des périodes
-
12:06 - 12:08comme il y a 12 ans aux États-Unis,
-
12:08 - 12:11pendant lesquelles la démarche a été de fermer les choses,
-
12:11 - 12:12faisant en sorte que les fournisseurs d'accès à internet
-
12:12 - 12:14aient à surveiller le contenu
-
12:14 - 12:19de leurs producteurs, en régulant sur le logiciel,
-
12:19 - 12:21en régulant sur les nouveaux services,
-
12:21 - 12:23pour être sûr et certain qu'ils ne créent pas trop
-
12:23 - 12:26de menaces pour les industries en place.
-
12:26 - 12:28Ensuite, il y a eu une longue période de calme
-
12:28 - 12:30entre la période pendant laquelle nous avons compris
-
12:30 - 12:31l'importance centrale des biens communs,
-
12:31 - 12:34la période à laquelle nous avons compris l'importance de ce qui est ouvert,
-
12:34 - 12:36et maintenant, ce qui est déconcertant dans ces deux jours,
-
12:36 - 12:40c'est la réapparition de ce que nous avions vu
-
12:40 - 12:43il y a dix, douze, quinze ans,
-
12:43 - 12:45comme si nous n'avions rien appris.
-
12:45 - 12:48Quand hier les gens, à la plate-forme sur la propriété intellectuelle,
-
12:48 - 12:50disaient que, sans une
-
12:50 - 12:51propriété intellectuelle forte,
-
12:51 - 12:52internet serait juste
-
12:52 - 12:54un ensemble de tubes et de boîtes.
-
12:54 - 12:58J'ai entendu ça il y a quinze ans de ça, et peut-être,
-
12:58 - 13:00peut-être que, à l'époque, c'était une hypothèse plausible.
-
13:00 - 13:02Aujourd'hui, c'est risible,
-
13:02 - 13:04sauf qu'il semble que cette hypothèse ait les oreilles du pouvoir.
-
13:04 - 13:08Alors, je pense que ce qui est crucial ici,
-
13:08 - 13:10c'est de comprendre qu'il y a des voies possibles,
-
13:10 - 13:12comme celle du Hargreaves Report de la semaine dernière
-
13:12 - 13:13lorsqu'il disait : « Non !
-
13:13 - 13:16Je ne suis pas obligé de verrouiller des choses,
-
13:16 - 13:17je dois faire très attention avant de
-
13:17 - 13:19verrouiller des choses au nom de la propriété intellectuelle.
-
13:19 - 13:22Au lieu de ça, je dois chercher des manières
-
13:22 - 13:24d'ouvrir, et de permettre que les choses circulent.
-
13:24 - 13:26C'est l'opposition cruciale :
-
13:26 - 13:28parvenir à réaliser des objectifs socialement désirables,
-
13:28 - 13:30acceptables, et légitimes tout en
-
13:30 - 13:34préservant un internet ouvert, fluide, circulant, libre,
-
13:34 - 13:39ou au contraire, avoir à ce point peur de la nouveauté,
-
13:39 - 13:41que vous voudriez la verrouiller,
-
13:41 - 13:44ou essayer de la verrouiller et de la fausser.
-
13:44 - 13:46C'est l'opposition à laquelle nous devons tous nous tenir,
-
13:46 - 13:48que ce soit dans le cadre des affaires et de l'innovation,
-
13:48 - 13:52dans le cadre de l'égalité sociale et de l'accès,
-
13:52 - 13:54ou à propos de la démocratie et de la participation,
-
13:54 - 13:58que ce soit à propos de la liberté, de l'égalité ou de la fraternité.
-
13:58 - 14:01Nous devons tous être du même côté, sur cette voie
-
14:01 - 14:02de maintien d'un internet ouvert.
-
14:04 - 14:06Oui, Merci.
-
14:07 - 14:10J'ai été profondément effrayé
-
14:10 - 14:11pendant ces deux jours,
-
14:11 - 14:12effrayé par ceux qui sont si
-
14:12 - 14:16effrayés par le changement qu'ils essayent de le stopper.
-
14:16 - 14:18L'internet n'a pas de gouvernement,
-
14:18 - 14:20ai-je dit au président Sarkozy hier,
-
14:20 - 14:22et pourtant le gouvernement essaye de se comporter comme si c'était le cas.
-
14:22 - 14:25Il a dit que ce n'était pas clair,
-
14:25 - 14:27qu'il avait le sentiment d'avoir l'autorité pour le réguler.
-
14:27 - 14:29J'ai twitté ce matin
-
14:29 - 14:30que je me sentais plutôt comme un natif,
-
14:30 - 14:32pour être présomptueux,
-
14:32 - 14:35de l'Amérique ou de l'Afrique
-
14:35 - 14:37quand les vaisseaux colons
-
14:37 - 14:39voulaient venir pour les civiliser,
-
14:39 - 14:41« Nous n'avons rien à craindre ».
-
14:41 - 14:44Comme le CTO (directeur technique) de l'administration Verizon
-
14:44 - 14:45aux États-Unis, appelle
-
14:45 - 14:47l'internet le huitième continent,
-
14:47 - 14:48c'est une nouvelle terre,
-
14:48 - 14:50qui n'a pas encore été colonisée :
-
14:50 - 14:52il n'y a pas de drapeau, ni français,
-
14:52 - 14:54ni américain, ni anglais planté sur lui.
-
14:54 - 14:56C'est le nôtre.
-
14:56 - 14:58Alors, à la rigueur
-
14:58 - 15:00je ne blâme pas du tout Nicolas Sarkozy
-
15:00 - 15:03et Publicis pour avoir provoqué cette réunion,
-
15:03 - 15:05parce qu'ils ont rempli un vide
-
15:05 - 15:07que nous, la société civile, nous avons laissé.
-
15:07 - 15:09Donc je pense qu'il nous incombe,
-
15:09 - 15:11les citoyens de ce huitième continent,
-
15:11 - 15:12de cette nouvelle terre vierge,
-
15:12 - 15:15de convoquer et de tenir notre propre réunion
-
15:15 - 15:16et nos propres discussions.
-
15:16 - 15:18Alors, nous pourrons inviter,
-
15:18 - 15:19nous devrons inviter, les gouvernements
-
15:19 - 15:21ainsi que les entreprises.
-
15:21 - 15:22Mais j'aurais préféré que cette discussion
-
15:22 - 15:24se tienne à notre table,
-
15:24 - 15:26plutôt qu'à celle des gouvernements,
-
15:26 - 15:28comme ça se passe ici.
-
15:28 - 15:30Je pense que, quoi qu'il sorte de cette réunion,
-
15:30 - 15:33nous n'avons ni besoin de
-
15:33 - 15:36constitution ni d'une batterie de lois sur internet.
-
15:36 - 15:40Comme mes estimés collègues ici présents le disent,
-
15:40 - 15:42c'est l'architecture même d'internet,
-
15:42 - 15:44sa meilleure protection.
-
15:44 - 15:46Sa grande ouverture est
-
15:46 - 15:47la meilleure des protections pour qu'il reste ouvert.
-
15:47 - 15:49Ainsi que le fait d'être distribué.
-
15:49 - 15:51Donc, je pense que nous devons avoir
-
15:51 - 15:54des discussions sur les principes,
-
15:54 - 15:56comme je l'ai dit, ou dans... dans...
-
15:56 - 15:58Cela ne se terminera pas dans une loi ou constitution
-
15:58 - 16:00quelconque car je ne pense pas que ça le devrait.
-
16:00 - 16:01Cependant, je pense que nous avons besoin de discuter :
-
16:01 - 16:02nous avons besoin de principes communs auxquels se référer
-
16:02 - 16:04lorsque ceux-ci sont transgressés,
-
16:04 - 16:06quand nous voyons Verizon, et Google.
-
16:06 - 16:08Oui, je vais parler de Google,
-
16:08 - 16:10dont je suis assurément un fan.
-
16:10 - 16:11Je suis très déçu de voir Google
-
16:11 - 16:13signer un acte avilissant avec Verizon
-
16:13 - 16:14pour découper l'internet
-
16:14 - 16:16en internet et en « Schminternet » :
-
16:16 - 16:18quand vous êtes d'un côté, ça marche comme ça et,
-
16:18 - 16:20lorsque vous êtes de l'autre côté, cela fonctionne autrement,
-
16:20 - 16:22alors qu'internet est un ensemble cohérent.
-
16:22 - 16:24Alors, quels sont ces principes?
-
16:24 - 16:26Sur mon blog, j'écrivais un billet
-
16:26 - 16:27qui a conduit à ma question
-
16:27 - 16:28au Président Sarkozy hier,
-
16:28 - 16:30sur mes suggestions que lui et d'autres
-
16:30 - 16:31prêtent serment,
-
16:31 - 16:32et je suis si honoré d'avoir été cité par
-
16:32 - 16:36le Professeur Lessig dans une de ses présentations Power Point,
-
16:36 - 16:37heu, pardon, Keynote
-
16:37 - 16:41- on ne va pas se fâcher là-dessus - mais je...
-
16:41 - 16:43Il y a beaucoup d'efforts louables
-
16:43 - 16:44pour construire la Déclaration des Droits de l'Internet,
-
16:44 - 16:46et j'ai lancé mes humbles suggestions,
-
16:46 - 16:48et elles n'étaient certainement pas fausses.
-
16:48 - 16:49Mais je pense que parmi ces droits,
-
16:49 - 16:50il y a le droit de communiquer et,
-
16:50 - 16:52lorsque quelqu'un vous prive de ce droit,
-
16:52 - 16:54c'est une violation des Droits de l'Homme.
-
16:54 - 16:57Donc, quand l'Égypte coupe l'accès à internet,
-
16:57 - 16:59c'est une violation des Droits de l'Homme.
-
16:59 - 17:02Ce droit à la connexion est un préalable
-
17:02 - 17:04au droit à la liberté d'expression.
-
17:04 - 17:06Et ce qui suit ce droit à la liberté d'expression,
-
17:06 - 17:08c'est le droit d'agir et de se rassembler.
-
17:08 - 17:09C'est dans la constitution française
-
17:09 - 17:11que la notion de « droit de
-
17:11 - 17:13se rassembler » a été inventée.
-
17:13 - 17:16Je pense que nous avons besoin d'une notion
-
17:16 - 17:18permettant de dire que les informations sur nos institutions
-
17:18 - 17:19et sur notre gouvernement
-
17:19 - 17:20doivent être ouvertes par défaut,
-
17:20 - 17:23et fermées uniquement en cas de nécessité.
-
17:23 - 17:25C'est le contraire qui a lieu aujourd'hui.
-
17:25 - 17:26Je pense que nous avons besoin d'avoir une compréhension
-
17:26 - 17:29de ce que signifie être « privé » et être « public ».
-
17:29 - 17:30J'ai écrit un livre là-dessus
-
17:30 - 17:32- je ne vais pas vous ennuyer avec ça -
-
17:32 - 17:33je pense que nous devons répondre
-
17:33 - 17:35à la notion de « neutralité du net » en disant que
-
17:35 - 17:36tous les bits sont libres et égaux.
-
17:36 - 17:38Et que quand quelqu'un restreint un bit,
-
17:38 - 17:40quel qu'en soit la raison, que ce soit une télécom
-
17:40 - 17:42qui restreint la manière dont vous regardez un film,
-
17:42 - 17:44que ce soit la Chine qui restreint
-
17:44 - 17:46ce que vous pouvez chercher sur le Falun Gong,
-
17:46 - 17:48ou que ce soit l'Égypte qui coupe l'internet,
-
17:48 - 17:50quelque soit la partie du flux d'internet qui est restreinte,
-
17:50 - 17:52c'est internet tout entier qui est restreint.
-
17:52 - 17:53Et donc, nous devons amener
-
17:53 - 17:55toute la structure d'internet
-
17:55 - 17:56à être ouverte et distribuée
-
17:56 - 17:58parce que c'est sa seule protection.
-
17:58 - 18:01Mais je dirais que, euh. Je dirais que...
-
18:01 - 18:04Ils vous ont convoqués, vous êtes venus aujourd'hui.
-
18:04 - 18:06C'est très important, et ça devrait continuer
-
18:06 - 18:08et nous avons besoin de parler de tous ces problèmes
-
18:08 - 18:10autour de la table d'internet,
-
18:10 - 18:12et pas autour de cette table ici,
-
18:12 - 18:15du moins pas seulement autour de cette table.
-
18:15 - 18:18Avant d'en venir aux questions,
-
18:18 - 18:22j'ai moi-même quelques commentaires à faire sur l'ensemble de cet « eG8 ».
-
18:22 - 18:24Merci d'avoir remis les choses à plat.
-
18:24 - 18:26Je pense qu'au-delà du droit à la connexion,
-
18:26 - 18:30il existe des droits fondamentaux
-
18:30 - 18:32qui ont cours sur internet.
-
18:32 - 18:34Peut-être n'y a-t-il pas besoin de définir
-
18:34 - 18:36de nouvelles libertés, dans la mesure où ce sont
-
18:36 - 18:37les libertés existantes qui sont attaquées aujourd'hui.
-
18:37 - 18:40Alors, ce forum « eG8 »,
-
18:40 - 18:43au-delà du « blanchissement » politique local
-
18:43 - 18:47de Nicolas Sarkozy, après qu'il ait, pendant 4 ans,
-
18:47 - 18:48soutenu la déconnexion des citoyens français,
-
18:48 - 18:50avec la loi HADOPI,
-
18:50 - 18:52la censure des contenus du web avec la LOPPSI,
-
18:52 - 18:54et soutenu sa notion d'un « internet civilisé »,
-
18:54 - 18:57il soutient maintenant l'organisation de cet événement.
-
18:57 - 19:00Au-delà donc de ce « blanchissement » politique local,
-
19:00 - 19:04ce forum « eG8 » est pour moi un écran de fumée
-
19:04 - 19:06cachant ce que les gouvernements sont vraiment
-
19:06 - 19:08en train de faire en direction d'internet.
-
19:08 - 19:10Au cours de ces douze derniers mois,
-
19:10 - 19:14nous avons été témoins d'un accroissement
-
19:14 - 19:17des mesures répressives attaquant internet,
-
19:17 - 19:20attaquant nos libertés fondamentales.
-
19:20 - 19:22Je pense à la réaction du gouvernement américain
-
19:22 - 19:24concernant Wikileaks, la saisie du gouvernement américain
-
19:24 - 19:26sur les noms de domaines,
-
19:26 - 19:28la loi PROTECT-IP du COICA,
-
19:28 - 19:31la conclusion de l'ACTA
-
19:31 - 19:32(Anti Counterfeiting Trade Agreement)
-
19:32 - 19:35qui va transformer les acteurs d'internet
-
19:35 - 19:36en polices privées du copyright,
-
19:36 - 19:38le black-out d'internet en Égypte bien sûr,
-
19:38 - 19:41la censure administrative des sites web
-
19:41 - 19:44en France, et tous les pays d'Europe.
-
19:44 - 19:45Partout où vous regardez,
-
19:45 - 19:47le gouvernement essaie
-
19:47 - 19:48de prendre le contrôle d'internet.
-
19:48 - 19:50Et ce qui nous est vendu ici
-
19:50 - 19:54est le tapis rouge pour ces Orange,
-
19:54 - 19:57Vivendi, Alcatel-Lucent et autres.
-
19:57 - 19:58Mais si vous regardez de plus près,
-
19:58 - 20:00ces entreprises basent
-
20:00 - 20:04de plus en plus leurs business model
-
20:04 - 20:06sur les restrictions des libertés fondamentales.
-
20:06 - 20:08Orange, en vendant son prétendu
-
20:08 - 20:10accès internet mobile non-neutre,
-
20:10 - 20:13Vivendi en poussant vers une vision
-
20:13 - 20:16plus sévère du copyright, une vision 19ème siècle
-
20:16 - 20:19qui essaie d'interdire les copies à tout prix,
-
20:19 - 20:22même si cela implique d'interdire la liberté de lire,
-
20:22 - 20:24de partager et d'accéder à la culture ;
-
20:24 - 20:28Alcatel-Lucent et Huawei fabriquent
-
20:28 - 20:29les appareils qui sont utilisés
-
20:29 - 20:31par des régimes autoritaires à des fins de censure d'internet,
-
20:31 - 20:33et par les opérateurs télécom
-
20:33 - 20:34qui font du tort à notre liberté de communiquer
-
20:34 - 20:36en s'en prenant à la neutralité du net.
-
20:36 - 20:38Donc nous, les citoyens,
-
20:38 - 20:40nous attendons des gouvernements
-
20:40 - 20:43qu'ils nous protègent de ces entreprises,
-
20:43 - 20:46qu'ils réglementent les comportements,
-
20:46 - 20:48qu'ils soient anti-concurrentiels
-
20:48 - 20:49ou contre nos libertés individuelles
-
20:49 - 20:52de la part des entreprises. Mais à la place de cela,
-
20:52 - 20:55ce que nous voyons ici ne sont que des paillettes et un tapis rouge.
-
20:57 - 20:59Maintenant, si vous avez des questions.
-
20:59 - 21:02Je vois que Jean-François doit partir,
-
21:02 - 21:02mais peut-être que si tu as un peu de retard,
-
21:02 - 21:04ça ira quand même ?
-
21:04 - 21:06Cinq minutes environ ?
-
21:06 - 21:08Je veux dire, ils sont français, ils seront de toute façon en retard.
-
21:08 - 21:10Oui, bien sûr, mais il y aura un autre auditoire,
-
21:10 - 21:12pour dire la même chose, donc je vais saisir
-
21:12 - 21:13cette opportunité pour
-
21:13 - 21:16soulever ce problème d'une manière plus officielle.
-
21:16 - 21:18Tu as peut-être trois ou quatre minutes,
-
21:18 - 21:20si quelqu'un a des questions pour Jean-François,
-
21:20 - 21:22peut-être d'abord les questions qui lui sont directement adressées ?
-
21:24 - 21:25Ou des questions plus générales ?
-
21:25 - 21:27Ok, pas de question donc j'y vais. Merci.
-
21:27 - 21:29Des questions d'ordre général ?
-
21:29 - 21:30Une ici, une ici et une ici.
-
21:30 - 21:32Oui, s'il vous plaît, vous voulez
-
21:32 - 21:34parler dans un micro ?
-
21:34 - 21:37Si vous voulez bien venir ici.
-
21:37 - 21:39Oui, une question rapide.
-
21:39 - 21:41Je suis Éric Scherer de France Télévision.
-
21:41 - 21:42Comment conciliez-vous
-
21:42 - 21:45ce que vous dites
-
21:45 - 21:48à propos d'internet, de la liberté d'expression
-
21:48 - 21:51et du besoin d'éduquer les gouvernements,
-
21:51 - 21:52les parlementaires
-
21:52 - 21:56et le reste de la société ?
-
21:56 - 21:58et le reste de la société ?
-
21:58 - 22:02Il y a un grand besoin de vulgarisation
-
22:02 - 22:04pour les gouvernements
-
22:04 - 22:05et les parlementaires.
-
22:05 - 22:08Ils sont totalement analphabètes à ce sujet.
-
22:08 - 22:09Comment conciliez-vous cela?
-
22:09 - 22:10Puis-je prendre celle-ci ?
-
22:10 - 22:12Bon, c'est ce que nous essayons de faire
-
22:12 - 22:14avec « La Quatrature du Net »
-
22:14 - 22:18depuis plus de trois ans maintenant. Et nous créons,
-
22:18 - 22:19grâce à un internet ouvert,
-
22:19 - 22:22une boîte à outils pour les citoyens,
-
22:22 - 22:23d'abord pour comprendre de quoi il en retourne
-
22:23 - 22:26et ensuite pour participer au débat public.
-
22:26 - 22:27Donc nous, La Quadrature du Net,
-
22:27 - 22:29ne sommes rien d'autre que la somme
-
22:29 - 22:32de nos supporters portant ces problèmes
-
22:32 - 22:34et les poussant
-
22:34 - 22:36au parlement, aux élus
-
22:36 - 22:38et à tous les juristes de la société civile.
-
22:38 - 22:41Je pense que nous avons tous les outils,
-
22:41 - 22:42ici sur cette table pour le faire,
-
22:42 - 22:46la question est maintenant de s'en servir.
-
22:47 - 22:48Larry ?
-
22:49 - 22:52Oui, je pense que le net
-
22:52 - 22:54a été assez bon pour s'éduquer tout seul
-
22:54 - 22:57sur les valeurs intrinsèques de ce réseau.
-
22:57 - 22:59Je ne peux pas parler pour la France et l'Europe,
-
22:59 - 23:00mais je pense qu'aux États-Unis,
-
23:00 - 23:04nous voyons dans la société civile des communautés
-
23:04 - 23:06qui s'engagent pour essayer de populariser
-
23:06 - 23:08et défendre ce qu'internet est.
-
23:08 - 23:11Le problème que je peux voir poindre aux États-Unis est,
-
23:11 - 23:14et encore je ne parle que pour les États-Unis :
-
23:14 - 23:16nos gouvernements sont si corrompus
-
23:16 - 23:18par la dynamique dont je suis en train de parler,
-
23:18 - 23:20qu'il y a un grand fossé entre, d'un côté
-
23:20 - 23:24ce que les éducateurs, les parents, les étudiants
-
23:24 - 23:26qui comprennent ce que
-
23:26 - 23:28la future politique doit être
-
23:28 - 23:30et de l'autre côté, ce que le gouvernement écoute actuellement.
-
23:30 - 23:33J'ai donc basculé un bon bout de mon travail
-
23:33 - 23:34pour essayer de traiter ce fait
-
23:34 - 23:36de la corruption aux États-Unis,
-
23:36 - 23:38parce que nous n'avancerons pas
-
23:38 - 23:40tant que nous n'aurons pas résolu ce problème.
-
23:40 - 23:42Mais je pense que nous avons
-
23:42 - 23:46vu de grands progrès à ce propos
-
23:46 - 23:48dans la dernière décennie, et je suis encouragé par cela,
-
23:48 - 23:50au moins dans le fait de ce que le grand public pense.
-
23:52 - 23:56D'accord. Il y avait une question quelque part .. derrière, là ?
-
23:56 - 23:57Ok, Jean-Jacques ?
-
23:57 - 24:00Veux-tu venir au micro ou crier ?
-
24:00 - 24:02Je peux crier, si vous pouvez m'entendre.
-
24:02 - 24:05Jean-Jacques, je travaille pour l'European Internet Company
-
24:05 - 24:06et je suis aussi membre du conseil
-
24:06 - 24:08de l'Internet Society, ISOC.
-
24:08 - 24:10Plutôt qu'une question, juste pour faire une remarque,
-
24:10 - 24:12ces idées ne sont pas uniquement
-
24:12 - 24:15partagées par la société civile
-
24:15 - 24:17mais aussi par des entreprises,
-
24:17 - 24:20et en réalité, par la plupart des entreprises
-
24:20 - 24:21d'internet présentes ici.
-
24:21 - 24:24Juste hier, l'ISOC a sorti
-
24:24 - 24:25un communiqué de presse qui appelait
-
24:25 - 24:27lui aussi toutes les parties prenantes à s'inclure
-
24:27 - 24:29dans la discussion à propos d'internet
-
24:29 - 24:30et de comment légiférer internet.
-
24:30 - 24:32Sans la présence de toutes les parties prenantes,
-
24:32 - 24:34la discussion n'a pas lieu d'être ;
-
24:34 - 24:36et ils ont aussi appelé les gouvernements
-
24:36 - 24:38à soutenir et protéger la nature ouverte
-
24:38 - 24:41et décentralisée d'internet.
-
24:41 - 24:43C'est fondamental pour nous tous
-
24:43 - 24:45dans cet écosystème. Cela doit arriver.
-
24:45 - 24:48Cela ne concerne pas uniquement la société civile.
-
24:48 - 24:50Il s'agit de réunir autour d'une même table,
-
24:50 - 24:52afin de discuter des problèmes, à la fois les utilisateurs,
-
24:52 - 24:54la société civile, les communautés techniques
-
24:54 - 24:56et les entreprises ainsi que les gouvernements.
-
24:56 - 24:58Merci. Je veux reprendre ça
-
24:58 - 25:00et mettre l'accent dessus.
-
25:00 - 25:02Nous avons une longue tradition
-
25:02 - 25:05de pensée qui oppose
-
25:05 - 25:08l'efficacité ou la compétition
-
25:08 - 25:12ou les marchés, à la justice et à la société,
-
25:12 - 25:14et qui prétend que, dans un sens, nous devons négocier
-
25:14 - 25:16entre deux objectifs concurrents
-
25:16 - 25:19qui aident la société : la croissance et le bien-être,
-
25:19 - 25:22la justice et la redistribution.
-
25:22 - 25:25Mais en fait, ce qui s'est passé avec internet,
-
25:25 - 25:30c'est que la croissance et l'innovation sont exactement
-
25:30 - 25:32ce dont ont besoin la démocratie et la justice.
-
25:32 - 25:36Les deux ont besoin de moyens de production
-
25:36 - 25:38largement distribués parmi la population,
-
25:38 - 25:40afin que chacun puisse parler, que chacun puisse créer,
-
25:40 - 25:42que chacun puisse créer sa propre innovation,
-
25:42 - 25:44que chacun puisse créer sa propre affaire.
-
25:44 - 25:47Cette ancienne et traditionnelle division est une division
-
25:47 - 25:49héritée de l'économie industrielle.
-
25:49 - 25:52Nous avons été capables de dépasser cette division,
-
25:52 - 25:54et aujourd'hui, les choses se jouent entre d'un côté
-
25:54 - 25:56les modèles économiques du 20ème siècle,
-
25:56 - 25:58et du côté opposé, à la fois l'innovation, la croissance,
-
25:58 - 26:02la société civile, la démocratie et la justice.
-
26:02 - 26:04la société civile, la démocratie et la justice.
-
26:04 - 26:08Dans cette bataille entre, d'un côté l'innovation,
-
26:08 - 26:10la croissance, la démocratie et la justice,
-
26:10 - 26:13et de l'autre la préservation des flux de bénéfices
-
26:13 - 26:14des industries en place,
-
26:14 - 26:16ce n'est pas un choix fermé.
-
26:18 - 26:19Il y avait une question ici ?
-
26:19 - 26:21Oui, je pense que cette question s'adresse
-
26:21 - 26:23plutôt au Professeur Lessig.
-
26:23 - 26:27Très simplement, pourquoi est-ce si difficile ?
-
26:27 - 26:29Vous savez, la voiture est arrivée,
-
26:29 - 26:30nous avons les PV de parking,
-
26:30 - 26:32vous pouvez perdre votre permis de conduire,
-
26:32 - 26:33il y a des inculpations pour homicides.
-
26:33 - 26:35Il y a un large éventail de sanctions
-
26:35 - 26:37pour tous ces genres de délits.
-
26:37 - 26:39La Loi sur le Copyright, comme vous l'avez justement
-
26:39 - 26:40souligné pendant le débat d'hier,
-
26:40 - 26:44était exactement la même qu'en 1998 - 1999.
-
26:44 - 26:46Donc, internet n'est pas nouveau,
-
26:46 - 26:48le droit d'auteur n'est pas nouveau,
-
26:48 - 26:50et je sais qu'il y a évidemment différentes
-
26:50 - 26:53régulations, choses légales autour de ça.
-
26:53 - 26:56Mais pourquoi n'avons-nous apparemment fait
-
26:56 - 26:58aucun progrès dans l'élaboration
-
26:58 - 27:00d'un cadre très basique dans lequel il y a des sanctions
-
27:00 - 27:05qui correspondent à toutes les nuances de délits ?
-
27:06 - 27:08Je pense que c'est en fait différent selon le pays.
-
27:08 - 27:11Je suis frappé par le débat
-
27:11 - 27:12sur le droit d'auteur en France.
-
27:12 - 27:15J'étais à une conférence à Avignon il y a deux ans
-
27:15 - 27:18et j'ai eu l'impression d'être retourné en 1995.
-
27:18 - 27:21Car, comme si aucune discussion n'avait eu lieu
-
27:21 - 27:23sur ces problèmes,
-
27:23 - 27:25c'était exactement le même dispositif
-
27:25 - 27:26qu'ils combattaient de nouveau.
-
27:26 - 27:28Mais d'autres pays en Europe sont différents,
-
27:28 - 27:30je pense à l'Allemagne par exemple
-
27:30 - 27:32où le parti écologique a promu
-
27:32 - 27:34ce qu'ils appellent une contribution créative ( « cultural flat rate »)
-
27:34 - 27:36qui serait une manière alternative
-
27:36 - 27:38de lever des fonds pour les artistes,
-
27:38 - 27:40cela décriminaliserait un grand nombre des activités
-
27:40 - 27:44pour lesquelles, en France, les gens seraient éjectés d'internet.
-
27:44 - 27:46Et ce point a été évoqué,
-
27:46 - 27:48j'insiste,
-
27:48 - 27:50il y a quelque chose de vraiment outrageant,
-
27:50 - 27:52ce point a été abordé, dans mon groupe de discussion,
-
27:52 - 27:56par les entrepreneurs français.
-
27:56 - 27:58Il y a quelque chose de vraiment outrageant
-
27:58 - 28:01dans l'idée de la sanction
-
28:01 - 28:02qui a été votée en France
-
28:02 - 28:04et qui consiste à vous déconnecter
-
28:04 - 28:06d'internet.
-
28:06 - 28:08Seulement quelqu'un qui a 70 ans penserait
-
28:08 - 28:10- les gens ne vont pas sur internet
-
28:10 - 28:12à 70 ans -
-
28:12 - 28:12penserait que c'est une mesure appropriée.
-
28:12 - 28:14L'idée d'être déconnecté
-
28:14 - 28:17de la plus importante infrastructure
-
28:17 - 28:19sociale, commerciale
-
28:19 - 28:23et politique est outrageante,
-
28:23 - 28:25et pourtant elle est encore discutée ici.
-
28:25 - 28:27Et dans d'autres pays, les pays nordiques
-
28:27 - 28:29et l'Allemagne, le débat est plus ouvert.
-
28:29 - 28:31Aux États-Unis, encore une fois,
-
28:31 - 28:32je pense que le débat est caché
-
28:32 - 28:34par ce dispositif politique
-
28:34 - 28:36où à la fois les Démocrates et les Républicains
-
28:36 - 28:40sont si intimement liés à l'industrie du contenu
-
28:40 - 28:44qu'ils ne peuvent même pas avoir un débat ouvert
-
28:44 - 28:46sur ce problème entre politiciens.
-
28:46 - 28:47Ce n'est alors même pas un problème politique.
-
28:47 - 28:50Et je pense que nous devons profiter
-
28:50 - 28:52des opportunités là où c'est un vrai problème politique.
-
28:52 - 28:54Ainsi, le Brésil a été extrêmement important
-
28:54 - 28:56en amenant les gens à reconnaître en quoi
-
28:56 - 28:58il y a là une opportunité
-
28:58 - 29:00intéressante de développement.
-
29:00 - 29:02Et nous devons pousser ces régions
-
29:02 - 29:04à réagir face au problème.
-
29:04 - 29:06Mais finalement, ce qui a été le plus surprenant
-
29:06 - 29:07pour moi, c'est l'OMPI.
-
29:07 - 29:10J'étais à l'OMPI il y a 6 ans,
-
29:10 - 29:12quand je marchais dans le bâtiment, j'étais le diable,
-
29:12 - 29:15le directeur général ne voulait pas me parler
-
29:15 - 29:16et personne ne m'adressait la parole.
-
29:16 - 29:18J'étais au même endroit il y a 6 mois
-
29:18 - 29:22et le directeur général est extraordinairement
-
29:22 - 29:24innovateur dans sa manière de penser
-
29:24 - 29:26à la manière dont le droit d'auteur doit évoluer.
-
29:26 - 29:28Et il pense exactement
-
29:28 - 29:30aux genres de cadres mentaux
-
29:30 - 29:30qui permettraient d'envisager à quoi
-
29:30 - 29:32devrait ressembler un futur régime,
-
29:32 - 29:34et je suis allé m'adresser aux représentants.
-
29:34 - 29:36Ils étaient encourageants
-
29:36 - 29:37et réfléchissaient à ces problèmes.
-
29:37 - 29:39C'était devenu un lieu complètement différent.
-
29:39 - 29:41Et je pense que nous devons profiter de cela
-
29:41 - 29:43pour d'une certaine manière montrer aux États
-
29:43 - 29:46comme les États-Unis et la France que 1995,
-
29:46 - 29:48c'est tellement 20ème siècle...
-
29:49 - 29:52Si je peux ajouter quelque chose là-dessus ?
-
29:52 - 29:53Bien qu'il soit très difficile d'ajouter quelque chose
-
29:53 - 29:55à ce que dit le Professeur Lessig.
-
29:55 - 29:58Ces entreprises, dont les modèles économiques
-
29:58 - 29:59du 20ème siècle
-
29:59 - 30:01étaient basés sur le contrôle des circuits
-
30:01 - 30:02de distribution des copies,
-
30:02 - 30:06ont toujours l'espoir d'atteindre
-
30:06 - 30:09le même objectif avec internet.
-
30:09 - 30:12C'est toujours possible avec les fusions en cours
-
30:12 - 30:14entre ces groupes de médias et les telécoms,
-
30:14 - 30:17avec la très forte influence
-
30:17 - 30:18qu'ils ont sur les responsables politiques.
-
30:18 - 30:21Il est toujours possible de transformer internet,
-
30:21 - 30:24l'internet universel que nous aimons et partageons,
-
30:24 - 30:27en un circuit de distribution globalisé
-
30:27 - 30:30pour Vivendi, Fox et compagnie.
-
30:30 - 30:33Donc, nous sommes vraiment à un tournant ici :
-
30:33 - 30:36pourquoi continuent-ils comme si nous étions encore en 1999 ?
-
30:36 - 30:39C'est parce qu'ils ont probablement encore une chance,
-
30:39 - 30:41et peut-être ont-ils même une chance encore plus grande
-
30:41 - 30:45que celles qu'ils avaient en 1999 de réaliser cet objectif.
-
30:46 - 30:49Je suis sûr qu'il y a des tonnes d'autres questions.
-
30:51 - 30:54Andrew Rasiej, the Personal Democracy Forum
-
30:54 - 30:56Je veux juste faire une remarque,
-
30:56 - 30:57que vous pourrez bien sûr commenter,
-
30:57 - 30:59qui est que l'argument, que vont maintenant
-
30:59 - 31:00avancer les officiels du gouvernement
-
31:00 - 31:02et les grands monopoles, c'est que
-
31:02 - 31:04la fracture numérique a été comblée puisque
-
31:04 - 31:06le haut débit est disponible dans de
-
31:06 - 31:08nombreux endroits où il n'était pas disponible avant.
-
31:08 - 31:10Mais ils ne se rendent pas compte du fait
-
31:10 - 31:11qu'il y a une nouvelle fracture numérique
-
31:11 - 31:13puisque la plupart des gens des classes populaires
-
31:13 - 31:16ne peuvent pas s'offrir le haut débit disponible.
-
31:16 - 31:17Et donc, nous avons besoin d'une refonte
-
31:17 - 31:20du terme « fracture numérique », spécifiquement
-
31:20 - 31:22autour de cette idée qui est que le coût est allé
-
31:22 - 31:25au-delà du point permettant à la majorité des gens
-
31:25 - 31:26de pouvoir participer
-
31:26 - 31:28à l'économie du 21ème siècle.
-
31:28 - 31:30Nous devons veiller à ce qu'ils ne s'opposent
-
31:30 - 31:32pas aux remarques que vous faites aujourd'hui,
-
31:32 - 31:36en disant que nous avons comblé la fracture numérique
-
31:36 - 31:38et donc en occultant ce qui se passe réellement.
-
31:38 - 31:40Oui, juste pour ajouter quelque chose à ça.
-
31:40 - 31:42Pour dire les choses très simplement,
-
31:42 - 31:44nous sommes à un moment où les gouvernements
-
31:44 - 31:47peuvent donner la main à l'industrie des contenus
-
31:47 - 31:50et aux télécoms pour mettre en place la rareté,
-
31:50 - 31:53le contrôle des contenus, et beaucoup des objectifs auxquels ils tiennent.
-
31:53 - 31:56Dans un sens, cela revient à nourrir un modèle économique
-
31:56 - 31:58des gouvernements et d'Hollywood
-
31:58 - 32:00visant à contraindre l'accès internet,
-
32:00 - 32:03pour qu'il ressemble plus à un média de diffusion
-
32:03 - 32:07du 20ème siècle. Et nos vieux politiciens
-
32:07 - 32:09ne voient l'internet que comme
-
32:09 - 32:10un écran à sens unique.
-
32:10 - 32:13Le reste du monde a bien compris
-
32:13 - 32:16que le monde en a été entièrement bouleversé :
-
32:16 - 32:18n'importe qui peut devenir éditeur,
-
32:18 - 32:20n'importe qui peut accéder à cette plate-forme
-
32:20 - 32:22pour la démocratie, pour la parole,
-
32:22 - 32:24pour une création de contenu, pour l'épanouissement de l'humanité.
-
32:24 - 32:26Ce dont nous sommes les témoins aujourd'hui
-
32:26 - 32:29c'est que ces industries dominantes se donnent la main
-
32:29 - 32:31- et les gouvernements en font partie -
-
32:31 - 32:34pour essayer de conserver les choses comme elles sont.
-
32:34 - 32:36Et beaucoup de voix qui comptent
-
32:36 - 32:38sont laissées de côté
-
32:38 - 32:40dans la conversation.
-
32:40 - 32:43Donc, une des attentes de cette réunion aujourd'hui
-
32:43 - 32:45avec vous tous est d'être sûrs que personne
-
32:45 - 32:48ne reparte avec l'impression qu'il y a un réel consensus ici.
-
32:48 - 32:52Il n'y a pas de consensus pour promouvoir la rareté,
-
32:52 - 32:56des prix chers ou des accès contraints
-
32:56 - 32:58pour les citoyens du monde.
-
32:58 - 33:00Le prochain Google pourrait venir de France,
-
33:00 - 33:02pourrait venir de France,
-
33:02 - 33:04devrait venir de France,
-
33:04 - 33:06mais si l'accès internet est bridé
-
33:06 - 33:08et contrôlé, il n'en viendra pas.
-
33:09 - 33:12Je pense que ceci nous donne l'opportunité
-
33:12 - 33:14de discuter sur ce que nous,
-
33:14 - 33:17qui venons des États-Unis,
-
33:17 - 33:19pouvons très bien apprendre de la France
-
33:19 - 33:21et que la France peut apprendre
-
33:21 - 33:23d'elle-même et de sa propre expérience.
-
33:23 - 33:26Dans une étude que j'ai faite pour la FCC l'an dernier,
-
33:26 - 33:28il était clair
-
33:28 - 33:32que la couverture de l'accès haut débit,
-
33:32 - 33:36le prix de l'accès au haut débit, la vitesse de l'accès
-
33:36 - 33:39par rapport à ses performances des années 2000-2001,
-
33:39 - 33:44a décliné de 2002 à 2009
-
33:44 - 33:47en comparaison avec les pays européens.
-
33:47 - 33:50En faisant une étude de cas précise
-
33:50 - 33:52sur la moitié des pays de l'OCDE,
-
33:52 - 33:54ce qui est devenu très clair,
-
33:54 - 33:56c'était que sur toutes ces questions
-
33:56 - 34:00de couverture, de vitesse et de prix,
-
34:00 - 34:02l'intervention cruciale
-
34:02 - 34:05que les gouvernements Européens ont entrepris,
-
34:05 - 34:06et en particulier dans ce cas-ci,
-
34:06 - 34:09avec beaucoup de réussite, le gouvernement français,
-
34:09 - 34:12qui a en France quelques-uns des plus bas prix
-
34:12 - 34:15pour les meilleures performances dans l'OCDE,
-
34:15 - 34:20grâce à ça, a été de forcer les partisans des monopoles
-
34:20 - 34:22à introduire de la concurrence.
-
34:22 - 34:26Et ce que nous avons à en apprendre
-
34:26 - 34:28c'est ce principe simple,
-
34:28 - 34:31je veux dire comprendre de quoi il s'agit,
-
34:31 - 34:34qu'il y a une plate-forme commune
-
34:34 - 34:35qui ne peut être contournée.
-
34:35 - 34:37Une chose que les gouvernements peuvent faire,
-
34:37 - 34:39c'est de s'assurer que cette concurrence ait lieu,
-
34:39 - 34:42afin d'atteindre ce but de n'avoir
-
34:42 - 34:44exclu personne pour des raisons financières,
-
34:44 - 34:47alors qu'il y a en théorie une connexion.
-
34:47 - 34:50C'est absolument crucial de réaliser cela
-
34:50 - 34:52aux États-Unis afin d'ouvrir l'accès
-
34:52 - 34:55aux couches physiques du haut débit,
-
34:55 - 34:58et c'est aussi crucial de faire ça
-
34:58 - 35:00pour ouvrir encore plus l'accès
-
35:00 - 35:02quand on parle des réseaux sans-fil mobiles,
-
35:02 - 35:04et nous devons aller dans chaque pays
-
35:04 - 35:05et apprendre ce qu'il a fait de bien
-
35:05 - 35:07dans ses processus qui ont marché,
-
35:07 - 35:10et traduire cela à la fois dans les autres pays
-
35:10 - 35:12et dans les autres problèmes de régulation.
-
35:13 - 35:17Si vous cherchez d'autres fractures numériques,
-
35:17 - 35:20il y en a une à laquelle je pense.
-
35:20 - 35:23N'y aurait-il pas une fracture numérique
-
35:23 - 35:28entre les gens qui sont connectés à un accès
-
35:28 - 35:30internet universel, sans restrictions,
-
35:30 - 35:33et les gens qui sont connectés
-
35:33 - 35:36à une sorte de réseau restreint, bloqué,
-
35:36 - 35:38étranglé, priorisé,
-
35:38 - 35:40qui n'est pas relié à internet ?
-
35:40 - 35:42Et si nous regardons cette fracture,
-
35:42 - 35:44peut-être y a-t-il déjà plus de gens,
-
35:44 - 35:46si on prend en compte la Chine
-
35:46 - 35:48et les utilisateurs de l'internet mobile,
-
35:48 - 35:50il se peut qu'il y ait plus de gens
-
35:50 - 35:52du mauvais côté de cette fracture
-
35:52 - 35:54que ceux que l'on compte aujourd'hui.
-
35:55 - 35:58Je suis sur qu'il y a plein d'autres questions.
-
36:00 - 36:02Alex Howard, O'Reilly Media.
-
36:02 - 36:06Dans quelle mesure les citoyens peuvent-ils faire la différence ?
-
36:06 - 36:08Nous avons tous entendu ce communiqué qui a fuité.
-
36:08 - 36:11Que peuvent et doivent mettre en œuvre
-
36:11 - 36:12la société civile et les citoyens de base,
-
36:12 - 36:15afin de faire la différence
-
36:15 - 36:16face aux gouvernements qui
-
36:16 - 36:18se réunissent demain ?
-
36:19 - 36:22Quant à demain, nous avons mis en place
-
36:22 - 36:27-- c'est plus une joyeuse protestation
-
36:27 - 36:30que quelque chose qui pourrait avoir un effet --
-
36:30 - 36:32nous avons lancé un site web appelé
-
36:32 - 36:36g8internet.com sur lequel nous avons publié un manifeste
-
36:36 - 36:40appelant les citoyens à réagir par la résistance créatrice.
-
36:40 - 36:43Des dizaines de contributions
-
36:43 - 36:46ont été envoyées, des vidéos
-
36:46 - 36:48ou des images humoristiques, des trolls, etc.
-
36:48 - 36:51Au-delà de ça, je pense que c'est l'usage
-
36:51 - 36:53de la liberté d'expression
-
36:53 - 36:55et de communication
-
36:55 - 36:57que nous avons entre les mains
-
36:57 - 36:59et d'une manière sans précédent utilisons-le
-
36:59 - 37:01pour rendre les gouvernements responsables,
-
37:01 - 37:03pour rendre nos représentants
-
37:03 - 37:05élus responsables.
-
37:05 - 37:08Et c'est un point essentiel,
-
37:08 - 37:10dans le sens où nous menons campagne
-
37:10 - 37:12à la Quadrature du Net,
-
37:12 - 37:15d'essayer d'augmenter le coût politique d'une mauvaise
-
37:15 - 37:18prise de décision pour les responsables politiques.
-
37:18 - 37:20C'est ce que nous pouvons faire avec
-
37:20 - 37:23notre liberté d'expression.
-
37:23 - 37:25Je veux juste rajouter à cela
-
37:25 - 37:26et développer un point que Susan a dit.
-
37:26 - 37:28Je pense que la chose la plus forte
-
37:28 - 37:32que nous pouvons faire est de nier ce qui s'élabore
-
37:32 - 37:36à cette conférence, comme : « Tout le monde est d'accord ici
-
37:36 - 37:38sur ce que le futur d'internet a besoin ».
-
37:38 - 37:40Et nous nions en soulignant d'abord que
-
37:40 - 37:42« l'internet n'était pas là » :
-
37:42 - 37:46une couche de l'internet était là,
-
37:46 - 37:47les sociétés qui peuvent débourser
-
37:47 - 37:48des centaines de milliers d'euros
-
37:48 - 37:51en sponsoring et autres.
-
37:51 - 37:52Elles étaient là, c'est bien,
-
37:52 - 37:55mais une autre part importante de l'internet n'était pas là,
-
37:55 - 37:58et en particulier les sociétés innovantes
-
37:58 - 38:00qui dans cinq ans,
-
38:00 - 38:02penseront à cet équivalent de Twitter,
-
38:02 - 38:04elles ne sont pas là et donc
-
38:04 - 38:06« tout le monde n'est pas ici ». C'est un premier point.
-
38:06 - 38:08Ensuite, 2ème point, « nous ne sommes pas tous
-
38:08 - 38:10d'accord sur les principes de base
-
38:10 - 38:12de ce que nous devons faire pour avancer ».
-
38:12 - 38:16J'encourage donc le G8 à penser
-
38:16 - 38:19à comment ouvrir cette discussion
-
38:19 - 38:21sur ce à quoi internet doit ressembler.
-
38:21 - 38:24Je pense que la décision de Sarkozy de cette année
-
38:24 - 38:26d'essayer de le faire était une bonne décision.
-
38:26 - 38:26Mais la question est :
-
38:26 - 38:28« Comment pouvez-vous faire en sorte que ce soit
-
38:28 - 38:30vraiment internet dont nous parlions
-
38:30 - 38:32et de l'inclure suffisamment
-
38:32 - 38:34dans la discussion pour que
-
38:34 - 38:37cette dernière puisse faire sens ? »
-
38:37 - 38:40Larry, si je peux, tu viens juste de dire
-
38:40 - 38:42que c'était une bonne idée
-
38:42 - 38:44que Sarkozy lance cette idée de discussion
-
38:44 - 38:46entre les gouvernements.
-
38:46 - 38:48Ne vois-tu pas cela aussi comme
-
38:48 - 38:50une sorte de prise en main de la gouvernance d'internet
-
38:50 - 38:52par les gouvernements, dans une certaine mesure ?
-
38:52 - 38:56Bien, si c'est ce que cette idée implique,
-
38:56 - 38:58je pense, comme Jeff l'a montré,
-
38:58 - 39:00que l'idée que l'on doive
-
39:00 - 39:01prendre le contrôle d'internet, dans un sens, oui,
-
39:01 - 39:02je ne pense pas que ce soit une bonne idée.
-
39:02 - 39:04Mais je pense qu'il est nécessaire
-
39:04 - 39:08que nous trouvions comment préserver
-
39:08 - 39:10cette écologie d'internet.
-
39:10 - 39:12Par exemple, que faisons-nous pour nous assurer de sa survie ?
-
39:12 - 39:14Et nous avons besoin que cette conversation
-
39:14 - 39:15implique davantage de gens qui disent :
-
39:15 - 39:18« Ne touchez pas à cette partie ;
-
39:18 - 39:20intervenez ici, comme vient de le dire Yochaï,
-
39:20 - 39:23pour garantir la concurrence sur l'accès
-
39:23 - 39:24à la couche physique ».
-
39:24 - 39:26C'est une conversation qui est compliquée,
-
39:26 - 39:28et c'est important qu'elle ait lieu.
-
39:28 - 39:30Et je pense que nous devons l'avoir,
-
39:30 - 39:33et je pense, là, que nous aurions dû
-
39:33 - 39:35faciliter cela davantage de notre propre initiative.
-
39:35 - 39:36Nous n'avons peut-être pas les ressources
-
39:36 - 39:38que la France a pour lancer
-
39:38 - 39:42cette conversation, mais si nous les avions,
-
39:42 - 39:44je serais certainement heureux d'avoir cette conversation.
-
39:44 - 39:47Oui, il y a un choix entre les gouvernements
-
39:47 - 39:50parlant seuls de tout ça, ce qui est le cas au eG8,
-
39:50 - 39:52et une approche avec de multiples parties-prenantes,
-
39:52 - 39:54qui impliquerait la société civile,
-
39:54 - 39:56tous les usagers d'internet, et l'idée
-
39:56 - 39:59qu'internet est pour tout le monde,
-
39:59 - 40:01et pas seulement pour les grandes entreprises.
-
40:04 - 40:08Mais je... je suis toujours effrayé.
-
40:08 - 40:10Et je veux que vous m'aidiez.
-
40:10 - 40:11Je pense que c'est la bonne question :
-
40:11 - 40:13« Qu'est ce que l'on fait, bordel ? »
-
40:13 - 40:15Non ? On peut parler là,
-
40:15 - 40:17on peut changer la manière d'aborder les choses.
-
40:17 - 40:21Mais les gouvernements ont la force des lois
-
40:21 - 40:24et les entreprises celle du bouton d'arrêt.
-
40:24 - 40:28Et donc, je ne suis pas sûr de ce que nous,
-
40:28 - 40:31les citoyens du net, faisons vraiment.
-
40:31 - 40:34C'est quoi cette force que nous sommes ?...
-
40:34 - 40:38Il parait que je suis professeur de journalisme,
-
40:38 - 40:42donc ce serait à moi de citer Habermas, merde ?! (ndt : ironie)
-
40:42 - 40:48Mais le contrepoids au poids
-
40:48 - 40:50du gouvernement, qu'il est allé chercher dans les salons
-
40:50 - 40:52et les cafés mondains - dont je pense qu'il est discutable -
-
40:52 - 40:54que nous sommes maintenant, comme un contrepoids
-
40:54 - 40:56face au gouvernement et un contrepoids
-
40:56 - 40:58parce que Sarkozy a dit hier
-
40:58 - 41:00que le gouvernement était le seul porte-parole
-
41:00 - 41:01valable pour le peuple d'une nation.
-
41:01 - 41:02Qu'à Dieu ne plaise !
-
41:02 - 41:04Allez dire ça aux Wael Ghonim en Égypte.
-
41:04 - 41:06Internet est devenu un moyen,
-
41:06 - 41:09pour les vraies voix d'Égypte, de parvenir à l'extérieur.
-
41:09 - 41:13Et donc, je dois vraiment dire
-
41:13 - 41:16que je ne sais pas quoi faire,
-
41:16 - 41:19y a-t-il autre chose que nous devions mettre en avant ?
-
41:19 - 41:21Là, il y a un point important :
-
41:21 - 41:24vous savez, vous pouvez romancer internet,
-
41:24 - 41:26et j'ai passé de nombreuses et nombreuses années à faire la pom-pom girl,
-
41:26 - 41:30mais le fait est que ce que fait internet,
-
41:30 - 41:32ce que les gens sur internet font,
-
41:32 - 41:36est plus efficace dans certains endroits que dans d'autres.
-
41:36 - 41:37Alors, je ne sais pas si vous avez vu
-
41:37 - 41:38quand les bonus des grandes banques ont été
-
41:38 - 41:41récemment annoncés et Goldman Sachs
-
41:41 - 41:42-- des énormes bonus banquiers.
-
41:42 - 41:44Aux États-Unis il y avait
-
41:44 - 41:46une certaine frustration à ce sujet.
-
41:46 - 41:49Aux Pays-Bas, il y a eu une campagne d'opposition
-
41:49 - 41:51sur Twitter, qui a conduit à ce que les gouvernements
-
41:51 - 41:53empêchent les banquiers, aux Pays-Bas,
-
41:53 - 41:54de toucher leurs bonus.
-
41:54 - 41:58Une sorte d'efficacité inimaginable
-
41:58 - 42:00d'internet sur les politiques gouvernementales,
-
42:00 - 42:02en s'engageant pour amener
-
42:02 - 42:04un gouvernement à écouter.
-
42:04 - 42:04Et vous savez,
-
42:04 - 42:06comparez cela aux États-Unis,
-
42:06 - 42:08où nous venons de perdre une bataille en Caroline du Nord,
-
42:08 - 42:10où après que les compagnies de télécommunication
-
42:10 - 42:12aient réussi à amener
-
42:12 - 42:13le gouvernement fédéral à dire :
-
42:13 - 42:15« Pas de régulation des compagnies de télécoms,
-
42:15 - 42:17aucune de vos garanties de cet accès libre
-
42:17 - 42:18pour lequel Yochaï vient de plaider,
-
42:18 - 42:20et même aucune protection légale
-
42:20 - 42:22efficace de la neutralité des réseaux ».
-
42:22 - 42:23Ils sont ensuite allés voir les états,
-
42:23 - 42:25parce que dans les états,
-
42:25 - 42:27vous avez des communautés locales
-
42:27 - 42:29qui construisent leurs propres réseaux haut-débit,
-
42:29 - 42:31plus rapide, moins cher que ce que
-
42:31 - 42:34fournissent les monopoles de télécommunication.
-
42:34 - 42:36Et les monopoles de télécommunication n'ont pas aimé ça,
-
42:36 - 42:38alors ce qu'ils ont fait, c'est qu'ils ont amené les états
-
42:38 - 42:40à faire passer des lois excluant
-
42:40 - 42:44ces franchises de télécommunication locales.
-
42:44 - 42:46Donc ici, ils ne voulaient aucune régulation
-
42:46 - 42:48du gouvernement fédéral,
-
42:48 - 42:48mais ils voulaient que la régulation de l'état
-
42:48 - 42:50bloque une concurrence locale...
-
42:50 - 42:52Alors, nous essayons de monter une campagne
-
42:52 - 42:55autour de ça, et bien que nous ayons eu des milliers
-
42:55 - 42:57de gens qui ont appelé la gouverneure,
-
42:57 - 42:58la gouverneure ne pense pas qu'elle doive
-
42:58 - 43:00prêter une quelconque attention
-
43:00 - 43:02à la communauté internet.
-
43:02 - 43:04Donc, la différence ici ce n'est pas tellement
-
43:04 - 43:06internet : internet reste le même.
-
43:06 - 43:08La différence, c'est la culture politique
-
43:08 - 43:10qui considère qu'elle doit y prêter attention.
-
43:10 - 43:12Et le seul moyen de forcer une culture politique
-
43:12 - 43:14à faire attention à vous,
-
43:14 - 43:16c'est de les punir quand ils ne le font pas.
-
43:16 - 43:20Alors en France, cette loi des trois avertissements (Loi Hadopi)
-
43:20 - 43:23devrait être la source d'une formidable
-
43:23 - 43:25organisation politique, pour punir
-
43:25 - 43:26le gouvernement français et évidemment...
-
43:26 - 43:28C'est le cas, c'est le cas...
-
43:28 - 43:29C'est le cas bien sûr. Ça l'est ! ...
-
43:29 - 43:30Mais le fait est que quand ça se met en place
-
43:30 - 43:32et qu'il y a un message quand
-
43:32 - 43:36vous passez d'un rendement de 5% à un rendement de 20%,
-
43:36 - 43:38alors vous allez voir
-
43:38 - 43:39les gens reconnaître qu'internet est une force.
-
43:39 - 43:42Mais nous devons faire ça partout,
-
43:42 - 43:43ce n'est pas quelque chose que nous devons considérer comme acquis :
-
43:43 - 43:44c'est vraiment quelque chose. C'est une culture
-
43:44 - 43:46qui doit être construite.
-
43:46 - 43:47Donc, ce que je comprends dans ce que vous dites,
-
43:47 - 43:50si j'essaye de simplifier à l'extrême :
-
43:50 - 43:50nous ne protégeons pas internet,
-
43:50 - 43:52nous protégeons la parole, pour le moment.
-
43:52 - 43:54Bien, pour simplifier encore davantage,
-
43:54 - 43:56quand les postes et les fonctions dépendront
-
43:56 - 43:58de la compréhension de ce qu'est internet
-
43:58 - 44:01et de la conservation d'un internet ouvert,
-
44:01 - 44:04alors nous aurons le résultat dont nous avons besoin.
-
44:04 - 44:06Si nous pouvions voter pour ou contre
-
44:06 - 44:08les gens en fonction de leur attitude envers internet,
-
44:08 - 44:10alors nous irions quelque part.
-
44:10 - 44:12Les gouvernements n'écoutent
-
44:12 - 44:14que les gens qui les élisent
-
44:14 - 44:16et les entreprises qui financent leurs campagnes.
-
44:16 - 44:20Bien. Bon, Larry s'en prend aux entreprises,
-
44:20 - 44:21qui financent leurs campagnes.
-
44:21 - 44:24Nous, le peuple d'internet,
-
44:24 - 44:25devons nous attaquer à leur élection.
-
44:25 - 44:27C'est devenu, comme ça l'est devenu en Australie
-
44:27 - 44:30et au Canada, un enjeu
-
44:30 - 44:32des politiques électorales.
-
44:33 - 44:34Peut-être que l'on peut...
-
44:34 - 44:36En fait, là, on répond tous
-
44:36 - 44:38avec nos propres mots à la grande question de Jeff.
-
44:38 - 44:41Peut être qu'elle servira de conclusion,
-
44:41 - 44:42je ne sais pas, peut-être qu'il y aura
-
44:42 - 44:44encore d'autres questions, mais...
-
44:44 - 44:48Il y en aura, il y a encore une question...
-
44:48 - 44:52De mon point de vue, nous devons continuer
-
44:52 - 44:54ce que nous sommes en train de faire, le faire plus
-
44:54 - 44:56et être plus nombreux à le faire.
-
44:56 - 44:57J'ai quelques exemples
-
44:57 - 44:58de nos propres campagnes
-
44:58 - 45:00où l'on a vraiment fait la différence,
-
45:00 - 45:02que ce soit avec l'amendement 138
-
45:02 - 45:04au parlement européen,
-
45:04 - 45:06qui a fait trembler tout le monde
-
45:06 - 45:10de peur autour du « problème de la liberté d'internet »,
-
45:10 - 45:13nous avons fait bouger les lignes sur l'accord ACTA,
-
45:13 - 45:16nous avons directement changé certains de ses contenus,
-
45:16 - 45:20et quand nous avons fait fuité cette lettre
-
45:20 - 45:22de Nicolas Sarkozy à Bernard Kouchner,
-
45:22 - 45:24qui était à l'époque ministre des affaires étrangères
-
45:24 - 45:26et qui était sur le point d'organiser une conférence
-
45:26 - 45:28sur la liberté d'expression sur internet,
-
45:28 - 45:29et dans laquelle Sarkozy lui disait :
-
45:29 - 45:31« Dans la balance de la liberté d'expression
-
45:31 - 45:32sur internet, tu mettras l'HADOPI
-
45:32 - 45:34et l'internet civilisé ».
-
45:34 - 45:36Simplement en faisant fuiter cette lettre
-
45:36 - 45:38et en organisant cette fuite avec nos amis hollandais
-
45:38 - 45:40de Bits of Freedom
-
45:40 - 45:42nous avons fait annuler toute la conférence.
-
45:42 - 45:44Donc nous avons déjà des exemples dans lesquels
-
45:44 - 45:47les pressions de la société civile ont permis d'obtenir des résultats.
-
45:47 - 45:50Je pense que c'est la manière dont nous utilisons
-
45:50 - 45:57notre liberté d'expression.
-
45:57 - 45:59Je pense que c'est la manière dont nous l'utilisons
-
45:59 - 46:02collectivement qui nous rend citoyen,
-
46:02 - 46:04qui nous pousse à accomplir notre devoir de citoyen
-
46:04 - 46:06et à participer à la politique
-
46:06 - 46:10au sens noble et antique du terme,
-
46:10 - 46:13tels des citoyens portant la vie de la Cité.
-
46:13 - 46:15Et c'est exactement ce qu'il faut qu'on fasse entre deux élections.
-
46:15 - 46:18Et c'est comme cela que l'on gagnera si vous êtes
-
46:18 - 46:20prêt à donner de votre temps.
-
46:20 - 46:22Bien dit!
-
46:23 - 46:26J'aimerais d'abord écouter la réponse de Yochai
-
46:26 - 46:29à la question de Jeff si vous me le permettez.
-
46:30 - 46:32Je ne veux pas prendre plus de temps.
-
46:32 - 46:35Simplement, les histoires que vous avez entendues
-
46:35 - 46:37disent à la fois que nous savons comment faire,
-
46:37 - 46:38et que c'est très difficile.
-
46:38 - 46:40Il y a des histoires heureuses,
-
46:40 - 46:42et il y a des histoires malheureuses.
-
46:42 - 46:44Mais des formes d'organisations civiles,
-
46:44 - 46:46qui furent extrêmement difficiles
-
46:46 - 46:49et qui n'ont eu lieu que dans des grands moments de crises,
-
46:49 - 46:51quand le peuple est sorti dans les rues,
-
46:51 - 46:53sont maintenant plus facilement réalisables,
-
46:53 - 46:55à des niveaux d'activation moins élevés.
-
46:55 - 46:58Qu'il s'agisse des développeurs de logiciels libres
-
46:58 - 47:00qui s'organisent contre les brevets logiciels
-
47:00 - 47:01au niveau européen,
-
47:01 - 47:04qu'il s'agisse de l'histoire dont vous venez de parler
-
47:04 - 47:06à propos de la conférence sur la liberté d'expression,
-
47:06 - 47:08le niveau d'activation nécessaire,
-
47:08 - 47:10dans la mesure ou l'effort nécessaire
-
47:10 - 47:12pour participer est moins élevé,
-
47:12 - 47:14nous permet une participation plus directe,
-
47:14 - 47:16mais les enjeux en face
-
47:16 - 47:18sont très élevés.
-
47:18 - 47:20Si vous regardez les débats sur
-
47:20 - 47:22la neutralité du net aux États-Unis,
-
47:22 - 47:24c'est exactement ce que nous avons fait, nous l'avons mis.
-
47:24 - 47:26« Hé toi, mets ça à l'ordre du jour ».
-
47:26 - 47:30C'est vraiment devenu un élément de l'agenda, la seule chose -
-
47:30 - 47:31
-
47:31 - 47:32
-
47:32 - 47:34
-
47:34 - 47:37
- Title:
- [EN] La société civile s'en va t'en guerre à l' e-G8
- Description:
-
http://owni.fr/2011/05/24/direct-eg8-sarkozy-internet/
Improvised press conference of the civil society during the e-G8 Forum in Paris led by Jérémie Zimmermann (porte-parole de La Quadrature du Net) and with Jeff Jarvis (Professor in Journalism at City University New York) ; Lawrence Lessig (Professor at HArvard Law School, founder of Creative Commons) ; Susan P. Crawford (former ICANN member) ; Jean-François Julliard (directeur de Reporter Sans Frontières) ; Yochai Benkler (co-director of Harvard's Berkman Center for the Internet).
http://owni.fr/2011/05/24/direct-eg8-sarkozy-internet/ - Video Language:
- English